Voilà un film qui décevra les spectateurs amateurs de rebondissements, de scénarios-choc, de coups de théâtre en tout genre, mais qui les séduira peut-être grâce à la frimousse et au personnage de Poppy (Sally Howkins, parfaite). En effet, l'histoire est moderne, ou disons "dans l'air du temps", excellent miroir de la société occidentale contemporaine qui ne connaît plus les problèmes d'hier. Ici, la question sous-jacente se résume à : est-on heureux dans cette société ou pas ? Poppy est une jeune femme de trente ans célibataire, positive, insouciante, qui se saoule lors des fêtes, qui s'habille à la dernière mode : une londonienne branchée, actuelle. Son moniteur d'auto-école est tout l'inverse : sous son allure négligée, il a un regard sur le monde, est très croyant, généreux, perfectionniste, et dévoué à sa jolie élève (il en est même amoureux). Et pourtant, il est aigri, bougon, malheureux, tandis que la friguante Poppy trouvera l'amour sans vraiment le chercher. Soyez un imbécile heureux, pragmatique, insouciant, individualiste, et le bonheur vous ouvrira ses portes, pour peu que vous ayez un travail correct. Toute la société d'aujourd'hui, son côté "diable-au-sourire-naïf", se cache derrière le visage poupon de cette si sympathique Poppy.