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    La Corde
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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 février 2014
    Ce film , original , est un exploit technique et une vraie leçon d' interprétation et de mise en scène . Du très grand Hitchcock !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 décembre 2013
    Trop court! La corde est un excellent huis-clos qui met en scène des acteurs époustouflants, James Stewart est très bon, mais surtout John Dall qui signe ici une prestation magistrale en montrant son excitation devant le meurtre, devant la folie. L'intrigue est excellente, on ne s'ennuie à aucun moment, notamment grâce à John Dall on rigole souvent. Hitchcock a encore une fois frappé très fort. La tension monte de plus en plus au fil de l'intrigue jusqu'à une fin excellente. C'est certain, La corde est un véritable chef-d'oeuvre avec plusieurs plan-séquences très bien réussis (pauvres acteurs, ils ont du recommencer des centaines de fois). La Corde reste un de mes huis-clos préférés.
    Truman.
    Truman.

    228 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 novembre 2013
    Ce Hitchcock n'est probablement pas le meilleur qui soit mais il se doit d'être impérativement vu par tout cinéphiles qui se respect ne serais ce que pour sa réalisation en plans-séquences qui n'est rien d'autre qu'une leçon de cinéma .

    La Corde a eu une légende comme quoi le film aurait été tourné en un seul plan séquence mais c'était bien évidemment impossible pour l'époque, depuis avec l’ère du numérique c'est tout a fait possible comme en témoigne The Silent House tourné en un plan séquence de 78 minutes et qui est aussi le premier film d'horreur avoir adopté cela .

    La Corde est lui tourné en 11 plans-séquences tous aussi impressionnant et majestueux les un que les autres avec une maitrise incroyable des acteurs, des cadrages et des zooms .
    Sa réalisation nous impressionne surtout quand on voit l'année ( 1948 ( sortie française deux années plus tard en 1950 )) .

    En dehors de sa réalisation les acteurs dévoilent leur talent sans limite comme James Stewart que l'on ne présente plus ou encore Farley Granger et John Dall ( acteur bien moins connu avec peu de film a son actif mais qui a tout de même joué dans Spartacus de Kubrick ) .
    Les acteurs maitrisent a merveille leur rôles et leur texte dans ces long plans remplit de dialogues ciselés, mais je dois dire que le scénario a tendance a tourner en rond .

    Le scénario ressort tout le style Hitckcockien comme il se doit mais dans ce huis clos très théâtral il a tendance a se répéter n'offrant que trois voir quatre séquences sous une certaine tension, le début, une ou deux scènes au milieu et la fin .
    Certes ce scénario est bien trouvé, mais un poil lourd et parfois stupide comme si Brandon faisait tout pour se faire remarquer et se faire choper .

    Bref La Corde est un excellent huis clos signé Hitchcock muni d'une grande réalisation et de grand acteurs mais d'un scénario qui a tendance a patauger .
    Skipper Mike
    Skipper Mike

    85 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 février 2014
    Excellent film d'Alfred Hitchcock qui met en scène de façon originale un scénario ultra-cynique. À partir de quelques plans-séquences, le réalisateur tisse une intrigue savoureuse, un régal pour l'esprit qui prend la mesure de la perversité humaine par le biais d'une galerie de personnages types dont la pensée sera scrutée au travers du prisme d'une intrigue policière. On pensera forcément à certaines nouvelles d'Edgar Allan Poe qui déjà insinuait que le crime parfait ne pouvait exister en raison de l'orgueil humain, ce « démon de la perversité » qui constitue le traître fatal.
    Xavi_de_Paris
    Xavi_de_Paris

    291 abonnés 2 854 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 octobre 2013
    Une immense réussite de la part de Hitchcock, qui signe là un film à la dimension psychologique difficilement égalable, et dont lui seul semble capable. Le suspense, latent tout au long du film, monte de minute en minute, jusqu'à un final parfait. Les acteurs sont irréprochables, et chaque dialogue entre les personnages semble être une confrontation personnelle, parfaitement soulignée par leur jeu. Un petit chef bijou, un chef d'œuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 20 octobre 2013
    Du bon Hitchcock, allez, c'est pas le meilleur, la fin est un peu longuette, surtout le "plaidoyer" de James Stewart qui s'explique sur la philosophie du crime qui est un peu tirée par les cheveux... Mais quel bonheur que ces superbes rôles tous si bien exécutés, rien, vraiment rien à redire, les regards, les physionomies au millimètre près. Les visages y sont omniprésents, et bien sûr James Stewart fabuleux ( mais les Deux meurtriers le sont tout autant, sauf que je sais pas leur nom, tout de suite...)
    L'agencement du salon, avec ce coffre, les couleurs aussi, un peu saturée confine au mystère... L'omni-présence de l'absent que tout le monde attend est aussi très bien traité...
    C'est pas le meilleur, mais c'est tout en l'honneur d'Alfred qui a surtout su encore faire mieux !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 30 septembre 2013
    Mon film préféré d'Hitchcock pour plusieurs raisons: la forme (un faux long plan séquence qui dure tout le temps du film), l'histoire (Deux étudiants qui tuent un de leur camarade pour la seule raison qu'ils se croient supérieurs et donc dignent d'ôter la vie et qui décident de donner une fête autours du cadavre sans que leurs amis/familles ne se doutent de rien), les acteurs (James Stewart). Tout au long du film, qui se joue comme une pièce de théâtre dans l'appartement des tueurs, la tension monte jusqu'au dénouement final. C'est simple ce film est un chef-d’œuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 7 septembre 2013
    Avant de tourner des pubs pour la nouvelle Citroën DS3 Black édition, (en bonus, et merci Citroën de me verser mon chèque)
    Alfred Hitchcock à fait quelques petits trucs dans sa vie assez intéressants pour l'avoir conduit aux sommets qu'est la pub télé pour voitures...
    Bah oui vous croyez quoi, que c'est donné à tout le monde de vendre du saucisson ou des tampons hygiéniques? [n'y voyez pas de rapports hein]
    Eh oui les gars, avant ça, c'est des heures de boulot, de répétitions, de travail, de nuits blanches et journées noires!
    Tous ces grands acteurs avant ça ont fait des choses pour agrémenter leurs CV, parfois démonstrateurs chez Carouf, parfois vendeurs sur les marchés, parfois défiler sur un podium (quand tu fais moins de 40kg)...
    D'autre comme notre Alfred, à tourné quelques petites vidéos, certaines ont eu du succès sur le Youtube des années 50, (le cinéma pour les plus jeunes)
    Et justement...

    Aujourd'hui, dans la rubrique "j'ai testé pour vous", j'ai testé pour vous: La corde!

    Ce test est avant tout dédicacé à Mathilde, une fidèle lectrice qui m'a un jour demandé un test plus "technique"

    Mes chers lectrices et lecteurs, aujourd'hui on va apprendre des choses...
    Et pour apprendre des choses, quoi de mieux que de regarder un peu en arrière.
    Quelque soit le domaine, c'est toujours bon de regarder ce qu'ont fait les maîtres avant nous.
    Dans le sport, Usain Bolt à très certainement regardé la façon de courir des grands maîtres comme Carl Lewis ou Maurice Greene.
    Dans la musique, Adèle ne chanterait certainement pas de cette façon si elle ne s'était pas un peu inspirée des grandes divas comme Maria Callas ou Céline Dion [pour faire plaisir à mes amis Québs].
    Même dans la vie de tout les jours, je veux dire, si Nabilla à d'aussi gros seins et si peu de cervelle, c'est bien que la mère Ferrari [Lolo hein, pas la voiture] lui à montrée la voie!
    Bref, le cinéma c'est aussi ça. Et les grands maîtres en question, ceux qui aujourd'hui, longtemps après leur disparitions font toujours parler d'eux, nous ont laissé un héritage intemporel dont nous allons toucher un mot.

    Mais d'abord, parlons technique...

    Depuis le début du cinéma et ce jusqu’à l'arrivée du numérique, l'enregistrement d'images se faisait avec des caméras à bobines (cf: Ma photo de couverture)
    En gros les images (la lumière) passant par l'objectif était directement "imprimée" sur la pellicule.
    Cette pellicule en question possède des centaines de milliers de petites fenêtres vierges sur lesquelles viennent se "graver" les images. La caméra elle, fait tourner la bobine à vitesse constante de façon à ce que les images une fois projetées donnent l'illusion d'être en mouvement fluide.
    Pour ce qui est de la bobine en question, sa largeur standard peut être de 8, 9 et demie, 16 ou 35mm suivant les caméras ou les projecteurs qui vont les "lire".

    Il faut savoir que la durée d'une pellicule est très variable.
    En fonction de l'époque, d'un film AVEC ou SANS le son, du nombre d'images par secondes que l'on veut obtenir à l'écran...
    Sachant que pour un confort visuel minimal, il faut environ 24 images par secondes, sur une bande de 35mm soit une fenêtre de 16 sur 22mm (la plus couramment utilisée), je vous laisse donc la joie de calculer combien de mètres sont nécessaire à un film de 90min...
    En fait la longueur de la bande serait bien trop longue et donnerait un diamètre de bobine enroulée de près d'1 mètre...
    Donc pour pouvoir rentrer dans les caméras, les bobines étaient standardisées à environ 12 minutes, soit 300m de pellicule soit 45cm de diamètre... [Ça vous fait rêver mesdames hein!]

    Vous l'aurez compris, impossible de tourner plus de 12 minutes d'images avec une seule bande. Comme avec nos cartes mémoires actuelles limitées à quelques Giga-octets, pour filmer une même scène en continu, il faut changer la bande, et à l'image, le raccord se verra...

    Mais... c'est sans compter le génie d'Alfred Hitchcock, qui à réussi à faire d'un défaut technologique, une force pour rendre son film encore plus immersif!
    En 1948, sortait un film sur les écrans américains qui allaient apporter une petite révolution au cinéma.
    "La corde" en plus d'être son premier film en couleurs est un film entièrement tourné en "plan-séquence".

    Le "plan-séquence" est une manière de filmer une scène avec une seule et même caméra, sans coupure ni montage.
    En gros, filmer en plan-séquence revient à filmer en temps réel, et avec un seul angle de vue exactement comme si le spectateur se trouvait dans la même pièce où l'action se situe.
    La caméra peut bien sûr bouger pour dynamiser l'action (et surtout les dialogues) mais elle doit absolument filmer en continu.
    Quant aux jeux des acteurs, mouvements de caméra et techniciens, TOUS doivent scrupuleusement respecter leur position, qui est en général marquée au sol pour être sûr qu'aucunes erreurs ne se glisse dans l'angle de la caméra sans quoi, TOUTE la scène devra être retournée!

    Mais pour tourner les 80 minutes du film d'un seul trait et comme dit plus haut, avec des bobines de 12 minutes seulement, en donnant pourtant l’impression d'aucunes coupures à l'image, la ruse devait entrer en jeu.
    En effet, pour ne laisser paraitre aucuns raccords d'un séquence à une autre, chaque fois qu'une bobine se termine, la caméra va se coller au dos d'un acteur ou un plan fixe de la pièce, plan reprit au début de la nouvelle bobine installée.
    Résultat à l'écran, aucunes coupures, aucuns temps mort, et le temps continue de s'écouler parfaitement normalement.

    Évidement, avant l'ère du numérique, peu de réalisateurs étaient capables de diriger un tournage aussi pointu.
    Le film d'Alfred Hitchcock, "La corde" raconte donc une histoire en:
    80min,
    11 séquences quasi invisibles,
    11 bobines de film,
    3,3km de pellicules en 35mm,
    et tout ça pour 1 spectateur, VOUS!

    La Corde est tirée de la pièce de théâtre du même nom de Patrick Hamilton, elle-même inspirée d'un fait divers authentique: l'assassinat de Bobby Franks par Nathan Leopold Jr et Richard Loeb à Chicago en 1924.
    Le film raconte l'histoire de Philippe et Bernard qui se débarrassent d'un de leur camarade, David suivant les théories de leur professeur Robert qui pense que les être supérieurement intelligent devraient avoir le droit de vie ou de mort sur les être intellectuellement moins gâtés. [Pour les prénoms, ce n'est pas une vilaine blague, vous remercierez la VF hein]. Sauf que Philippe et Bernard prennent aux mots leur professeur et assassinent avec une corde leur camarade. Et pour assoir leur suprématie, cachent le corps dans un coffre et invitent le soir même à diner la famille et la fiancée de David ainsi que leur professeur!

    Pour rendre l'action et le suspense encore plus insoutenable, le film est tourné toujours dans la même pièce, en temps réel (le soleil se couchant progressivement sur New York en arrière plan) et la tension qui monte entre les acteurs est assez palpable pour vous faire dire "mais vas-y tu vas l'ouvrir ce coffre" ou "mais tu vas la fermer ta gueule Nabilla!" [euh..]

    En conclusion, je vous conseil VRAIMENT ce film, car si la majorité des gens ne connaissent d'Hitchcock que "Psychose" ou "Les oiseaux", sachez qu'il y'a encore 60 autre chefs d’œuvre à voir!
    Et puis si vous n'êtes pas convaincu par un vendeur de voiture, personne ne peut plus rien pour vous
    Estonius
    Estonius

    3 338 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 septembre 2013
    On a à juste titre loué la forme, époustouflante, il faut bien le dire. On a dit grand bien de la direction d'acteurs (même si Farley Granger surjoue). Mais si nous parlions du fond ? Dans ce dîner de cons macabre, tous les personnages sont antipathiques à l'exception de Joan Chandler (trop mignonne) et de Miss Wilson. Passons les têtes à claques de Mrs Atwater (volontaire) et de Douglas Dick (involontaire), passons aussi sur les deux assassins. James Stewart développe ouvertement des théories que l'on qualifiera soit de nietzschéennes soit de fachos suivant son humeur, Cedric Hardwicke est un lâche (certes il proteste quand il entend des propos inacceptables, mais il reste courtois alors que n'importe qui aurait foutu le camp…) Car dans cette histoire s'il faut chercher le vrai coupable, c'est bien Stewart ! Car c'est bien lui qui a inculqué des idées nauséabondes aux deux abrutis. Son personnage agace aussi par son côté fouille-merde (mais c'est voulu par le pitch). Le suspense du film se résume à deviner comment Stewart va démêler l'affaire… Or la résolution est faible, mais que dire de la scène finale… Un suicide de Stewart après avoir confondu les deux cinglés aurait eu de la gueule; mais il fallait que la fin soit morale, alors on nous montre James Stewart passer en trente secondes de Nietzsche à Voltaire, faut pas pousser non plus ! Un exercice de style assez malsain et atypique dans la carrière du grand Alfred.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 23 août 2013
    La corde est un très bon film d’Alfred Hitchcock. L'histoire est bien mené et le suspens va crescendo tout le long du film et la fin est très bien faite, même si ce n'est qu'un un huis-clos on ne s’ennuie jamais et les dialogues sont très drôles. Le seul bémol réside dans le fait que le film est vraiment trop cours ( A peine 1h 23min ) En même temps quand on voit l'histoire ( Ce n'est qu'une petite fête entre amis ) le film ne pouvait pas être plus long.
    Don Keyser
    Don Keyser

    73 abonnés 1 641 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 juillet 2013
    Doté d'un scénario bien écrit, "La Corde" entraîne le spectateur dans une histoire simple et très intéressante. Par ailleurs, la réalisation est excellente pour pouvoir garder en haleine le spectateur dans un huis-clos. D'autre part, les acteurs sont aussi très convainquants et jouent bien leur rôle. Ainsi, le film est très réussi par un Hitchcock au sommet de sa forme dans une oeuvre expérimentale.
    Farfalle
    Farfalle

    10 abonnés 266 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 juillet 2013
    Tout simplement parfait. Un huis-clos qui met en scène des acteurs impeccables. Le scénario est simple et sans détour. Tout se joue sur le plan psychologique et c'est ça qui est génial. A voir.
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    205 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 juin 2013
    "La Corde" est un film facilement criticable, tant par l'artificialité de sa mise en scène résultant du défi que le Maître s'était donné de faire un film en un seul plan, que par le manque de réalisme de son matériau scénaristique montrant l'effondrement quelque peu forcé d'un crime parfait. On peut aisément trouver qu'il manque de rythme (et il est vrai qu'il y a un petit "tunnel" au milieu, malgré la relative courte durée du film - un peu plus d'une heure vingt), et juger que le grand Jimmy Stewart n'est pas aussi bon qu'à l'accoutumée (je pense en particulier au discours un peu grandiloquent de la fin, supposé rétablir une certaine morale dans un film qui dépeint le poison distillé par les théories suprématistes au sein des milieux intellectuels). Pourtant, il y a dans "la Corde" suffisamment de moments épatants - et de partis pris courageux - pour réjouir le fan d'Hitchcock, et même le spectateur lambda : tout d'abord la peinture franche d'un couple homosexuel, chose rarissime à l'époque ; ensuite la spendeur des mouvements des personnages et de la caméra, qui montre que le challenge du huis clos n'en est pas un pour le Maître, qui nous éblouit constamment par l'élégance et l'intelligence de son filmage ; enfin, et malgré ce dernier monologue discutable, la présence magnétique de Stewart, dans la peau d'un professeur enivré par ses propres constructions intellectuelles qui se trouve horrifié par les conséquences de ses paroles, soit un sujet réellement ambitieux dans un monde qui se relevait à peine des horreurs du nazisme.
    Sebi Spilbeurg
    Sebi Spilbeurg

    82 abonnés 1 005 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 juin 2013
    Si les films d’Alfred Hitchcock avaient (et ont encore) du succès, ce n’est pas forcément parce qu’ils sont bien (quoique pour la plupart de sa filmographie, cela reste un fait indiscutable). Mais également par leur côté expérimental. La Corde, film de 1948, en est le parfait exemple ! Long-métrage quasi méconnu du grand public (qui se souvient plutôt de Fenêtre sur cour, Les Oiseaux, Psychose, La mort aux trousses ou encore Le crime était presque parfait), ce dernier reste pourtant un exercice de style à voir, rien que pour la prouesse technique faite à l’époque.

    Avec La Corde, le maître du suspense adapte une pièce de théâtre (Rope’s End de Patrick Hamilton, elle-même inspirée d’un fait divers) où deux étudiants étranglent l’un d’eux dans leur appartement, juste pour la beauté du geste. Et décident malgré cela de ne pas annulé le soir même le dîner prévu où sont conviés la famille du défunt, sa petite amie et un professeur dont la théorie sur le fait que les êtres supérieurs ont le droit de tuer les êtres inférieurs (qui a inspiré justement l’un des deux étudiants dans le crime). Un jeu de manipulations verbales où les invités vont commencer à s’inquiéter de l’absence de la victime (ignorant sa mort, je vous le rappelle), l’un des deux meurtriers va se délecter du spectacle tandis que l’autre va montrer des signes de nervosité. Quant au professeur, sa perspicacité va le mener à découvrir peu à peu ce qui s’est passé, allant à l’encontre de sa propre théorie (cité plus haut). Bref, La Corde démarre par le meurtre et se poursuit jusqu’à la fin par des dialogues et autres conversations, qui mettent en valeur toute le sadisme d’un des deux étudiants. Et par ce biais, le film nous offre quelques moments philosophiques plutôt intéressants. Cependant, pour apprécier La Corde, il faut être fan du « cinéma bavard » (où cela ne fait que parler et parler). Il est vrai qu’un film où il ne se passe pratiquement rien (alors qu’à notre époque pullulent des blockbusters détonnant à tout-va) se montre ennuyeux.

    Mais là où il faut regarder La Corde, c’est bien pour sa mise en scène, innovante ! Déjà d’une part le côté « théâtre » de l’ensemble. Durant 1h17, le film se déroule que dans un seul décor (l’appartement des deux étudiants), filmé que d’un seul côté (comme une sitcom). Bien plus une pièce de théâtre qu’un film ! Et c’est d’ailleurs cet effet-là qui provoquera pour les profanes ce sentiment d’ennui qui les fera fuir sans l’ombre d’un doute. Mais grâce à des dialogues pointilleux, La Corde n’est pas un amas de blablas sans intérêt. Ils permettent de se laisser emporter dans cette histoire et d’admirer ce film qui mélange habilement le 6ème et le 7ème art. Et il ne faut pas oublier la prestance des comédiens (tel que James Stewart) qui, par leur jeu, permettent de s’attacher à leur personnage respectif et de tenir la distance. Sans compter que nous tenons-là un exemple autre qu’horrifique d’un film tourner en huis-clos (comme quoi, l’épouvante n’est pas forcément l’unique genre à adopter ce style de mise en scène).

    Est-ce cela la prouesse technique dont je vous parle depuis tout à l’heure ? Non, fort heureusement ! Mais avant de vous expliquez de quoi il s’agit, faisons un point sur la manière de filmer des scènes. À cette époque, point de numérique ou de pellicules, mais de grosses caméras à bobines. Un désavantage de taille : ces dernières ne pouvaient filmer que 10 minutes de scènes. Et pourtant, cette technique du Ten Minutes Take n’a pas empêché Hitchcock de présenter La Corde comme d’un unique plan-séquence (une scène filmée sans coupure au montage). Comment a-t-il pu faire cela avec des bobines ne pouvant contenir que 10 minutes de films ? C’est là que la mise en scène du maître du suspense dévoile de sa superbe. Prouvant que le cinéaste est un génie ! En réalité, il n’y a pas de plan-séquence, mais plutôt l’illusion d’en avoir un ! Et pour masquer le montage du film, Hitchcock filme ses séquences pendant 10 minutes et la finit par un plan rapproché (comme le dos d’un personnage) qui obscurcit l’image. Cela devient en quelque sorte un fondu, qui permet ainsi le changement de bobine sans que le spectateur ne s’en rende compte (la coupure n’étant du coup pas visible). Ou bien la scission n’est pas évitée mais reste discrète (étant rapide et franche) par le biais d’un gros plan mettant en valeur une réplique importante ou bien un geste dangereux (comme une arme à feu en main). Du coup, avoir comme titre La Corde n’est pas banal, le film se présentant comme cet objet (ayant servi au crime, soit dit en passant) : un objet possédant deux bouts (début et fin) qui sont joints sans interruption ni coupure.

    Grandement bavard et ennuyeux quand on n’est pas habitué par ce genre d’exercice de style, ça serait pourtant une grossière erreur de passer à côté de cet exercice de style flamboyant. Où la mise en scène brille bien plus que l’histoire en elle-même. Si Hitchcock est considéré comme l’un des meilleurs réalisateurs, ce n’est vraiment pas pour rien ! Et La Corde est le film qui vous le prouvera. Comme quoi, il n’y a pas que Psychose et Sueurs froides qu’il faut retenir de sa filmographie !
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 21 juin 2013
    La corde (Rope) est un Hitchcock expérimental, c’est un huis-clos théâtral filmé de l’intérieur par le maître.

    La caméra très mouvante place le spectateur au milieu des personnages, comme s’il était un personnage à part entière mais, comme tout spectateur, il est forcé d'observer ce qu'il se passe et ne peut agir même s’il sait ce qui se trouve dans le coffre. De plus le film semble être filmé en une seule séquence, sans coupure, ce qui accentue l’immersion. Le réalisateur joue avec l'attente du spectateur : Rupert (James Steward) va-t-il ouvrir le coffre ? C’est cet élément qui crée le suspense du film qui va crescendo alors que les doutes s’accumulent.

    La Corde est un film à voir pour l’exercice de style, ce n’est certainement pas le meilleur Hitchcock. Personnellement je ne suis pas fan des films tournés comme des pièces de théâtre. Mais le film reste intéressant car il met en place des éléments récurrents dans la filmographie du maître : le meurtrier qui n’éprouve pas de remords et qui se croit dans son bon droit, le héros qui s’improvise détective, beaucoup de symboles et d’éléments qui peuvent être interprétés…
    Le contexte historique est important pour bien comprendre le film, il a été réalisé en 1948 peu après la Seconde Guerre mondiale, vous comprendrez alors les allusions des personnages et leurs idées dont Hitchcock tord le cou.
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