Un superbe film, qui a marqué l'histoire du cinéma. Sueurs Froides (ou Vertigo), réalisé par Alfred Hitchcook, raconte l'histoire de John Ferguson, un ancien flic souffrant d’acrophobie suite à la mort de l'un de ses coéquipiers sur une affaire. Un jour, un de ces anciens amis lui demande de filer sa femme qui adopte un comportement étrange. Il va très vite être épris d'elle, tout en découvrant que cette Madeleine a des désirs de suicide en se projetant sur une de ses aïeules.. Le point qui m'a marqué le plus dans ce film est son scénario, et surtout sa vision de l'auto-manipulation et de la femme idéalisée.
En effet, après la mort apparente de Madeleine, le personnage principal, rongé par les remords, va tenter d'aimer une autre femme qui lui ressemble étrangement ; il va même aller jusqu'à l'habiller, la maquiller et la coiffer exactement comme la défunte amante, comme pour s'offrir SA Madeleine, et pas une autre. Le personnage est ici aveuglé par ses obsessions, et va réaliser une véritable érotisation de la femme. De plus, après s'être auto-manipulé, il va réaliser que tout ceci n'était qu'une mise en scène et qu'il était manipulé dès le début.. Hitchcook a vraiment réussi à troubler le spectateur à ce niveau-là, celui-ci apprenant la supercherie avant le protagoniste. A la fin du film, ce dernier va forcer la jeune femme à monter au sommet de l'église d'où elle s'était apparemment jetée, à la fois pour surmonter ses vertiges, mais également pour triompher de la fausse image de la femme qu'il s'était faite.
Sueurs Froides est donc une véritable analyse sur l'amour sublimé et la manipulation. Niveau mise en scène, et bien Hitchcook fait un travail absolument remarquable, aucun plan n'est laissé au hasard, le réalisateur utilisant pour la première fois dans toute l'histoire du cinéma la technique du travelling contrarié (la caméra recule alors que l'objectif zoome) pour représenter le vertige. La musique de Bernard Herrmann vient sublimer tout ça, offrant une œuvre maîtrisée de bout en bout. Les acteurs sont très investis : James Stewart joue à merveille l'américain moyen en détresse amoureuse et Kim Novak est juste magnifique et incroyable dans son rôle d'amante hésitante. Pour ceux qui recherchent une nouvelle vision de la femme, et un film manipulateur tant pour le spectateur que pour ses personnages.