Le scénario est bien plus subtil que ne le laisse entendre le synopsis : la ressemblance des deux Véronique n'est pas systématique et n'est pas le centre du film (heureusement...). La musique omniprésente envoute et les lumières, souvent colorées, quand il ne s'agit pas carrément de filtres, donne, avec les effets d'optique, une ambiance irréelle et poétique au film.
Avec ce genre de films intellos on peut passer son temps à chercher le sens symbolique de chaque objet, de chaque personnage, de chaque jeu de scène. Je me souviens d'un normalien nouveau philosophe qui avait vu sept fois "l'année dernière à Marienbad" pour en percer les secrets. Y avait-il des secrets ? Ce qui est apparu ici à ma petite tête c'est le rapprochement avec les Contes d'Hoffmann d'Offenbach. La fille qui ne peut pas chanter sous peine de mourir c'est Antonia. Et la marionnette chantante qui se brise en mille morceaux c'est Olympia. Quant à Giulietta, l'héroïne du film s'inspire de ses moeurs faciles. L'ambiance de songes est semblable dans l'opéra et dans le film. Les cinéastes polonais que je connais, Wajda et maintenant Kieslowski, sont doués pour les décors, les cadrages et les couleurs. Le montage est laborieux et certaines scènes sont parfaitement inutiles, à première vue bien entendu. Je n'ai pas compris par exemple qui était Jean-Pierre et pourquoi il se rend les bras levés. Je conclus sur le personnage principal et, disons le, unique : Véronique/Veronika. Elle est jouée par Irène Jacob, alors à se débuts et en pleine jeunesse. Musicienne au départ, comme dans le film, puis actrice ce qui fera l'essentiel de sa carrière. Son père était un physicien de haut niveau, mais elle a été attirée par une vie d'artiste. Sa filmographie est impressionnante mais on constate que son personnage intéressant de Véronique ne l'a pas propulsée vers les sommets. A vrai dire, j'ai découvert son existence il y a quelques jours en assistant au "voyage en pyjama" du cinéaste Thomas où elle fait une courte apparition. On peut y constater que les années n'ont pas altéré son beau physique, à défaut de compétences en physique quantique. C'est peut-être cela qui a limité sa carrière à des rôles légers car comme actrice, sans être particulièrement expressive, elle a une bonne diction, un visage agréable, un corps élégant et svelte, des mouvements harmonieux. Dommage, elle aurait pu concourir avec pas mal des premiers rôles actuelles.
Sorti en 1991, La double vie de Véronique a lancé la carrière d’Irène Jacob qui remporte le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes pour son double rôle de Weronika et Véronique. La force du film réside dans ce lien omniprésent entre les deux femmes qui se ressemblent et ressentent les émotions de l’autre en ne s’étant jamais rencontrées. Krzysztof Kieślowski, qui décédera tragiquement cinq ans plus tard, signe ici l’un des chefs-d’œuvre de sa carrière : un savant mélange de poésie, dont l’action oscille entre rêve et réalité. Ce sont les non-dits, les sensations palpables mais jamais avouées, les souvenirs à moitié enterrés, les troubles permanents qui nourrissent cette synergie entre les deux femmes. L’ensemble est sublimé par le jeu des marionnettes, véritable symbole du lien qui unit les deux femmes et ajoute de la profondeur. La photographie aux tons jaunes, flirtant parfois avec un sépia de bon goût, sublime les sentiments et les jeux de regards des acteurs. La double vie de Véronique est un film au visuel méticuleux, sensible et dont l’originalité n’a rien perdu de sa superbe depuis sa sortie.
Scénario "kieslow" en béton armé, rien d'anormal. Au moment où la vérité arrive, l'amour d'un objectif est atteint. Objectif, hyperbole du film, réfléxion élementaire sur comment parler d'amour au cinéma. Hélas , les couleurs composantes trop là dans une partie française étouffante de présence.
Je n'aime pas le spritualisme de pacotille de ce film, la bande-son est détestable. Même si j'ai été sensible à la grâce fragile d'Irène Jacob, je ne partage aucunement les éloges dithyrambique qui ont accueilli ce film à sa sortie.
Je sors de la salle où j'ai revu le film en reprise, des années après j'en garde la même impression de délicatesse absolue, de scénario incroyablement ciselé, d'intelligence délicieuse. Irène Jacob est belle et fragile comme une pierre précieuse, et la musique finit de nous emporter.
Kieslowski manque incroyablement, ce film est à revoir en même temps que d'autres films de lui qui ressortent au MK2.
En venant sur le site écrire cette critique j'ai appris que le comédien Philippe Volter s'est donné la mort l'an passé. Il est magnifique dans le film. ca fait drole de se dire que le réalisateur et l'un des comédiens principaux de cette oeuvre magnifique sont aujourd'hui disparus...
Un très beau film, très triste, mélancolique... pour ceux qui ont aimé la trigolie Bleu, Blanc et Rouge de Kieslowki... ce film est encore plus sensible ! La musique est si belle et accompagne merveilleusement nos émotions ! Sublime!
Une ou des femmes sans caractères ni personnalités, hyper sensualisées. Une scène de sexe avec un absence de consentement mutuel. Bref un film de son époque qui mérite d'être oublié.
La sensibilité de l'actrice, le génie du réalisateur, la qualité du compositeur de la musique font de ce film, trop peu connu,un chef d'oeuvre qui devrait enfin sortir en DVD à la fin de cette année ou au début de 2006 et peut être même en salle car MK2 est l'éditeur de ce DVD.