Luc Besson était à son apogée au milieu de ces années 90 et avec "Léon", il a su le montrer au-delà de son pays d'origine. Ce film était le premier de ces projets destinés à être diffusé aux États-Unis, la tâche était donc grande, mais elle est parfaitement relevée. La première chose vraiment à intéressante à noter va venir du casting. Si voir Jean Reno est déjà une bonne chose, la présence de Gary Oldman et de Natalie Portman permet à ce projet d'en imposer. Tous les trois ayant d'ailleurs réalisé des performances à couper le souffle. Si Jean Reno réussit parfaitement à nous fait accepter l'idée de ce tueur dans un corps d'enfant, et que Gary Oldman livre une performance vraiment dérangeante et captivante, que dire de Natalie Portman ? À l'époque, ce rôle était le tout premier de sa carrière, on y voyait déjà énormément de talent. La simplicité dans son jeu est réellement bluffante et son alchimie avec Jean Reno fonctionne à merveille, cela permet de nous faire croire à cette histoire. La rencontre entre ce tueur, mais qui n'a jamais grandi, et cet enfant obligé de se plier à un monde d'adultes, est lourd de sens, ainsi que réellement bouleversant. Le scénario ne va rien nous épargner, enchaînant les scènes fortes les unes après les autres (
comme la mort de la famille de Mathilda)
. La mise en scène de Luc Besson y est évidemment pour beaucoup, le cinéaste reprenant ces codes de manière encore plus appuyé. On peut penser à une envie de rendre la violence plus importante, avec bien plus de sang. Ou encore par la façon dont est filmé le personnage de Léon, avec une simplicité le définissant. Lorsqu'il est en action, il n'est pourtant jamais très visible, sa première apparition le démontrant parfaitement. Choisir le parti-pris de le laisser dans l'ombre étant vraiment intéressant. Tout s'enchaîne donc de bien bel manière, jusqu'à arriver à une conclusion qui va en surprendre plus d'un. Là où l'on aurait pu imaginer un final en grande pompe, le parti-pris du long-métrage est de proposer quelque chose de bien plus subtil et intelligent. Personnellement, j'ai eu d'énormes frissons devant cette séquence, comme tout au long du film d'ailleurs. Tout est maîtrisé de bout en bout, bien aidé par une ambiance angoissante et pesante, retranscrit à merveille par la sublime musique d'Eric Serra. Le film est donc vraiment un plaisir à regarder, il n'est jamais ennuyeux. Il s'avère toujours impressionnant et portait d'une main de maître par un trio d'acteurs juste époustouflants. C'est un bijou ovni du cinéma français, et qui restera comme l'un des très grands films français des années 90. Pour conclure, "Léon" fait partie des meilleurs films de l'histoire du cinéma français.