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Un visiteur
2,5
Publiée le 13 septembre 2008
Le dispositif et le récit en huis-clos déservent le film plus qu'autre chose ; les deux criminels jouent aux malins autant avec leurs invités qu'avec le spectateur, et c'est assez désagréable. Mais Hitchcock garde un oeil goguenard, une caméra assez affutée (bien qu'un peu trop "leçon de cinéma" par endroits), et James Stewart est simplement brillant. Alors, ça vaut quand même le détour.
Un excellent film, ambitieux et magistral. Alfred Hitchcock a réalisé un important travail sur l'espace avec La Corde, son premier film en couleurs sorti en 1948. Mais à la différence d'un film comme Dogville ( autre film travaillant sur l'occupation de l'espace et dont l'auteur prétend accéder à une forme de cinéma pur ), La Corde est une oeuvre tout à fait équilibrée dans ses intentions stylistiques et son propos : l'artifice y est tout de même un peu présent ( comme en témoigne la légère maladresse des raccords ) mais la maîtrise de ces quelques plans-séquences est totale et compense ce petit défaut. James Stewart, comme à son habitude, intériorise pour mieux s'exprimer par la suite : son personnage est ambigu, il semble être à la fois le grand responsable du meurtre et le personnage le plus scrupuleux du trio élitiste. Cette ambigüité amène bien entendu le spectateur à se poser des questions sur la sincérité du personnage et sur les frontières séparant les mots des actes. L'arrogance est un crime : tel pourrait être le sous-titre de ce chef d'oeuvre de complexité. Cette arrogance est parfaitement évoquée par le MacGuffin : ici, le coffre servant de buffet avec un mépris sans nom pour la victime. Riche en symbolique, d'une grande puissance visuelle et d'un discours lourd de sens, La Corde est un film à ranger parmi les essentiels d'Alfred Hitchcock. Indispensable.
Un film qui est un chef-d'oeuvre rien que pour sa prouesse technique ! Alfred Hitchcock joue encore sur le point de vue en faisant partager celui des tueurs au spectateur dans un film qui ne manque pas de tension au fil de ses longs plans séquences inquiétants. A titre personnel, mon film préféré du maître.
Tout commence par LE crime ; on s'imaginerait donc que la suite du film serait paisible ... et non. On sait qui a tué qui et pour quelles raisons ; cela n'empêche pas un suspense insoutenable du début à la fin. Une pièce où tout se passe. La ville en arrière plan qui prend progressivement les couleurs de la nuit. Un coffre qui, décidemment, ne plaît à personne quand il s'agit d'y poser des candélabres. Une corde qui, décidemment, ne permet pas d'attacher des livres authentiques correctement. Une évocation de Cary Grant, Ingrid Bergman, ... des acteurs qui n'ont, bien sûr, jamais joué dans un Hitchcock !!! Un film court et intense, où tout nous surprend, à commencer par l'intelligence de la mise en scène, et la psychopathie de l'intrigue.
Un couple d'étudiants rêvent de réaliser le crime parfait, pour débarrasser le monde des êtres faibles. Et Hitchcock de faire un film oser pour 1948 ! Homosexualité, crime, lutte des classes. Tout y passe en seulement 1h20 et un unique lieu. Que dire de plus ? Juste : A voir absolument !
Faire paraitre grâce à un montage parfait à un unique plan-séquence de plus de soixante-quinze (alors que le film contient une dizaine de plans… ce qui est déjà peu !), soit le plus long plan-séquence jamais réalisé, c’est un défi de réalisation que réussit là Hitchcock dans son tout premier film en couleur. Ce succès technique lui donna vite un nom incontournable dans l’art de la mise en scène. Ce huis clos à l'ambiance particulièrement pesante a une construction et un scénario très similaire à celles d’une pièce de théâtre. James Stewart y est bien supérieur aux autres acteurs. Au final cet exercice de style est techniquement impressionnant mais ses longueurs dans ses conversations le rendent moins passionnant qu’un film qui aurait privilégié l’intrigue à l’exactitude du temps et de l’espace.
Comparé à "Vertigo", c'est assez dur de dire et de noter... Prouesse technique ? Certes, certes, une trouvaille disons, mais peu explicite sur le fond... Le fond, lui nous dit : volà deux homos qui vont éxécuter un meurtre gratuit et exhiber à tous le lieu du meurtre. Mineur mais fort bien mis en scène; une promesse...
C'est pas compliqué : j'adore ! Ce n'est sûrement pas le meilleur Hitchcock, mais j'ai une affection particulière pour celui ci. Les 2 étudiants sont dégoûtants de supériorité et ils se font bien humilier par un James Stewart toujours aussi fantastique. Mais si ce n'est pas l'histoire (assez maigre) du film qui en fait l'intérêt, c'est sans aucun doute la complicité qu'entretient le réalisateur avec le spectateur. Les nombreux signes qu'il nous donne, ses plans qui nous font ressentir que nous sommes dans la confidence... il y a comme un plaisir malsain dans ce film et on se surprend à vouloir que nos petits criminels s'en sortent. Pour l'audace, et pour le jeu.
Un très bon film auquel je ne trouve franchement pas de défaut. Il a beau ne se passer que dans une seule pièce, l'intrigue tient en haleine et avance à chaque réplique. Le dénouement est extrèmement bien réussi, et les acteurs jouent leur rôle à la perfection.
Très décevant. L'histoire est longue bien que le film ne dure qu'1h20. L'histoire n'est pas mauvaise mais il y a peu de suspense. Tout est plus ou moins prévisibles mis a part un fin assez bien. La tension ne monte réellement que les 10 dernières minutes et c'est dommage surtout quant on connait Hitchcock.
Avec son long plan séquence, James Stewart au sommet de son art, un sujet scabreux pour l'époque (l'homosexualité), un humour "so british", le même lieu tout le long de l'intrigue font de "La Corde" un film peu connu d'Alfred HITCHCOCK mais néanmoins l'un des meilleurs de sa longue carrière.
Les films structurés dans ce genre m'ont toujours plus. On a ici un huit clos et plan séquence avec des mouvements caméras/acteurs parfois suprenant, voir même louche !
Le film est court (1h20) et est découpé en 4 plans séquences. Entre temps, des flots continues de paroles sur un thème la supériorité des êtres et donc le droit de mort des personnes supérieurs sur les faibles.
C'est le thème que prendra tout le film. On n'est plus à la recherche de "Qui à tué qui ?" (on le sait dès le départ), mais de "Vont-ils être découvert ?". Car derrière, ils font tous pour chercher les ennuis. Bref, un scénario plutôt original qui fait sont effet ! Les personnages sont chacun dans leur caractères extrêmement bien réussi. Ce film m'a donc bien plu !
Cordé sensément par un plan unique, «Rope» (USA, 1948) d’Alfred Hitchcock est avant tout l’adaptation cinématographique d’une pièce de théâtre. Ces deux conditions (retranscrire en un plan séquence une pièce de théâtre) pose le problème majeur de cette œuvre du «maître du suspense». Pasolini disait du plan séquence qu’il était un problème éthique du cinéma puisque c’était un non choix de mise en scène. Ici, non seulement Hitchcock décide de ne pas mettre en film la pièce de théâtre (en la laissant idéalement unis dans l’espace-temps) mais en plus il leurre son public en raccordant ses plans par des trucages grossiers et par surcroît scinde sèchement le film en 4 plans séquences. Hormis la valeur technique à laquelle prétend Hitchcock par son «choix», le suspense prend là un sens particulier puisqu’il ne trouve plus son foyer dans la sempiternelle "découverte" du coupable mais dans l’accusation probable de ces coupables préalablement connus. Dans le crime fatal qui motive le film, il n’est pas tant alléchant de constater la maestria technique que d’apprécier l’enchère de la tension. Et si les interprétations (notamment celle outrageuse de John Dall) à la mesure de l’incommodité d’un tel découpage technique ne renonce pas suffisamment à la mimétique théâtrale pour s’immerger dans le cinéma, l’absence de musique renvoie encore davantage à la pièce. Hitchcock, pourtant auteur cinématographique indéniable, par une mise à scène a priori comparable à du cinéma, s’avère in fine réaliser une œuvre pauvrement emprunte de cinéma. Mais le suspense est là, d’autant plus que «Rope» n’est pas exempt d’une vision sur le crime prémédité. Rapprochement avec l’extermination hitlerienne, Hitchcock confronte une théorie sur l’homme et la passion d’un crime concernant le droit des hautes classes à disposer de la vie d’autrui. Thématique typique du cinéma d’Hitchcock, celle de la perversion de l’homme, «Rope» est malheureusement trop maladroit pour en magnifier le contenu.
Un Hitchcock assez bancal qui tient plus de l'allégorie que de la réalité.On devine cependant un travail d'orfèvre. Chaque plan, chaque attitude, chaque atome de dialogue a une signification très profonde qui vise à un travail d'approndissement des sombres mystères de l'ame humaine. Assez stupéfiant. Occulte. Magique. Un fim qui laisse sans voix tant il est impressionnant.