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zinjero
20 abonnés
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3,5
Publiée le 6 février 2011
Excellente comédie italienne à l'humour noir. Scénario solide et mise en scène dynamique. Acteurs expressifs. On peut juste regretter quelques répétitions et la fin un peu convenue.
La comédie italienne n’est jamais aussi bonne que lorsqu’elle dresse, derrière le comique des situations, un portrait raccourci de sa société et de ses tares. C’est toute la vie et les mœurs des petites villes du Sud de l’Italie qui sont croqués, entre Parti communiste, Église catholique et Démocratie chrétienne, prolétaires et noblesse, notabilité (y compris discrètement mafieuse), avec son machisme, son coté démonstratif et spectaculaire, et son code de l’honneur. C’est passionnant comme un très bon documentaire. Mastroianni signe une composition extraordinaire en aristocrate blasé et hypocrite. Le rôle lui est habituel, celui du mâle italien dans toute sa faiblesse, avec sa fatuité et sa veulerie, mais paradoxalement émouvant ; il le tient ici avec génie. Le film est aussi très moderne dans son immoralité. Dans « Divorce à l’italienne », le crime paye, le criminel arrive pleinement à ses fins. Il trouve seulement, in fine, plus immoral et roué que lui…
ça démarre assez lentement mais le scénario bien construit retient l'attention crecendo et Mastroianni fait une composition parfaite. Par ailleurs le film montre l'évolution des mentalités en un demi siècle.
Très drôle, on a envie de savoir ce qui va se passer même si on s'en doute parfois un peu, interprétation exceptionnelle de Mr Marcello Mastroianni. On entre parfaitement dans l'époque et bien sûr dans ce mode de vie italien, si particulier et si familier .
Ah mais ou est-elle la comédie italienne qui nous a tant régalé durant les années 50 et 60? On a beau avoir quelques sympathiques réussites de temps à autre (on pense notamment au « Déjeuner du 15 août »), il semble que ces quelques oeuvres soient au fond plus un cache-misère bien peu efficace pour nous faire croire que l'époque des Monicelli, Scola ou autre Risi n'est pas totalement résolue. Car on le saurait si une oeuvre aussi corrosive et brillante que ce « Divorce à l'italienne » venait à sortir aujourd'hui. Mettant à mal une société italienne enfermée dans une morale totalement hypocrite qu'au fond personne ne suit et se faisant un malin plaisir à égratigner des personnages aussi médiocres les uns que les autres, Pietro Germi signe là une oeuvre finalement presque d'actualité tant il est aisé d'y retrouver nombre de maux de la société d'aujourd'hui. Mais attention, n'allez surtout pas croire que tout cela tourne à la grosse rigolade ou au brulot facile et sans recul pour autant. C'est d'ailleurs bien là l'une des autres grandes forces de ce « Divorce à l'italienne » au final aussi drôle que subversif : le film ne s'éloigne jamais de son but premier : faire rire, tout en doublant ce rire (très) « jaune » par une vision de cinéaste percutante et sans concessions, aidé qui plus est par un Marcello Mastroianni au sommet de son art et livrant une performance aussi excessive que délectable. Bref, c'est drôle, c'est intelligent et c'est particulièrement réjouissant : en deux mots, c'est un grand film.
La comédie italienne grinçante et "trébuchante" dans toute sa splendeur ! A voir, à revoir et à méditer ! Camille, reste droit dans ta botte, j'arrive !
Un aristocrate entre deux âges mal marié est transi d’amour pour sa très jeune cousine. Comme le divorce est interdit en Italie, le seul échappatoire est le meurtre –or une loi obscure excuse l’homme qui tue son épouse infidèle puisqu’il ne fait que laver son honneur… Avec cette farce grotesque, tonitruante, sacrilège, Pietro Germi commençait son cycle des comédies de mœurs, ô combien cruelles, en criant sa haine profonde des conventions bourgeoises, du faux bonheur familial et de l’apparente réussite. Ampleur de la mise en scène, raffinement de la photographie, richesse des décors, précision des gags, qualité des acteurs (Mastroianni éblouissant en baron pince-sans-rire, Stefania Sandrelli dans sa prime jeunesse), accompagnement musical parfait : c’était l’heureuse époque où les auteurs n’hésitaient pas à aller jusqu’au bout de leur démarche et les producteurs à leur en donner les moyens. Oscar du meilleur scénario (récompense rarissime pour un film non américain) : probablement la plus brillante comédie italienne des années soixante.
Un bijou de mise en scène,de jeu d'acteurs tout en finesse, même pour les scènes fortement teintées de commédia dell'arte. Une sucrerie fourée au cynisme et mitonée à l'étouffée du climat sicilien. A noter que ce film n'a pas pris une ride!
La comédie italienne dans ce qu’elle a de meilleur, posant un regard acide sur notre pauvre condition humaine tout en conservant cet esprit de dérision qui nous fait penser qu’au final tout ceci n’est pas bien grave et que la vie vaut quand même le coup d’être vécue. Pour emmener sur les plus hautes cimes de telles entreprises il faut des acteurs pouvant exprimer ce savant dosage. Pietro Germi ne pouvait être mieux servi que par un Marcello Mastroianni parfait dont le regard de chien battu ne peut mieux exprimer la détresse de ce baron de pacotille (qui n’est pas noble en Italie ?) emprisonné dans un mariage de circonstance et qui ne cesse de lorgner sur sa cousine (la délicieuse et toute jeune Stefana Sandrelli) dont la sexualité commence à s’afficher sérieusement sur son regard polisson. Vitelloni de la première espèce, le baron Cefalu surnommé Féfé (tout un programme !) se contente de rêver à la mort accidentelle de sa pauvre épouse dont le seul tort est de vouloir son bonheur et de porter une fine moustache nous rappelant que les femmes du sud ont un système pileux proéminent (Germi n’y est pas allé de main morte pour enlaidir la pauvre Daniela Rocca). Le divorce n’a pas encore droit de cité en Italie et le pauvre Féfé doit se contenter de regarder le soir à travers les persiennes de son balcon (où son coquin de père lui succède régulièrement) la jeune Rosalia s’alanguir dans son lit. Heureusement pour lui Féfé entreverra une solution à son problème en tentant de renverser la question en devenant lui-même cocu, ce qui par le fait l’autorisera à tuer sa femme infidèle. A partir de ce moment le film touche au grandiose et il faut voir Féfé déployant toute son énergie à surprendre l’adultère tant attendu (les scènes avec le magnétophone à bandes sont inénarrables). Le film se termine par un clin d’œil qui nous montre que la vie n’est qu’un éternel recommencement.
L'humour du film et sa distribution sont impérissables. On arrive à nous faire rire aux éclats du malheur des gens. La société dépeinte est unie dans sa bêtise, mais elle est aussi individualiste jusqu'à l'os. C'est pour cela que la "comédie à l'italienne" mérite d'être (re)découverte, car elle est au fond toujours actuelle.
Une comédie satirique trépidante qui n'a pas vieillie.Mastroianni est exceptionnel en mari voulant se débarrasser de son épouse.Ce film de Germi que je ne connaissais que de nom donne envie de découvrir ses autres œuvres.
Succulent Marcello Mastroianni dans cette savoureuse comédie amorale et grinçante: comment se débarrasser de son épouse pour une jeunette aguichante (croquante Stefania Sandrelli) dans la Sicile des années 60, encore à l'heure des veilles lois de l'honneur conjugal. Oscar du scénario en 1963, le film n'a pas pris une ride; la performance de Mastroianni, avec son fameux rictus et son élégance raffinée, mérite à elle-seule de se précipiter (re)découvrir cette pépite de Pietro Germi.