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Tendax_montpel
31 abonnés
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3,5
Publiée le 31 mai 2012
Un film insolite et atypique, qui mêle suspense et comédie, de manière plutôt efficace. Les personnages ont indéniablement un capital sympathie important, ce qui rend supportable le fait que l'action est assez limitée. Hitchcock nous séduit avec ce scénario inattendu.
Un Hitchcock qui a sacrément vieilli. Même si le scénario est encore relativement intéressant aujourd'hui, les dialogues ne font vraiment pas naturels, avec un emploi de termes dépassés ou trop soutenus. Et le doublage est tout bonnement affreux, en particulier celui du petit garçon.
Film de tenue modeste, petit whodunnit sympathique d'humour subtil, huis-clos à ciel ouvert aux allures de fable surréaliste, The Trouble With Harry n'a pas changé - et ne changera plus - la majestueuse filmographie d'Alfred Hitchcock. S'il s'agit avant tout d'une comédie mineure, ce film n'en demeure pas moins impeccablement construit et fabriqué d'une manière générale. A partir d'un postulat narratif tout ce qu'il y a de plus dérisoire - une poignée de personnages s'incriminant eux-mêmes d'un meurtre qu'ils n'ont bien évidemment pas commis, et un cadavre embarrassant à bien des égards - Hitchcock pousse à bout la notion de Mac Guffin pour mieux développer la psychologie de sa petite troupe. Une fois encore ce sont les motivations, les aspirations et les inquiétudes de ses personnages qui intéressent véritablement le réalisateur. Le spectateur apprend en même temps que ces derniers les raisons éventuelles de ce crime étrange : le cadavre, gisant sur un sol forestier en plein soleil d'automne, sera l'estrade idéal de cette petite communauté, craint et vu de tous. On a parfois l'impression que Hitchcock a voulu réaliser l'antithèse parfaite de The Rope : là où The Trouble With Harry part d'un cas particulier pour aller vers un cas général ( soit du cadavre monstré à ce qui l'entoure ), le chef d'oeuvre de 1947 emprunte la logique narrative opposée ( partir d'une société cynique et coupable pour mieux se rapprocher du fameux coffre noir ). Voilà un long métrage qui ne paye pas de mine mais qui - comme toujours avec Hitchcock - s'avère riche en matière d'analyses. Léger mais intelligent, The Trouble With Harry est donc à ne pas manquer...
Mais qui a tué Harry est un excellent Alfred Hitchcock . En effet , on retrouve dans ce film du génie en ce qui est question de mise en scène . On le sent en effet dès le commencement du film . Il y a en effet , ce procédé si cher à Hitchcock où il annonce la couleur de son oeuvre par un évènement qui va tout bousculer ( en l'occurrence , la découverte d'un cadavre dans les environs d'une maison ) . Et ce cadavre va être la source d'interrogations , de chamailleries , de retournements de situations entre les quatre protagonistes campés par des acteurs tous exceptionnels en particulier Shirley MacLaine dont c'est le premier film soit dit en passant . Les péripéties sont vraiment formidables . Et vraiment , en terme de qualité visuelle , c'est impeccable puisque l'image est sublime ainsi que l'éclairage , les décors s'avèrent être extraordinaires . Hitchcock , un génie .
Connaissant la carrière phénoménale d'Alfred Hitchcock, il est difficile d'imaginer que dans ses premières oeuvres, se trouvaient des policiers, ici au ton comique. Mais qui a tué Harry ?, sorti en France en 1956, présente ainsi des similarités peu fréquentes chez le Maître du Suspense. Ainsi, la découverte d'un cadavre occasionne de nombreux questionnements au village, personne ne sachant réellement qui est responsable de sa mort. S'en suit une enquête interne où, humoristiquement, chacun annonce être le coupable. D'élément rocambolesque à quiproquo insensé, en passant par le comique de situation, Hitchcock semble bien mener campagne pour le rire. Mais voilà, le tout est assez lassant, voire pas drôle pour un clou, ce qui décrédibilise un peu l'effet attendu.
Film plutôt atypique venant du maître du suspens, le suspens y étant justement quasi totalement inexistant. Mais le film trouve son charme et son attrait autre part... Mais qui a tué Harry ? est peut être ce qui pourrait le plus se rapprocher de la comédie macabre, mais à l'inverse de Psychose qui pouvait déjà prétendre à ce titre, ce film a des traits bien plus badins, moins effroyable et tellement plus comique. L'histoire assez légère et même surréelle, prête plus souvent à sourire que l'inverse. Le running gag du "j'enterre et je déterre" force les éclats de rire, et peut être encore plus en voyant ce bon vieux capitaine excéder par ce ballet infernal. Hitchcock nous propose à nouveau un film plus que plaisant, d'un tout autre genre mais avec une maestria légendaire restée totalement intacte.
Hitchcock était un grand amateur d'humour, ce qui se ressent clairement dans ses films anglais mais aussi dans "Rear Window", "North by Northwest" ou le début de "The Man who knew too much" pour ne citer qu'eux, mais aussi plus finement dans d'autres films comme "Psycho" (d'un cynisme mordant quand on y regarde bien) et ce jusque dans ses films à priori les plus sombres (la scène de la femme de ménage sourde dans "Marnie"). Néanmoins, Hitchcock a rarement réalisé de pures comédies : "Mr & Mrs Smith" (que je n'ai pas vu, mais réputé comme étant un de ses plus mauvais films) et ce fameux "The Trouble with Harry", dans lequel on retrouve tout l'humour délicieusement absurde, ironique, moqueur et un brin méprisant qu'Hitchcock a parsemé à doses plus ou moins conséquentes dans ses autres films. De fait, les personnages du film atteignent un sommet d'immoralité assumée absolument consternante sur laquelle repose une bonne partie du comique de ce film. C'est de l'humour noir et cynique, on aime ou on n'aime pas, mais l'atypisme de ce film dans la filmographie du grand Alfred vaut le détour. Sur la forme, malgré quelques belles nuits américaines, ce n'est certes pas son oeuvre la plus recherchée. Mais, au final, ce film "mineur" est probablement plus recommandable que "Stage Fright", "To Catch a Thief" et "Torn Curtain" réunis.
Je n'est pas trop adhéré à cette histoire assez incroyable et pas du tout crédible, ni à son humour. Certaines scènes offrent cependant quelques bonnes situations et c'est aussi l'occasion de voir Shirley McLaine.
Intéressant par son originalité parmi l’œuvre d'Hitchcock (ton comique et surréaliste), le film décevra les habitués du genre malgré une belle qualité artistique (notamment le jeu des acteurs).
Plutôt qu'un thriller comme Hitchcock a l'habitude de nous servir, on a ici une comédie qui peut rappeler les péripéties de Arsenic et Vieilles Dentelles avec peut être une plus grande dose d'humour noir. Le tout est réjouissant. Ça change des intrigues tortueuses des meurtres des films du Maître.
Si Hitchcock s'amuse de la mort en la parant de drôles de chaussettes, il joue encore plus avec les vivants parfaitement méprisables, qu'il enrobe, sous le couvert de l'humour, de franche sympathie. Le comique, excellent, brise les barrières du langage, "On ne sait pas d'avance ce qu'on va faire avec un lapin mort" dit le gamin parti jouer avec. Les pensées sortent sans détour, les causettes autour du cadavres comme si on assistait à un joyeux pique-nique, et font un joyeux pied de nez à la culpabilité, au remords et autres complexes encombrants proprement hitchcockiens. Dommage le comique de répétition (enterrer/ déterrer...) finit par devenir lourdingue.
Il est vrai que "a trouble with Harry" est loin d'être un grand Hitchcock, mais il est tout de même distrayant, et malgré le fait qu'on est dans le registre humour noir, il s'en dégage une certaine fraicheur. Cela est certainement dû que la moitié du film a été tourné en extérieur dans le Vermont, les couleurs automnales sont magnifiques. Le tout appuyer par la musique de Bernard Hermann (dont c'était la première collaboration avec Hitchcock) et la fraicheur de Shirley Maclaine (première apparition au cinéma) font de ce film une oeuvre intéressante et une curiosité dans la filmographie du maître.
Avec « The Trouble with Harry » (USA, 1955), Alfred Hitchcock entreprend une charmante pirouette dans son œuvre. Alors qu’il vient d’entamer sa période la plus prolifique en chef-d’œuvre (le temps rêvé des « Rear Window », « North by Northwest » et « Vertigo »), adjoint de Robert Burks à la photo et tout récemment de Bernard Herrmann à la musique, Hitchcock s’aventure sur un terrain auquel le public de son époque l’identifie assez peu : la comédie. Tout bon Hitchcock a sa dose de comédie (vous comprenez maintenant pourquoi « The Paradine Case » n’est pas un bon Hitchcock, Laughton nonobstant). « The Trouble with Harry », malgré ce que peut en dire Bill Krohn, est bien plus que du théâtre joliment filmé, bon pour un téléfilm. C’est déjà davantage que du théâtre filmé pour la seule raison qu’Hitchcock y fait l’élégant usage du VistaVision de la Paramount. La structure dramatique, due à l’adaptation de John Michael Hayes, croise trois grands genres du cinéma hollywoodien. L’architecture globale est celle d’un film noir : un cadavre est découvert en pleine forêt et une bourgade en cherche l’assassin. Les articulations dramatiques sont celles de la comédie : dans cette enquête, presque chacun vient à s’accuser d’en être le meurtrier, sans tragédie ni remords mortifiants. Enfin la teneur des personnages, les relations tissées entre eux tiennent du mélodrame : deux couples (un jeune, un vieux) se forment et dressent des projets d’avenir, contre les menaces de l’assistant-shérif. Du film noir au mélodrame, en passant par la comédie, le récit est riche d’autant de types d’évènements. Tout cela a pour décor les landes automnales du Vermont états-unien, d’une beauté semblable aux grands Sirk des années 50. Dans les comédies qu’Hitchcock réalise à cette même période, entre ce « Trouble with Harry » et « To catch a thief », sans hésiter le premier réussit plus assurément à captiver où le second se perd dans les petites mésaventures penaudes d’un touriste.
Sans être raté, ce film est loin des standards des réalisations d’Hitchcock et ne comble du coup pas les attentes en termes de suspense, de tension psychologique, d’épaisseur des caractères. Apparaissant très tôt lent et répétitif, il jouit néanmoins d’une mise en scène à la fois précise et soignée mettant particulièrement en valeur les superbes décors naturels, tout en s’appuyant sur un ton volontairement décalé, voire même loufoque. A noter les prometteurs débuts de la pétillante Shirley MacLaine dans ce qui peut être considéré comme une oeuvre de transition dans l’extraordinaire filmographie du maître.