En 1955, le maître du suspens, Alfred Hitchcock, sort un nouveau thriller assez spécial. En effet, ce dernier est un huis-clos ouvert sur l'extérieur. Etonnant, n'est-ce pas ? "Fenêtre sur cour" est l'adaptation de la nouvelle "It Had to Be Murder" par John Michael Hayes. Il y est question d'un photographe, L. B. Jeffries, qui est coincé chez lui à cause d'une jambe cassée. Il passe son temps à observer ses voisins jusqu'au jour où il remarque le comportement étrange de l'un d'eux. Rapidement, Jeffries va suspecter que l'homme au comportement étrange a tué sa femme. Comme il sait si bien le faire, Hitchcock met en scène une film à suspens. Le début est d'abord drôle, on découvre les voisins, on apprend un peu qui ils sont. On apprend aussi à connaitre Jeffries, interprété par un James Stewart en grande forme, et sa compagne Lisa Fremont, interprétée par une Grace Kelly tout en charme. Puis, vient le moment où Jeffries commence à avoir des soupçons, la tension commence alors à monter. On ne sait pas s'il faut croire le photographe voyeur qui prend clairement plaisir à observer la vie de ses voisins, ou la voix de la raison qui voudrait que tout cela ne soit que simples suppositions, rien de plus. Pour autant, même avec la monté de la tension, le film ne se dépare pas de son humour. Dans ce récit, on suit plusieurs histoires en une. Chaque voisin a ses propres occupations, de la jeune ballerine au compositeur, et chacun apporte sa touche au film. Jusqu'à la fin, le doute persiste et le suspens s'intensifie (en partie grâce à la très bonne BO). Le personnage principal a beau ne quasiment pas bougé du film, on ne s'ennuie pas une seconde. On est prit dans ce jeu à essayé de découvrir la vérité, à en savoir plus sur les voisins. Le spectateur laisse alors libre cour à son côté voyeur qu'il refoule depuis si longtemps... ou pas. "Fenêtre sur cour" est un très bon thriller, qui n'a pas presque pas prit une ride, et qui pour une fois nous fait penser que ce n'est finalement pas si mal d'espionner les autres.