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AMCHI
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3,0
Publiée le 20 février 2017
J'ai eu la chance de découvrir le cinéma de Hitchcock très jeune et il est devenu l'un des mes cinéastes préférés, en revoyant ses films c'est souvent avec plaisir mais dans le cas de Fenêtre sur cour cette nouvelle vision est plutôt une déception. Je trouve que l'habituel suspense inquiétant de Hitchcock ne fonctionne pas pleinement ici, l'intrigue est astucieuse mais le film comporte des petites longueurs qui font que plusieurs passages du film m'ont un peu ennuyé ; le couple Stewart/Kelly est élégant et fonctionne à merveille, la musique est jolie (moins belle que celle de Herrmann) et c'est surtout la façon de filmer tout cela qui est l'originalité de Fenêtre sur cour. Pourtant la sauce n'a pas pris dans ce nouveau visionnage même le décor en studio (assez charmant) m'a gêné.
Réalisation ingénieuse, acteurs au sommet de leur charme (Stewart et Kelly), mise en scène géniale, montée progressive de la tension dû au voyeurisme de Jeffries (qui cotoît le notre, oeil de spectateur), superbe photographie font de Rear Window un chef d'oeuvre d'Hitchcock.
Le montage est un aspect essentiel du cinéma. L’effet Koulechov l’a démontré au début des années 20. Cinéaste visuel par excellence, Alfred Hitchcock ne pouvait qu’être influencé par cette expérience. Une trentaine d’années plus tard, il put ainsi exploiter pleinement cet aspect dans un de ses plus grands films : Fenêtre sur cour. Ce huis-clos est, en effet, totalement cinématographique par son sujet : l’histoire d’un homme qui observe ses voisins et pense avoir découvert un meurtre uniquement par les aspects qu’il a pu voir depuis le fauteuil dans lequel il est immobilisé. Ce principe permet au cinéaste de décrire différents récits uniquement par l’image puisque le héros ne peut entendre les différents dialogues de l’immeuble lui faisant face. On y découvre ainsi tout le talent visuel du réalisateur (il suffit de voir le plan d’introduction de Jeffries qui arrive à décrire sans aucune parole la situation du personnage, son métier et les raisons de son immobilisation). Il serait d’ailleurs injuste en parlant de l'aspect visuel du film de ne pas évoquer l’incroyable décor dont il bénéficie. Le travail de Sam Corner et Ray Moyer est effectivement incroyable (c’était à l’époque le décor le plus cher de l’histoire du cinéma) car cette recréation d’une cour d’immeuble permet de décrire de nombreuses histoires différentes. Alors qu’on aurait pu s’attendre à une simple intrigue policière, celles-ci permettent d’offrir une vision assez pessimiste sur l’amour. On y découvre ainsi toutes les étapes que celui-ci peut revêtirspoiler: : la vielle fille en manque d’amour, le couple de jeunes mariés ne cessant de faire l’amour, la jeune femme entourée d’hommes mais attendant celui qu’elle aime réellement, le couple de retraités n’ayant pas d’enfant et reportant son amour sur un chien, le couple ne cessant de se disputer… Cela permet d’accentuer le suspense (absent de la nouvelle de William Irish) que le cinéaste crée autour de la relation amoureuse du couple formé par James Stewart et Grace Kelly, le premier étant retissant au mariage alors que la seconde ne désire que cela. On peut ainsi y voir une vision assez pessimiste du cinéaste sur l’être humainspoiler: : il suffit d'observer nos héros préférer se concentrer sur la résolution de l’intrigue criminelle alors qu’ils viennent de voir Madame Cœur solitaire (Miss Lonelyheart en V.O.) sortir des médicaments, donnant l’impression qu’elle soit au bord de se suicider (Hitchcock renforce ce suspense en l’oubliant quelques instants pour embrayer sur l’intrigue principale) . Si Hitchcock réussit à atteindre des sommets avec cette œuvre, c’est aussi parce qu’il bénéficie de collaborateurs de haut niveau à tous les postes : Robert Burks à la photographie, Franz Waxman signant une musique presqu’uniquement diégétique (seul le générique est extra-diégétique), Edith Head aux costumes, le duo Sam Corner-Ray Moyer aux décors et surtout des comédiens extraordinaires (James Stewart, la sublime Grace Kelly, Thelma Ritter et Raymond Burr). Ainsi, Fenêtre sur cour est bel et bien un chef-d’œuvre sublime, un suspense prenant de bout en bout, une œuvre totalement maîtrisée et surtout un des plus grands films de son réalisateur.
Le voyeurisme est au centre de ce grand classique d’Alfred Hitchcock au décor unique, plaçant le spectateur dans la même position que celle de James Stewart. Malgré quelques longueurs, la mise en scène est parfaitement maîtrisée et les 15 dernières minutes rattrapent bien le décollage tardif du suspense.
Le maître du suspense nous amène cette fois dans la cour d'un quartier résidentiel sur Greenwich Village à New-York ou plutôt dans les studios de Paramount à Los Angeles avec ce décor spécialement conçu pour le film. L'intrigue principale est centrée sur un reporter perclus dans un fauteuil roulant après s'être cassé la jambe dans l'exercice de ses fonctions, pour tuer l'ennui et assouvir son fantasme du voyeurisme il observe ses voisins et leurs habitudes bien ancrées à travers sa fenêtre. Il y a tout d'abord "Miss solitaire" qui est en proie à un sentiment de déréliction sentimentale et est obligée de simuler un repas galant pour se sentir vivante et désirée ne serait-ce qu'un instant, il y a aussi ce jeune couple marié qui emménage dans leur nouvel appartement avec des étoiles pleins les yeux, ce vieux couple original qui a un chien et qui dort à la belle étoile sur leur balcon, cette jolie danseuse d'en face qui trémousse son corps au grand plaisir de Jeff et qui cumule les conquêtes en pagaille, ce compositeur de talent qui semble également souffrir de solitude lorsqu'il revient alcoolisé d'une soirée ... Puis il y a ce couple étrange, une jolie femme alitée qui criaille sans cesse sur son mari à longueur de temps jusqu'à ce soir ou notre héros observe les allers-venus nocturnes de son suspicieux voisin qui trimbale une valise. Les conjectures vont se faire de plus en éloquentes au fur et à mesure de ses découvertes. C'est dans ce micmac que Hitchcock, qui nous fait son petit caméo habituel, invite le spectateur à suivre le déroulement de l'histoire. La trame et l'intrigue comme souvent avec lui aux commandes n'a rien de complexe, inutile de se triturer le cerveau pour dénicher le tueur on le devine rapidement, mais c'est dans la réalisation avec des acteurs brillants, une photographie au top et une idée simple mais originale qu'il arrive à séduire une fois de plus. La vue subjective imposée par le réalisateur renforce fortement l'aspect voyeurisTe du film, se balader d'appartement en appartement avec des plans en plongée et contre-plongée m'a également plu car ça renforce l'immersion. Autre point positif en total opposé d'un "Psychose" ou la musique stridente est vraiment le moteur du film, la, elle est mis en lumière de manière finaude et subtilement via le compositeur de l'appartement d'en face qui dicte le film au son du piano, je trouve le concept génial, même si évidemment le rendu sonore ne sera pas aussi mythique que "Psychose" et j'aurais préféré un peu plus de tension avec des compositions plus inquiétantes. Le seul gros point négatif que je trouve à ce film, et de manière générale aux films d'Hitchcock, c'est la façon dont il effectue les mises en scène des rixes, on a toujours beaucoup de mal à croire et dans ce film elle est parachevée par le défenestration ridicule de Jeff avec des CGI dégueulasses, sachant que les effets spéciaux n'étaient pas au point à l'époque il aurait du trouver un autre stratagème sans avoir à faire aux CGI pour renforcer la crédibilité de cette scène, c'est son seul gros point faible en tant que Real'. Ce qui ne m'a cependant pas empêché d'avoir passé un agréable moment et d’exécrer encore un peu plus ces foutus vis-à-vis.
Attention, cette critique dévoile des éléments importants du film : "Fenêtre sur cour" est bien sûr un grand film sur le voyeurisme et les questions que le thème comporte – peut-on se mêler de la vie des gens, même si c'est pour leur bien ? Quelles sont les répercussions morales du voyeurisme ? Ce que l'on voit est-il forcément le miroir de notre vie ? – et sur le plan purement formel un travail minutieux et fascinant sur le champ-contrechamp. Il y a d'un côté celui qui regarde, Jeffries, un photographe interprété par le génial James Stewart, parfait en ce qu'il transmet une gamme d'émotions variées, à la hauteur de l'étrangeté de ce qu'il voit en face de son appartement, soit un homme aux agissements problématiques qui aurait assassiné sa femme. Tout le film tient sur cette question d'un même regard et de son contrôle jusqu'au moment où cette obsession maladive et dangereuse est démasquée dans une scène immense : tandis que Lisa, la petite amie de Jeffries, se trouve avec la police chez Thorwald, elle montre discrètement une bague – potentiel indice décisif – à Jeffries qui surveille l'action grâce à ses jumelles. Mais le geste de Lisa est perçu par Thorwald, qui regarde alors pour la première fois l'endroit où vit celui qui l'espionne : le champ-contrechamp ne se conçoit alors plus comme un moyen formel destiné à établir une relation voyant/vu mais fusionne les deux faces antithétiques d'une même nature – le regard – dans le but de précipiter le suspense. Du moment que Thorwald ignore qu'il est observé, le film s'emploie avec brio à décrire une suite de mouvements et de déductions; quand il sait qu'il est espionné, c'est un même enjeu qui est partagé et la résolution peut alors s'enclencher. Peu importe si les toutes dernières minutes de "Fenêtre sur cour" ne sont pas les plus réussies, une légère déception causée par quelques tentatives formelles peu opérantes, tant Hitchcock aura prouvé à quel point il sait anticiper toutes les réactions du spectateur et, par le biais de légers revirements de situations, comment il exerce une manipulation absolument jubilatoire. Mis en scène avec précision et exigence, "Fenêtre sur cour" est donc un formidable divertissement qui mêle avec maestria la peur et le jeu, le premier degré et l'ironie.
Un classique des polars, à raison puisqu'Alfred Hitchcock nous développe une intrigue implacable et prenante. Le scénario est bien ficelé, les acteurs sont parfaits.
Sur un scénario tiré d'un roman de Cornell Woolrich (alias William Irish). Réflexion voyeuriste sur l'amour et le cinéma. Comme le note François Truffaut dans son célèbre receuil d'entretiens, tous les voisins qu'observe James Stewart ont pour point commun l'amour : couple qui se dispute, jeunes mariés qui passent leurs journées au lit, ménage sans enfant qui a reporté son amour sur un chien, danseuse qui s'exhibe et que les hommes désirent... Le tout renvoie James Stewart, immobilisé à la suite d'une fracture de la jambe, à son problème : épousera-t-il ou non Grace Kelly, qui ne demande que ça, mais qu'il craint. Sa position d'observateur immobile d'un crime est bien celle du cinéphile : en multipliant les cadres - rectangulaires (comme les fenêtres), ronds (comme les jumelles ou objectifs photographiques) -, la mise en scène construit une série de mise en abyme. Le voyeurisme - et l'impuissance qu'il suggère - constitue un exutoire fantasmatique du désir. Sous le polar, d'une maîtrise absolue, se cache une fois de plus les obséssions psychanalytiques de Hitchcock aux prises avec sa libido.
Classique indémodable, Fenêtre sur Cour de Alfred Hitchcock est d'une intelligence de mise en scène par le maître en la matière. Gérer un enjeu presque "inexistant" au départ, pour créer au fur et à mesure du film, un stress permanent, c est du grand art. Avec un casting hollywoodien stars, Ce film rentre dans une catégorie des films cultes à voir une fois dans sa vie
Encore un très bon cru du maître quoiqu’un ton en dessous de Vertigo à cause d’un scénario un peu trop répétitif situé exclusivement dans un lieu clos. Après « la corde », Hitchcock aime enfermer Stewart dans des espaces clos. Ici il observe les habitants de son immeuble comme on observe des insectes au microscope. A travers les yeux de Stewart on assiste à la banalité des destins et à la médiocrité des existences. Le héros qui a la chance d’avoir Grace Kelly pour fiancée se montre à plusieurs reprises odieux n’hésitant pas à envoyer sa dulcinée risquer sa vie pour ce qui n’est encore qu’un fantasme de reporter privé de mouvements.
Sur le concept d’un film à suspens en huis clos, Alfred Hitchcock arrive à poser la question du voyeurisme tout en faisant un brillant film palpitant. «Rear Window» (USA, 1955) pourrait être une œuvre perdue dans la filmographie prolixe d’Hitchcock or son défi de scénographie, sa simplicité spatiale servant un récit attrayant confère à l’œuvre sa singularité et son engouement. Un photographe handicapé d’une jambe dans le plâtre n’a pour activité que d’observer ses voisins au travers de sa fenêtre. James Stewart, le héros, est le spectateur qui examine l’action voisine au travers du cadre. Intéressante mise en abyme d’Hitchcock qui confond son héros avec l’auditoire, prouvant sa prédilection pour l’immersion totale de son spectateur au sein de ses films. A travers le regard de James Stewart, le voisinage se dévoile, se familiarisant avec nous. Hitchcock réussit à créer une sympathique communauté qui évolue et réagit sous nos yeux, chacun des protagonistes possédant son agréable caractère. Le cinéaste anime du film choral avant même la création du genre. Le couple Stewart/Grace Kelly forme un duo idyllique à l’écran auquel nous nous passionnons, pour eux et pour l’enquête qu’il mène. La façon dont l’enquête est faite, au détriment de ceux observé, par un voyeurisme banalisé, transfigure parfaitement l’amour d’Hitchcock pour le cinéma et pour son essence perverse. Car si le voyeurisme perpétuel du film est à un instant remis en cause, ce n’est que brièvement. Hitchcock initie avec malice son spectateur à l’intrusion privé et joue de l’insipide du voyeurisme pour bâtir un suspens dans l’enceinte d’un immeuble. Si le film est construit sur des plans géniaux d’une maîtrise architecturale exemplaire, le manque de surprise final laisse sur notre fin. Hitchcock, cinéaste maître, réussit un exercice de style somptueux mais qui manque d’originalité narrativement. C’est peut-être l’académisme de son schéma actanciel qui éreinte la maestria de «Rear Window».
Une comédie policière très réussie grâce au rôle donné au spectateur , un casting qui sonne juste et une mise en scène d'ambiance . Malgré son côté prévisible , le scénario est un huis-clos qui raconte la découverte d'un photographe cloué sur un fauteuil a cause d'une jambe dans le plâtre qui , par voyeurisme , va comprendre qu'un de ses voisins n'a pas les mains très propres , une intrigue très classique mais qui , avec de l'humour et des personnages représentatifs , devient vite passionnante en offrant une place de choix dans le fauteuil de James Stewart au spectateur . Acteur fétiche d'Hitchcock , James Stewart arrive a jouer sur ses expressions et sur son immobilisme pour rendre son personnage de voyeur plus attachant et amusant , et comme un ange , la gracieuse et royale Grace Kelly fait tourner la tête de Stewart mais aussi celle du spectateur . Maitre incontesté du polar noir , Alfred Hitchcock fait de ce quartier fermé un espace de huis-clos absolu , mais sa mise en scène est aussi chaude et légère , une légèreté qui contraste avec le côté polar , et ce contraste est très agréable a l'écran . Un très bon polar , aussi léger qu'intriguant et qui implique autant le spectateur que les acteurs .