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Eowyn Cwper
123 abonnés
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3,5
Publiée le 12 septembre 2018
Les films psychédéliques français ne se courent pas vraiment les uns à la suite des autres, mais je ne m'attendais pas à découvrir le genre avec Depardieu. Un peu giallo et beaucoup blade-runnerien, le « film dans le caniveau » comme le décrit un Depardieu mécontent, tient pourtant beaucoup à son acteur principal : cheveux courts et T-shirt, adieu les tics de langage et l'accent, voici notre bon franchouillard campé parfaitement dans les rues néo-noires de la création de Beineix. La créativité est de mise pour engendrer le magnifique bazar de cette œuvre aux couleurs tranchées et aux images rutilantes d'une réflexion bien huilée.
Tout le film est une poésie noire rythmée par une musique possédée comme par une fièvre divine (que je sois damné par contre si je n'ai pas fait là une métaphore involontaire de la psychédélie), en tous points semblable à l'image d'introduction, les pas sur un trottoir humide et la tension qui monte. Et l'on se laisse entraîner dans ce monde qui apparaît aussi petit que la ville de Dark City (Alex Proyas, 1998) où se délient des abominations à peine conscientes d'elles-mêmes, gourmandes d'une lumière qui ne semble exister qu'au soleil couchant, quand elle rappelle celle du sang versé. Dans son irréalisme, le caniveau est d'une crédibilité indémontable, et ce grâce à des acteurs compétents, même s'il est difficile de croire qu'ils avaient la moindre notion de ce qu'ils tournaient. On se laisse embarquer... Mais où est le propos ? Quel sens ces images travaillées contiennent-elles, qu'est-ce que la figuration de Natassja Kinski devrait nous révéler ? Le fantôme de son père, hantant le château fou qui se tient à l'écart des docks, éternellement en bordure d'orage ? J'ai beau laisser le lyrisme à la fois jaune et noir envahir mes lignes, il demeure aussi sombre que ses couleurs.
Ce film a été complètement dézingué à sa sortie. Il l'est toujours aujourd'hui, presque 40 ans plus tard... Je dois prendre le contre-pied de cette tendance. J'avais 15 ans à sa sortie. Il m'avait littéralement scotché. La beauté diaphane, "papillonaire" de N. Kinski, la brutalité rentrée et pleine de tristesse de Depardieu, l'atmosphère poisseuse et chaude des bas-fonds d'un port sans nom, la pureté du couple Kinski/Ferrari 250 au milieu de cet égout géant au fond duquel bat la vie, une vie minable mais faite d'émotions contraires, tout cela m'avait envoûté. En le revoyant aujourd'hui, j'y lis d'autres choses. La rencontre de deux âmes pures et profondément mélancoliques, le refus de la rédemption pour Gérard, et puis, plus formellement, le traitement somptueux de l'image, la maîtrise de la nuit, des couleurs, des contrastes, des angles de vue... Oui, bien sûr, c'est aujourd'hui un peu surjoué. Bien sûr, c'est peut-être plus esthétique que purement artistique, mais quel voyage que ce film ! On y plonge, c'est poisseux, poissard, visqueux, et en même temps ces deux papillons-là volettent avec grâce et tristesse. C'est à eux qu'on s'accroche pour ne pas sombrer. En bref, un superbe film de mon point de vue.
L'esthétique glauque et baroque du film, à la limite contemplative, est a la fois la qualité et le défaut du film. Parce que justement cette esthétique "du caniveau" accrédite une histoire plus ou moins malsaine mais crée une distance malencontreuse entre les personnages et le spectateur. La seule qui semble le mieux nous toucher finalement est Victoria Abril, ardente et vibrante révélation du film. A côté, Kinski semble transparente. Quant à Depardieu (on sait qu'avec Beineix le courant n'était pas passé..) il semble végéter et ruminer encore le pourquoi du comment du parce que de son personnage. Néanmoins, "La lune..." n'est pas film raté. Juste un film malade de son désir de cinéma.
Dans une ville portuaire crépusculaire, un docker, interprété par Gérard Depardieu, cherche à venger la mort de sa sœur, qui s'est suicidée après un viol. Sur cette trame sombre, Beineix réalise un film d'atmosphère particulièrement réussi, où les différents personnages – dont les superbes Natassja Kinski et Victoria Abril – évoluent entre rêve et réalité. Les décors, la musique, l'image et la mise en scène sont très travaillés et donnent lieu à plusieurs séquences de grande beauté. Brillant.
C'est un film artistique. On le voit bien dans l'affiche. Des personnages très prononcés qui évoluent dans des décors sordides, pas loin des docks et dans une atmosphère surchauffée. Gérard D. est excellent. La sensualité de N. Kinski et de V.Abril apporte une touche d'érotisme. Et Dominique P. l'alcolo de service ainsi que tous les second rôles sont très présents, bien travaillés et apportent énormément au fil. C'est aussi un film poétique, extrêmement travaillé et précis. Mais c'est aussi un film long, et dont les décors font trop décors à mon goût.
Quel délire visuel que ce La Lune dans le caniveau, vu à sa sortie, adoré...je me repasse toute la filmographie de Jean-Jacques Beineix (j'ai commencé avec Roselyne et les Lions). Presque 50 ans plus tard, je ne peux rien dire tellement je suis estomaqué...Un chef-d'oeuvre ABSOLU, la perfection !!!
Sublime, magique, poetique, envoutant, Beineix au summum de son art, Depardieu magistral malgre les tensions durant le tournage. La définition du mot CINEMA. Merci Monsieur Beinex. Try another world.
Un des plus beaux films que j'ai vu. Nastassja Kinski est magiquement belle, l'histoire est tragique et romantique, les couleurs de néons du film rappellent Coup de coeur de Coppola, un autre beau film mal compris ou reçu à l'époque de sa sortie. Un film mêlant rêve et cauchemar où il faut se laisser emporter, ou pas, suivant son goût ; en tout cas très fidèle au roman noir et mélancolique de David Goodis.
Magnifique ! un film-bijou aux couleurs boostées, un ravissement pour les yeux, qui vous emporte et vous fait flotter, alors que dans la salle obscure, vous voyez des silhouettes de spectateurs mécontents, quitter le cinéma tant tout ça leur est insupportable, restez ... restez ! il y aura la scène du mariage, une féérie. Natassia Kinsky est sublime de délicatesse !
C'est un film artistique. On le voit bien dans l'affiche. Des personnages très prononcés qui évoluent dans des décors sordides, pas loin des docks et dans une atmosphère surchauffée. Gérard D. est excellent. La sensualité de N. Kinski et de V.Abril apporte une touche d'érotisme. Et Dominique P. l'alcolo de service ainsi que tous les second rôles sont très présents, bien travaillés et apportent énormément au fil. C'est aussi un film poétique, extrêmement travaillé et précis. Mais c'est aussi un film long, et dont les décors font trop décors à mon goût.
Entre baroque flamboyant et romantisme diffus, Beineix hisse un scénario ambigu à la portée universelle d'une humanité en pleine dérive... Beau et intemporelle, ce film est un poeme visuel dans l'absolu anti-conformiste d'un cinéma qui transpire la liberté. Et dans le paysage du ciné Francais ca fait plaisir !!!