Rasta Rockett est un classique de la comédie, un incontournable. L’un des premiers et probablement le meilleur film de Turteltaub.
1er point l’interprétation. Pas beaucoup de noms très connus, sauf celui de John Candy, dont c’est l’un des tout derniers films. Il est regrettable à la vue de sa prestation ici qu’il soit mort si jeune, car il était vraiment un des maitres de la comédie à l’époque, et livre une magnifique interprétation. Très drôle, il est aussi et surtout très émouvant, composant un personnage avec un réel relief en ancien champion fini qui se relève avec une équipe improbable. Ce personnage d’Irving Blitzer a vraiment du relief, et c’est assez rare dans la comédie pour être souligné. A ses cotés donc l’équipe de Jamaïque. Les acteurs s’en sortent vraiment très bien, et en particulier Léon Robinson. En leader il s’impose sans problème, et fait preuve d’un vrai charisme à l’écran. Il est solidement entouré par des acteurs qui n’ont pas percé réellement, et qui clairement trouvent ici le rôle de leur vie. Il y a quelques seconds rôles croustillants par ailleurs (surtout du coté des antagonistes aux Jeux Olympiques).
L’histoire est non seulement très originale, mais en plus parfaitement conduite par le réalisateur. Turteltaub tire la meilleure partie de l’histoire vraie dont il s’inspire en greffant dessus des éléments convaincants pour les besoins du scénario. Il mène son affaire sans temps morts. C’est dynamique, plein d’humour, et l’ensemble ne manque guère d’action. Par ailleurs la conclusion est superbe. Franchement, carton plein de ce point de vue.
Enfin, la forme. La mise en scène est excellente. Elle est déliée, la caméra bouge bien, conserve toute sa vigueur à l’action (notamment lors d’une fameuse scène de bagarre). Turteltaub fait là un boulot très efficace, et par des effets de style toujours bien placés (ralentis en particulier), il valorise vraiment les passages marquants. La photographie est au diapason. Elle est réaliste, il n’y a pas tout l’attirail actuel avec des images artificialisées (du coup en Jamaïque, même s’il y a du soleil tout n’a pas la teinte jaunasse assez répugnante que l’on peut rencontrer dans beaucoup de film). C’est en tout cas raffiné et élégant, même s’il n’y a pas forcément une recherche esthétique majeure. Les décors eux aussi sont convaincants. Il y a de la variété, et on se sent vraiment dans l’atmosphère Jeux Olympiques. C’est là un très bon point du film, cette capacité de retranscrire les ambiances, que ce soit en Jamaïque ou a Calgary. Enfin il y a une excellente musique qui colle parfaitement aux émotions transcrites par les images.
Pour conclure, Rasta Rockett est un film à voir, vraiment, même pour les allergiques au sport ! Il est très dôle, en particulier la première partie qui réserve quelques moments hilarants, mais en même temps c’est aussi un film à émotion. Il y a du rire certes, mais pas que, et c’est aussi ce qui fait la richesse de ce film, et ne le cantonne pas à un divertissement sympa. C’est une réelle aventure humaine, avec ses drames parfois (attention Rasta Rockett n’est jamais triste à pleurer quand même !). Excellent sur le fond, très bon sur la forme, on approche la quasi perfection avec ce film, qui a été un gros succès à sa sortie, et qui aujourd’hui encore semble largement faire l’unanimité chez les spectateurs. Franchement, c’est pleinement mérité, et merci à l’équipe de ce film qui continuera sans doute longtemps à marquer les esprits.