Votre avis sur Voyage à Tokyo ?
5,0
Publiée le 3 décembre 2023
Passer quelques jours chez leurs enfants qui habitent la capitale, voilà le vœu de ce grand père japonais et de son épouse. Au début, tout semble parfait mais la suite devient un peu déprimante. Seulement la grande politesse et l'extrême pudeur japonaise masquent les sentiments réels. Le réalisateur Ozu filme en plans fixes, une famille de trois générations dans un monde où le temps libre est réduit tout comme l'espace d'habitation et où les adultes ont mille choses de mieux à faire que de consacrer du temps à leurs vieux parents. Parfois ce ne sont pas les enfants biologiques qui sont les plus attentionnés. Thèmes récurrents dans son œuvre, les difficultés de vivre ensemble, d'élever des enfants et le refuge dans l'ivresse pour arriver à dire ce que l'on a sur le cœur.
Ce long métrage se déroule sans dramatisation excessive et comme si la caméra était une petite souris qui observe ce monde d'humains. Message généralisable à d'autres cultures humaines même si la manière d'extérioriser ses sentiments diffère d'un pays à l'autre. Une leçon d'humanité qui fait réfléchir sur les priorités de chacun.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 6 décembre 2023
Qu'est-ce qui se passe dans ce film, cette histoire de la famille japonaise au début des années 60. Souvent Ozu traite de l'affrontement entre la tradition et l'occidentalisation. L'acculturation occidentale comme effacement d'une vie traditionnelle, avec ses traditions, ses étiquettes, ces codes. La famille qui est le pilier de la société n'est ici plus un piler. C'est ce que Ozu dénonce avec une simplicité déconcertante.
5,0
Publiée le 4 avril 2024
Dernier volet de la trilogie de Noriko ( nom du personnage incarné par Setsuko Hara, égérie de Ozu), c'est aussi le plus bouleversant.

On retrouve la plupart des personnages qui figurent dans le deuxième volet de la trilogie "Été précoce" (1951), même si les acteurs n'ont pas les mêmes rôles dans les deux opus.

Généralement considéré comme le chef d'œuvre du cinéaste décédé en 1960, soit sept ans après " Voyage à Tokyo" ( "conte de Tokyo", si on se réfère à la traduction littérale du titre original), c'est en tout cas mon préféré dans une filmographie qui atteint à partir de 1949 ( "printemps tardif") les sommets du septième art.

Un vieux couple qui vit dans le sud de l'île de Honshu, décide de rendre visite à leurs enfants à Tokyo. L'accueil qu'ils reçoivent n'est pas à la hauteur de leur espérance.

Réflexion sur le temps qui passe, la vie, la vieillesse et la mort, le scénario traite avec délicatesse et émotions de sujets existentiels essentiels à méditer.

On retrouve dans le scénario le thème de la jeune fille qui vit seul avec son père qui sera traité largement par le cinéaste ("printemps tardif" notamment), celui du mariage ( ici avec la veuve incarnée par Setsuko Hara et belle fille du couple âgé).

On notera la prestation formidable de l'actrice Haruko Sugimura ( figure majeure du cinéma japonais) qui incarne la fille la plus âgée du couple, dans un personnage subtil d'égoïsme, de méchanceté, de toxicité et de laideur intérieure.
5,0
Publiée le 11 août 2019
Je mets rarement 5 étoiles mais ce film les mérite amplement.
Si la première heure met en place les personnages et les lieux, la suite est tout bonnement grandiose. C'est un long métrage d'une telle modernité ! Lorsqu'il l'a réalisé en 1953, la société japonaise n'en était qu'aux balbutiements de la société de consommation au sortir de la seconde guerre mondiale. Et pourtant Ozu a parfaitement retranscris ce monde à venir où l'égoïsme et les liens familiaux qui se distendent deviendront peu à peu une certaine norme. Il a parfaitement su retranscrire cette transformation à venir. La famille est au centre du film, spoiler: une fratrie qui délaisse ses parents et se comporte de façon ignominieuse.
Heureusement il y a Noriko, jouée de façon sublime par Setsuko Hara spoiler: qui redonne un peu d'espoir en la famille même si elle reste lucide sur l'idée de famille
. qui d'ailleurs a été la compagne d'Ozu dans la vie et qui à sa mort, a décidé de tout arrêter et vivre en recluse.

La mise en scène est remarquable et chaque plan est composé telle une oeuvre d'art. C'est du grand cinéma. Une oeuvre lumineuse avec un propos sombre. Une leçon de cinéma.
19,5/20
5,0
Publiée le 28 avril 2009
Ozu réalise là, comme à son habitude, un film au plus près des sentiments ordinaires de la réalité quotidienne. La viellesse est synonyme de solitude, triste mais lucide constat de la vie. Un chef-d'oeuvre d'une richesse incroyable.
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
Y a-t-il jamais eu de cinéaste plus pudique qu'Ozu? Grand observateur du choc des générations et des mutations culturelles du Japon de l'après-guerre, Ozu "resserre" tout à l'extrème. Pas d'effets spectaculaires, pas de symbolisme, nulle dramatisation, zéro pathos. La violence "douce" des rapports n'en est que plus terrible. Infiniment subtil et maginifique.
5,0
Publiée le 7 juillet 2013
Vu pour la première fois à la télévision - après Apostrophes, il y avait le ciné club de C.J. Philippe, époque bien révolue...- puis revu au cinéma. C'est un des chefs d'œuvre du cinéma mondial. C'est une grande joie de le revoir parfaitement restauré, et d'admirer une fois de plus comment , partant de situations spécifiquement japonaises, décors, comportements, courbettes, éternels sourires, Ozu parvient à l'universel. Fascinant et bouleversant.
5,0
Publiée le 22 février 2024
Dans « Voyage à Tokyo », j'ai été profondément touché par la manière dont Ozu explore le passage du temps et la dynamique des relations familiales. La délicatesse et la précision de sa mise en scène, combinées à une narration descriptive rigoureuse, mettent en lumière l'universalité des thèmes abordés. Ce film illustre parfaitement la capacité d'Ozu à capturer l'essence de l'esprit japonais à travers des histoires qui semblent presque ne pas en être, tout en laissant transparaître une cruauté sous-jacente dans le monde qu'il dépeint. La finesse avec laquelle chaque personnage est dessiné est remarquable, presque comme une œuvre d'art. Le film déroule son récit avec une tranquille assurance, capturant l'écart entre le Japon traditionnel et la modernité. C'est une œuvre où la solitude des personnages âgés face à la froideur de leurs enfants est poignante, empreinte d'une mélancolie douloureuse. Un véritable chef-d'œuvre du cinéma, à la fois simple et incroyablement riche, qui capte avec brio les nuances des émotions humaines et les complexités de la vie familiale. WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU (TOME 1) et LE CIMETIERE DES SQUAWS (TOME 2) (Amazon Kindle).
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 16 décembre 2006
Enorme, un bijoux du cinéma Asiatique un des films qui représente le mieux L'Asie, de plus c'est magnifiquement joué, CHEF D'OEUVRE !
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 2 mars 2015
Un couple âgé rend visite à ses enfants...mais ceux-ci sont très occupés, et le séjour ne se passe pas idéalement...c'est un film d'Ozu de 1953...considéré comme un chef d'oeuvre, et ça me va...jamais compris comment certains cinéastes, comme Ozu, arrivent à faire oublier totalement que leurs personnages sont des acteurs, et là, c'est frappant. Quasiment que des plans fixes, filmés assez bas, des scènes qui prennent leur temps, un réalisme étonnant, un paquet de sujets de société abordés mine de rien, avec finesse...Ozu ne reproche rien à personne, il explique simplement pourquoi la société japonaise, au sortir de la guerre, a changé radicalement. La caméra sert alors d'oeil à une neutralité bienveillante. C'est un mélo, un vrai, il y a aussi des scènes assez cocasses...Un film complet, quoi, comme un plat de riz.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 24 octobre 2016
Un couple âgé rend visite à ses enfants...mais ceux-ci sont très occupés, et le séjour ne se passe pas idéalement...c'est un film d'Ozu de 1953...considéré comme un chef d'oeuvre, et ça me va...jamais compris comment certains cinéastes, comme Ozu, arrivent à faire oublier totalement que leurs personnages sont des acteurs, et là, c'est frappant. Quasiment que des plans fixes, filmés assez bas, des scènes qui prennent leur temps, un réalisme étonnant, un paquet de sujets de société abordés mine de rien, avec finesse...Ozu ne reproche rien à personne, il explique simplement pourquoi la société japonaise, au sortir de la guerre, a changé radicalement. La caméra sert alors d'oeil à une neutralité bienveillante. C'est un mélo, un vrai, il y a aussi des scènes assez cocasses...Un film complet, quoi, comme un plat de riz.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 7 septembre 2009
Ce film dresse le portrait d'une famille japonaise, quelque peu banale, mais dont la singularité -au premier abord- de ses membres permet une identification universelle, et Ozu parvient ainsi à servir une belle allégorie de son idée des relations entre les parents et les enfants.
Le réalisateur japonais filme la dégradation de cette relation à l'aide d'une mise en scène sobre, invisible, mais terriblement poignante. Ozu réussi à créer ses personnages par l'écran. Malgré le fait que la quasi totalité du film soit constituée de plan fixe, Ozu reste un styliste hors-paire quand il s'agit de filmer les mouvements de ces personnages. Il nous fait ainsi parvenir leur vie, leurs caractères, leurs émotions, ce qu'ils ressentent. C'est l'essence même du Cinéma que de parvenir à s'exprimer à travers la mise en scène, plutôt que par les dialogues ou les péripéties.
On sent l'écoulement du temps, la vieillesse, la solitude. Voyage à Tokyo est un film sans cesse bouleversant, poignant, par le talent et la simplicité dont fait preuve Ozu.

Un grand chef d'oeuvre.
5,0
Publiée le 19 avril 2024
"quand on perd un enfant, on est malheureux. Mais quand ils vivent, ils deviennent lointains. Il n'y a pas de solution au problème." dit un vieil ami au grand père. Cette phrase résume "Voyage à Tokyo".
Ozu traite ici le fossé qui se creuse entre les générations (grands parents, parents, enfants), de la culpabilité des premiers d'avoir failli dans l'éducation des seconds. De l'ingratitude des seconds envers leurs aïeux, trop occupés par leur travail, et répétant les mêmes erreurs envers leurs enfants. Enfants, à leur tour, gâtés, désobéissants, souvent insupportables.
Aucun personnage n'est épargné dans ce drame, sauf Noriko, la jeune belle-fille déjà veuve, qui éblouit par sa gentillesse.
Dans cet Ozu, il y a toujours des plans fixes, des figures géométriques, du bon dialogue, des trains, et du saké, beaucoup de saké.
Encore une fois, on trouve les acteurs habituels des films d'Ozu, tous excellents.
Chishû Ryû, en grand père tranquille, philosophe et nostalgique, est à nouveau épatant. Il se surpasse dans la scène très drôle de la soirée "légèrement arrosée" avec ses vieux amis.
Et que dire de Setsuko Hara, cachant sa mélancolie sous un flot de sourires et d'altruisme. Etincelante!
Du très, très grand Ozu.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
« Voyage à Tokyo » est le premier film d'Ozu que j'ai vu, et à l'époque il m'avait laissé assez indifférent, voire m'avait un peu ennuyé. Je suis depuis devenu complètement accro au cinéma d'Ozu, et je n'ai pas été déçu par ce film en le revoyant. La mise en scène est toujours aussi soignée, le regard du cinéaste toujours aussi pudique et incisif à la fois. L'intrigue est peut-être encore plus ténue qu'à l'accoutumée, mais le film est toujours aussi riche d'enseignement sur les relations humaines. Je souhaite à tout ceux qui ne l'ont pas aimé de devenir un jour sensible à ce cinéma.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 1 mars 2007
C'est beau, c'est lent, c'est triste, c'est profond.
Ca fait sourire, ça fait pleurer, ça fait réfléchir.
C'est Ozu, c'est Le voyages à Tokyo, c'est grand.
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