"Sur toute la planète les gens n'en reviennent pas, en Jamaïque aussi le bobsleigh a une équipe !" A partir de cette simple phrase, que Sanka chante à tue-tête, on a résumé l'ensemble du fonds de Rasta Rockett : l'histoire, incroyable mais vrai, de la première équipe de bobsleigh hommes qui représente la Jamaïque aux Jeux Olympiques d'hiver de Calgary (1988). Mais, plus que cela, Rasta Rockett se démarque des biopics habituels par un humour décapant qui fait mourir de rire toute la famille : (lorsqu'ils sortent de l'aéroport dans un blizzard) "Qu'est-ce que tu fumes ?" - "Je fumes pas, j'expire !". Ou encore le gimmick "Sanka, tu es mort ?" - "Yeah, man...", qui marche à tous les coups. Mais, encore plus qu'un biopic particulièrement drôle, Rasta Rockett se positionne comme un petit bijou merveilleux par ses messages de tolérance et d'acceptation de soi-même : il n'y a qu'à voir les rires hilares des sponsors lorsqu'on leur annonce que des "Noirs" vont courir en JO d'hiver, ou même les bras cassés refoulés qui forment l'équipe (un sprinter aux rêves fous, un doux dingue qui fait un gag à la seconde, un petit timide qui a peur de tout, et un grand baraqué mais qui craint son propre avenir...). Mentionnons l'excellente scène, à la fois comique et touchante, de la collaboration surprise du timide et du baraqué : "Un type fier !...". Le final, plein de beauté du sport, nous rappelle que l'important c'est d'aller jusqu'au bout (de la course, et de ses rêves...), dont les notes écrites avant le générique nous prouvent que ces hommes doux rêveurs et battants, malgré les moqueries de tous, ont bien eu raison... Plus qu'une incroyable histoire vraie, plus qu'une comédie hilarante (avec des acteurs taillés pour les rôles !), une aventure humaine pleine de fair-play et de tolérance. "Cadence man ! Balance man ! ..."