Ozu est le maître du plan fixe, chaque plan est composé si intelligemment, plusieurs plans se superposent. Dommage qu’il n’y est plus cet amour du plan fixe aujourd’hui.
Ici, nous sommes embarqués dans un voyage au plus proche de la famille. Les relations grands parents/enfants sont simples, discrets, pas non plus le grand amour. Les relations grands parents/petits enfants sont plus difficiles très peu de contact entre eux. Il y a des fossés générationnels.
Il faut garder à l’esprit qu’on est quelques années après la guerre, la bombe atomique. On remarque que les grands parents sont bien plus traumatisés par la guerre, ils ont des réactions assez bizarres, drôles durant le film. Le grand père boit son saké afin d’oublier les malheurs d’une vie chamboulée. Ce que veut mettre en relief Ozu c’est la peur de l’oubli. Il a peur que les jeunes, nés au lendemain de la guerre, oublient les événements du passé. Il veut souligner alors l’importance du devoir de mémoire.
Il parle aussi de l’évolution rapide de la société japonaise en prenant comme un des lieux principaux du film la mégalopole de Tokyo en pleine construction. Les grands parents sont dépassés par les avancés (trop) rapides de leur monde.
Mention à Chishū Ryū qui est génial dans son rôle de père/grand père, il est si attachant, si touchant on a envie de boire un saké avec lui pour lui faire oublier sa solitude.