Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Philippe C
97 abonnés
1 050 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 7 août 2023
Le film vaut surtout par son ambiance fantastique et steampunk originale aux décors et à la mise en scène soignée. Je n'ai cependant pas trouvé la narration lumineuse, la nature des relations entre les différents sous-groupes tardant à être explicitée. Les voix de certains personnages (le géant, Miette, le savant sans rêve) étant exagérément déformées ou hachées rendent certains dialogues incompréhensibles. C'est un peu dommage car le film regorge de trouvailles, de poésie, de peur
On se croirait dans un film de Tim Burton... mais en plus étrange. Je ne pensais pas que c'était possible ! Sauf que, autant j'apprécie les films du metteur en scène américain, autant là j'ai passé un mauvais moment. Les effets spéciaux sont remarquables mais la noirceur du propos (qui peut avoir l'idée de voler des rêves d'enfants ?!), les enfants qui pleurent, les personnages malaisants, l'image sombre, m'ont dérangé du début à la fin. J'ai même eu de la peine à comprendre certaines répliques, par défaut d'articulation des acteurs. Et ce gamin qui rote face caméra, quel est le message ?! Un point la réalisation et l'originalité, mais je n'aurai jamais envie de le revoir. À réserver à un public d'amateurs du genre.
Visuellement c'est bien fait, sur le plan technique aucun reproche à faire, mais hélas, malgré un scénario original, j'ai eu du mal à accrocher, c'est long, même la folie qui s'y dégage ne m'ont pas permis de rentrer dans le film. Le duo Jeunet/Caro m'avait séduit avec Délicatessen mais là, à aucun moment je n'ai savouré les images où certes des gros moyens ont été déployés, seuls point positif pour moi. Bref culte pour certains, anecdotique pour d'autres.
Il y a beaucoup d'idées, une qualité d'image irréprochable et travaillée mais je n'ai pas accroché à cet univers et à la façon dont est exploité le sujet. Peut-être le revoir un jour mais c'est trop trituré et torturé pour moi 3/5
"La cité des enfants perdus" est un énorme magasin de jouets ou Caro et Jeunet s'en donne à coeur joie pendant presque deux heures. Bénéficiant de plus de moyens que sur Delicatessen, ils concoctent une sorte de délire baroque ou ils malaxent idéalement Jules Verne, les contes pour enfants et leur propres folies visuelles. Même si au bout de 20 minutes, on fini par oublier complétement le scénario, on sait qu'on est dans un truc immersif, avec une idée par plan, de l'humour noir, un défilé de gueules pas possibles... Et rien que le taf sur la lumière, les décors ou les effets spéciaux force le respect. Et puis, ça et là, on se demande si certaines trouvailles n'ont pas inspirés les américains (la séquence des rêves avec l'appareillage sur la tête renvoyant à...Matrix). Donc voila, on peut pinailler sur le côté outrancier de certains moments ou l'aspect "autiste" du personnage de Ron Perlman, on voit bien qu'on est face à une des grandes réussites formelles du cinéma fantastique français, qui, sorti l'année des cent ans du cinéma, peut aussi se voir comme un hommage détourné à Méliès.
Après "Delicatessen", Jean-Pierre Jeunet fait une nouvelle fois équipe avec Marc Caro en 1995 pour ce projet tout aussi particulier que le précédent ! Particulier dans le sens où la vision artistique des deux réalisateurs est une nouvelle fois très marquée ! Nous sommes en effet plongé dans un univers dystopique, verdâtre à l'ambiance froide et urbaine et au style steampunk dans lequel des enfants se font enlever par un vieux fou qui veut voler leur rêve. Et une petite fille et un gros dur vont s’allier pour sauver le petit frère de ce dernier. Bon déjà, comme dans le précédent film des deux réalisateurs, il est assez difficile de rentrer dans l'univers tant ce dernier est particulier. De plus, nous avons de très nombreux personnages et on a l'impression que l'histoire part dans tous les sens, notamment afin d'exploiter au maximum cet univers. Ça démarre donc sur les chapeaux de roue mais le film a ensuite, bien malheureusement, un ventre mou qui lasse le spectateur. Ça devient en effet tout d'un coup assez lent, ça manque de rythme et puis surtout, rien n'est jamais très clair ! En effet, le film est un espèce de fouillis de situations loufoques et glauques, de personnages farfelus et étranges, c'est bourré d'idées mais ce sont des idées qui semblent ne jamais être clairement organisées. Et c'est bien dommage car, encore une fois, le film est esthétiquement magnifique ! Et c'est d'ailleurs ce qui le sauve. En effet, la seule raison pour laquelle je n'ai pas sombré dans le sommeil au bout d'un heure de film est pour ses magnifiques décors, ses très beaux costumes et puis surtout cette mise en scène ultra-perchée (notamment tous ces grand angles dérangeants) qui correspond tout à fait à l'ambiance et à l'univers. En fait, pour résumer très grossièrement l'esthétique du film, c'est un peu comme si "Waterworld" rencontrait "Dark City", le tout avec le filtre Jeunet/Caro par-dessus. "La Cité des enfants perdus" vaut donc absolument le coup d’œil, encore une fois, pour ses décors, son ambiance etc. mais propose un scénario trop fouillis pour en être vraiment captivant.
Caro et Jeunet nous présente ce conte noire. Les décors sont splendide, l'histoire est brillante et les acteurs juste. Un ovni cinématographique. SI vous aimé un autre cinéma original et indémodable. Film culte
L'univers de Jeunet est très singulier et très prenant : il était le Tim Burton français à ses débuts. Ron Perlman en guest-star est dans le personnage, Dominique Pinon à la fois bizarre et amusant. Le décor est issu de chez Charles Dickens, nous plonge dans un monde isolé, angoissant et sale, nous faisant penser aux Misérables.
Film intéressant, ce qu'il a contre lui est que c'est davantage un film d'horreur au moins dans les apparences qu'un film de S.F. Tout y est glauque et les dialogues sont souvent peu compréhensibles, l'idée est sans doute que l'on préserve l'essentiel et pour cela il y a une vrai esthétique au milieu de beaucoup d'imaginaire mais l'ensemble des idées et presque tous les personnages tournent autour d'un morbide démonstratif.
Une belle œuvre artistique avant tout à l’effet visuel venue d’une autre époque, le 19eme siècle de l’industrie, de l’inspiration des romans de Jules Verne dont « Vingt mille lieux sous les mers ». Le film ne contient pas d’histoire propre, des personnages bizarres, ne cherchant pas à comprendre. Le grotesque est à l’honneur, il y a un air poétique par delà les photographies, le changement inversé des âges et du temps.
Un conte fantastique à la fois mélancolique et poétique, un brin émouvant, avec des enfants, des monstres, des rêves et des cauchemars... Son univers glauque est proche de celui de Tim Burton ("Batman le défi", "Charlie et la chocolaterie"), Terry Gilliam ("Les Aventures du baron de Münchausen") et Alex Proyas ("Dark City") sans oublier "Alice aux pays des merveilles", "L'histoire sans fin"... Pourtant riches d'idées originales et de jolies images ce film manque malheureusement d'un trop grand manque de dynamisme ce qui peut le rendre difficile à suivre. Belle prestation de la part des enfants. A voir si on aime ce genre de films. (Moyen)
"La cité des enfants perdus" est une sorte de conte cauchemardesque (par opposition au conte merveilleux), non pas qu'il soit effrayant ou macabre, mais dans le sens où des enfants sont menacés -par des adultes aux mines patibulaires- dans un univers baroque, glauque et poisseux, un univers dépourvu de tendresse. Le méchant est ici un créateur de clones et un kidnappeur d'enfants à qui il veut voler leurs songes. Pour autant, cette idée poétique n'est pas précisément développée et ne donne pas le ton du film, lequel séduit surtout par son formalisme fantastique et insolite fait de décors et de lumières complètement artificiels. Le théatre de l'action est un port plein de recoins et de caches, dont le sous-sol abrite une cité marine futuriste (pour l'époque d'un Jules Verne) qui n'est pas sans rappeler le décor des aventures du capitaine Nemo. La réalisation -technique, artistique- est absolument remarquable, qui confère à l'histoire son étrangeté et sa personnalité. Très visuel, le film associe à l'extravagance des personnages celle des lieux et des objets. En revanche, l'action menée par les différents protagonistes s'en trouve affectée à mon sens. L'image et la photographie, les partis-pris artistiques, pour séduisants qu'ils sont, ne sauraient remplacer une idée directrice, que j'ai vainement cherchée ici. A cause de quoi, je n'ai pas réussi à m'immerger complètement dans le monde et l'esthétique singuliers de Caro et Jeunet.
Un fim qui est loin d'êter mauvais mais dont l'univers complexe peut en rebuter plus d'un. Pour ma part, je n'ai pas adhéré à l'univers de "La cité des enfants perdus" et ceci malgré un bon casting, une bonne réalisation,.... A voire pour se faire une idée.
Un conte noir à l'univers hallucinant, qui aurait presque de quoi renvoyer Burton se rhabiller. La cité des enfants perdus mélange et brouille tous les repères ontologiques sur l'enfance, l'âge adulte, le développement de soi, souvent de façon très perturbante. Ici, tous ne sont que monstres, figures déformées ou bâtardes. On se croirait parfois plongés, par l'incohérence, la multiplicité et le remodelage constant de cet univers, dans un cauchemar en rien effrayant mais sans cesse étonnant. En rien apologue, cette deuxième co-réalisation de Jeunet (mise en scène) et Caro (direction artistique) est tout sauf un conte pour enfants. Détachée de la capacité de l'enfance à sans cesse s'illusionner, embellir ou remodeler le Monde pour voir en tout et rien un objet merveilleux, cette oeuvre dresse sans doute un constat bien triste ; c'est que l'adulte a bien du mal à rêver au sens figuré, indépendamment des visions nocturnes qui toute notre vie nous suivront. Heureusement, il reste le cinéma, et La cité des enfants perdus le rappelle également. Il faut dire que pour immerger au sein d'une telle vision, la photographie du très bon Darius Khondji - notamment connu pour son travail sur Se7en, mais récemment remarqué par James Gray ou Woody Allen, par exemple, et déjà là sur Delicatessen des mêmes réalisateurs - aide énormément. Maintenant, j'ai quand même quelques réticences, notamment sur le scénario, pas très bien tenu à mes yeux. Je veux dire que forcément, avec ce parti pris onirique, la construction peut très vite sembler arbitraire puisque tout est possible, et qu'on aurait je pense pu imaginer plus marquant, plus dense, notamment en insérant d'autres pistes de lecture. Maintenant, il est vrai que le complexifier à l'extrême aurait été quelque peu dénaturer le projet qui vise avant tout je crois, à mettre en scène un univers cauchemardesque dans sa simplicité à la fois dérangeante, macabre et poétique. Et Judith Vittet, ni femme ni enfant, est à chaque instant plus troublante. Je préfère Delicatessen, mais suis donc quand même plutôt satisfait de voir Jeunet conserver son particularisme si intriguant au sein d'un cinéma hexagonal souvent trop normatif.