La première palme d'or du grand Coppola aujourd'hui éclipsé par la deuxième, le monumental Apocalypse Now, et c'est fort dommage car si Apocalypse Now est incontestablement son chef d'oeuvre, il faut reconaitre qu'il a une facheuse tendance, avec la trilogie du Parain, a masqué le reste de sa filmographie qui n'est pourtant pas moins brillant comme en témoigne ce Conversation secrète.
Ce film s'inscrit dans la lignée du Blow Up d'Antonioni, il est d'ailleurs souvent rapproché de l'œuvre du réalisateur italien, étant donné qu'on en parle toujours comme le film le plus antonionien de Coppola. Qu'en est-il en réalité? Il est clair que Coppola a vue et admiré Blow Up car son film en reprend l'idée de base un homme pour son travail(photographe chez Antonioni, détective spécialiste des mise sur écoute chez Coppola) s'immisce dans la vie privé d'un couple et est impliqué ou plutôt croivent être impliqué dans une affaire de meurtre, par laquelle il finissent par être obsédé. De même Coppola reprend d'Antonioni l'idée du héros mal adapté a un monde moderne anxiogène qui finnis par se couper du monde extérieur . Cependant malgré cette filiation indéniable les deux films différent sur la forme, chez Antonioni l'image est composé de manière a paraitre plate, sans relief, aussi froide qu'une photographie. Alors que Coppola en bon héritier d'Orson Welles organise son espace complétement différemment, utilisant la profondeur de champs, et des décors beaucoup plus signifiant. De plus là ou Antonioni garde une distance par rapport a son personnage, Coppola lui va au contraire resté le plus proche possible de Gene Hackman, de sa subjectivité et de son ressentis nous montrant même a un moment ses rêves.
Mais la grande différence entre les deux films est avant tout thématique, là ou Antonioni mène une réflexion sur les images et la réalités, Coppola lui s'attache a nous faire le portrait d'un homme totalement inadapté a son environnement, incapable de mener une relation sérieuse avec une femme, gardant jalousement sa vie privé, mais n'hésitant pas pour autant a s'introduire dans celle des autres, et qui, au fur et a mesure que son obsession pour cette fameuse conversation grandit, est gagné par une paranoïa quasi-kafkaïene. Et au fond c'est cela le sujet de ce film un homme qui, a l'heure des mises sur écoutes et de la video-surveillance qui menacent d'envahir notre intimité, est gagné par la paranoïa une scéne notamment est particulièrement explicite sur ce thème: Gene Hackman utilise justement un système de video-surveillance pour surveiller un des personnages, mais il n'a pas remarquer qu'une caméra a côté de lui est aussi en train de le filmer, et quand il change de caméra pour continuer sa "filature" il voit tout d'un coup apparaitre son visage sur l'écran, et il ne faut pas oublié la scéne de fin absolument glaçante qui achève cette réflexion sur l'isolement et l'intime
Un excellent Coppola donc, qui mériterais amplement d'être redécouvert et réévaluer a sa juste valeur comme un très grand film.