Votre avis sur Voyage à Tokyo ?
4,0
Publiée le 6 décembre 2014
Un film subtil, délicat et bouleversant qui dresse un portrait universel des relations familiales. Ozu nous offre une chronique acide sur la disparition des notions de respect et d'humilité dans le Japon des années 50. Avec beaucoup de finesse et d'ironie, parfois avec humour, il raconte une histoire banale qui vient toucher au cœur et qui est servie par une mise en scène très cadrée, très précise, en caméra fixe à travers des plans tableaux absolument superbes. Les acteurs, dans la retenue au début, font évoluer avec délice leurs interprétations et délivrent une prestation d'ensemble très convaincante. A peine pourra-t-on regretter l'absence de péripéties dans la narration, mais le tout est une vraie splendeur, très touchante.
anonyme
Un visiteur
4,5
Publiée le 15 novembre 2014
Encore un grand Ozu. On reconnait tout de suite la marque de fabrique de ce grand réalisateur Japonais par la puissance de l'implicite. Les dialogues sont d'une simplicité absolument inouïe, de même pour le scénario.. Pourtant on assiste à un chef d'oeuvre. Tout est dans l'expression des visages, les intonations, le regard... Le film monte en puissance au fur et à mesure que l'on comprend la psychologie des personnages. Puis on est touché par l'émotion la plus pure avec un dénouement qui nous prend par les tripes.
4,0
Publiée le 18 octobre 2013
Pour évoquer la déliquescence familiale, et celle d’une société japonaise repliée sur elle-même, Ozu prend les précautions de la sagesse. Sa mise en scène suit le rythme du temps, des journées, et ne s’appesantit jamais sur la noirceur de ses personnages. Il les montre tels quel, avec suffisamment de pertinence, pour ne pas avoir à en rajouter. Le genre de film qui ne se fait plus, et d’autant plus précieux
Les bonus
Des illustrations autour du film, des commentaires sur le travail d’Ozu et un retour sur les lieux du tournage, donnent lieu à de nouvelles interprétations. Eclairant !
Pour en savoir plus
4,5
Publiée le 28 juillet 2013
Une histoire simple et universelle magnifiquement écrite, mise en scène et interprétée. Beaucoup de tendresse, d'émotion et de mélancolie dans ce superbe film d'Ozu.
4,5
Publiée le 21 décembre 2012
Ce qui frappe lors de la vision du Voyage à Tokyo, c'est la douceur, la justesse et la maîtrise de la mise en scène. Yasujirō Ozu refuse manifestement tout spectaculaire, tout pathos au profit d'une grande pudeur ( spoiler: le déclin de la santé de la mère, de même qua sa mort reste hors champ
). Cette économie de moyens, d'effets permet la captation du moindre détail des plans. Ozu, pourtant très conservateur (il a ressenti des difficultés pour se détacher du muet) donne un film à la fois très moderne (dont le propos reste d'actualité) et très classique (les traces du muet sont ici très présentes). En effet, les visages des acteurs (tous géniaux, dont la très belle Setsuko Hara) rayonnent d'un curieux rictus expressionniste, vestige du cinéma muet, qui trouble le spectateur. Ozu aime les plans fixes et larges (les personnages vus de loin, de profil). Ces plans permettent de sur ajouter la solitude de ces acteurs dans un paysage japonais loin des clichés connus. Certaines scènes sont dignes des plus grands chefs d'oeuvre (beau plan du vieux couple sur la digue dont la démarche de la vieille traduit la fin d'un monde, moment où cette dernière verse une larme sur le veuvage subi par leur belle fille). Plus que des enfants égoïstes n'aimant pas leurs parents, Ozu montre plutôt que la jeunesse est prise dans l'évolution technologique d'une société qui veut devenir compétitive (tout le monde se dit déborder (ce qui est plus ou moins vrai), gagner une guerre économique après l'humiliation d'une défaite de ses soldats. Ceci est très visible lors de l'arrivée conjointe des informations par télégramme ou par téléphone où la technologie de l'époque prend le pas sur l'aspect humain (un fils arrive après la mort de sa mère). "Nous ne savons pas dans quel quartier nous sommes!" "Un fils mort nous rend triste, un fils vivant s'éloigne de nous" dit le père. C'est toute la problématique du Japon d'après guerre semble t-il, la perte et destructuration de la cellule familiale, l'expansion industrielle au détriment de l'humain (davantage que le simple égoïsme des enfants envers leurs parents). Si Voyage à Tokyo est dominé par des plans d'intérieur, les rares scènes de paysage ou de Tokyo et de sa banlieue nous interpellent aussi. Nous voyons des immeubles en construction, des usines crachant leurs fumées... Un monde se construit, celui de la famille s'affaiblit, l'indifférence guette (la scène où le couple ne peut dormir, gêné par les bruits festifs de jeunes, pourtant dans une cure thermale!). Les deux vieux ne sont plus que des fantômes. Finalement, le personnage de la belle fille est le plus important ; il fait le lieu entre la structure familiale et la société moderne. Seule reliquat de leurs fils mort, elle est la plus respectueuse des personnages. Malgré une copie de mauvaise qualité et la (relative) lenteur du film, Voyage à Tokyo est un film émouvant, d'une grande richesse formelle, un quasi chef d'oeuvre tout simplement d'une simplicité inversement proportionnelle à son propos sociologique.
4,5
Publiée le 5 août 2012
L'Occident a découvert tardivement l'oeuvre d'Ozu avec ce "Voyage à Tokyo" qui est devenu emblématique des thèmes et du style du maître... ce qui ne signifie pas qu'il s'agisse de son meilleur film pour autant. On peut penser qu'il y manque cette touche d'humour un peu trivial qui est le nécessaire contrepoint de ses belles histoires de résignation face à la cruauté de la vie, ou que, paradoxalement, ce pur mélodrame est un peu plus pauvre en émotions que d'autres chefs d'oeuvre de la dernière période d'Ozu. Sans doute un peu long, "Voyage à Tokyo" offre à tout spectateur un tant soit peu patient plusieurs moments de pure transcendance, tant grâce à l'impressionnante subtilité de sa description de l'effritement des rapports parents-enfants avec le temps, que de par la magnifique mise en scène d'Ozu - qui est son inimitable signature (Ah, ces plans de paysages urbains scandant et commentant subtilement l'évolution du récit ! Ah, ces fameux "plans au ras du tatami" !). Mais ce qu'on recherche quand on regarde un film d'Ozu, ce sont ces moments mystérieux, inexplicables, quasi aléatoires - car non "dictés" par la science du récit ou par la mise en scène - où les larmes nous montent aux yeux, où la douleur, la simple et divine douleur d'être humains nous serre la gorge. Dans ce "Voyage à Tokyo", ce sont les scènes finales avec un Ryû Chishû face à un avenir de solitude ou encore celles avec la sublime Hara Setsuko qui n'arrive pas à faire le deuil de son mari mort à la guerre qui nous marqueront à jamais
4,0
Publiée le 5 décembre 2010
La sobriété définit le cinéma de Yasujiro Ozu. Il évite donc la sensiblerie de cette chronique où les valeurs familiales sont mises à mal. Évitant de juger ses personnages, le cinéaste pose un regard distancié et pertinent sur une évolution sociale.
4,0
Publiée le 17 juillet 2008
La beauté extraordinaire de ce voyage à Tokyo, Y.Ozu la tire d'une douceur aux vertus fabuleuses : réalisation, récit et interprétations s'accordent en une harmonie rare.
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