Un merveilleux safari, et une suite parmi les meilleures dans le monde du cinéma. La réussite de Jurassic Park ne pouvait pas aller sans une nouvelle aventure qui correspondait alors parfaitement avec les attentes du public. Ainsi, le livre de Michael Crichton (déjà auteur de Jurassic Park en 1990) intitulé cette fois The Lost World et paru en 1995, devait servir de base au nouveau long-métrage, reprenant certains éléments du premier mais aussi, et c'est assez important de le souligner, nous présentant du nouveau, déjà par la présence d'une île inconnue jusqu'ici, Isla Sorna, réserve de dinosaures, contrastant avec le rôle de "vitrine" qu'avait Isla Nublar dans Jurassic Park. Isla Sorna, véritable monde perdu, partie intégrante d'un ensemble si bien surnommé "Las Cinco Muertes", et situé à distance de la première île. C'est donc dans ce cadre que le personnage de Ian Malcolm reprend du service pour ce qui se trouvera être une sorte d'opposition entre chasseurs/cueilleurs et écologistes/chercheurs, sur fond d'environnement où les animaux sont maîtres chez eux, le scénario restant toutefois très correct sur la manière de présenter les deux principaux camps. L'arrivée sur l’île, portée par une bande-originale magnifique et une nouvelle fois composée par John Williams, nous fait entrer dans le vif du sujet avec la présence tout d'abord d'herbivores (Stégosaures, Parasaurolophus, et autres) dont le réalisme criant et la diversité donnent rapidement au film ses galons. Au fil de l'histoire, l'atmosphère se fait de plus en plus sombre, et donne la part belle à l'aventure, du couple de T-Rex aux toujours redoutables Vélociraptors, en passant par les petits mais non moins voraces Compsognathus, tout y est pour donner au spectateur une image novatrice et intéressante, jusqu'à une scène finale qui compte peut-être parmi les plus belles dans le genre. Côté musique, comme dit précédemment, John Williams livre ici une riche épopée musicale, avec un thème particulier au film, très inspiré et axé sur l'aventure, complété par nombre de percussions, apportant une ambiance plus sauvage et rythmée que dans le précédent film. Le casting quant à lui est complet, d'abord par la présence de quatre visages familiers au premier volet, dont Richard Attenborough, Jeff Goldblum, ainsi qu'Ariana Richards et Joseph Mazzello (brève apparition pour ces deux derniers). On notera également la présence de très bons éléments, comme Julianne Moore, Arliss Howard (bien connu pour son rôle dans Full Metal Jacket), l'excellent Peter Stormare, Pete Postlethwaite remarquable en chasseur pittoresque, et d'autres encore, donnant une grande variété aux personnages du Monde Perdu. CGI, animatroniques et décors sont à la hauteur de JP, la cohérence du scénario est bien assurée, (quelques scènes un peu faibles ou parfois sans autre intérêt que de meubler, mais suffisamment minimes pour ne pas constituer une gêne). "Le Monde Perdu : Jurassic Park" est une excellente suite, un film à la fois original et passionnant, et qui traverse lui aussi les années avec brio.