La même année qu’un certain Bad Taste, qui n’allait pas tarder à faire également beaucoup parler de lui, sortait Evil Dead 2. Quelque part entre suite et remake d’un premier opus déjà mythique, qui avait fait souffler un vent de folie sur le cinéma d'horreur du début des eighties, ce nouvel épisode se veut encore plus déjanté. Si bien qu’aujourd'hui, à travers le monde, des milliers de blaireaux comme moi continuent de se repasser en boucle ce chef-d’œuvre burlesque de l'horreur, l'haleine empestant les chips et la bière. [...] Son hystérie toujours intacte après plusieurs dizaines d’années, Evil Dead 2 la doit avant tout à son personnage principal, Ash, interprété par le délirant Bruce Campbell. L’acteur, culte à lui tout seul, désormais perdu dans le circuit du cinéma bis, rend chacune de ses apparitions légendaire. D’ailleurs, des scènes d’anthologie, le film en compte à la pelle ; de la vieille Henrietta enfermée dans la cave au mobilier de la maison qui se met à avoir un fou rire, en passant par la course-poursuite entre Ash et l’esprit de la forêt, puis le moment où sa propre main tente de l’assassiner. Cela dit, ça reste de l'horreur, et certaines scènes restent aujourd'hui encore étonnamment tendues. Avec son perpétuel décalage, ses effets spéciaux délirants et leur irrésistible côté amateur ainsi que sa mise en scène tout aussi déjantée et cartoonesque, pas étonnant qu'Evil Dead 2 ait acquis cette réputation au fil des années. Certainement pas aussi avant-coureur que le premier épisode mais néanmoins beaucoup plus fun et décomplexé, il aura tout de même eu le mérite de confirmer la naissance d’un véritable génie de la caméra, Sam Raimi, et de contenter des générations entières de cinéphiles. « Got you, didn't I, you little sucker ! » [Extrait de RedRoss.fr : site de critiques ciné]