Fin d'automne est sélectionné aux Oscars en 1961 dans la catégorie du Meilleur film en langue étrangère mais n'est pas retenu parmi les nommés. Le gagnant cette année-là est Ingmar Bergman avec La Source. L'oeuvre d'Ozu fut par ailleurs méconnue en Occident jusqu'à la mort de celui-ci en 1963, puis encensée en France en 1978 à la sortie de Fin d'automne, Voyage à Tokyo et Le Goût du Saké.
Fin d'automne reprend la trame narrative d'un ancien film d'Ozu, Printemps tardif (1949), dans lequel un père et sa fille, qui vivaient en parfaite harmonie, doivent se préparer à leur séparation lorsque cette dernière se marie. Or, dans ce long-métrage, Setsuko Hara joue la fille à marier, alors qu'elle devient la mère marieuse dans Fin d'automne. Le glissement d'un titre à l'autre montre également la volonté du réalisateur de mettre en scène un épisode de vie qui se répète mais qui inverse les rôles. Printemps tardif fut également le plus grand succès japonais du cinéaste, influençant chez ce dernier le choix d'un remake.
Fin d'automne est l'un des six films réalisés en couleur par le réalisateur Yasujirô Ozu, qui fut longtemps rétif à cette modernisation cinématographique, jusqu'à attendre 1958 et son film Fleurs d'équinoxe pour s'y essayer et finalement s'y complaire outre mesure. Fin d'automne appuie la transition, entre tradition et modernité, vécue par les personnages. La couleur servit dans le film à mettre notamment en valeur les costumes des personnages, entre kimono et tenue occidentale.
Yasujirô Ozu ne s'est jamais marié mais l'on suppose qu'il eut une relation amoureuse avec l'une des ses actrices fétiches, Setsuko Hara, qui joue la mère, Akiko Miwa, dans Fin d'automne. En effet, cette comédienne, l'une des plus célèbres actrices japonaises durant ses trente ans de carrière, se retira de la profession à la mort du réalisateur dans la ville même où fut placée la tombe de celui-ci. Elle commença à jouer pour le cinéaste en 1949, dans Printemps tardif, puis tint les principaux rôles d'Eté précoce (1951), Voyage à Tokyo (1953), Crépuscule à Tokyo (1957) et Dernier Caprice (1961).