Un film de combat, louable et ( très) courageux mais qui manque parfois de pédagogie et propose des solutions bine naïves. On y perd de vue l'époque et la figure du philosophe qui méritait plus de nuances et , il faut bien l'admettre, de moyens . Intéressant à plus d'un titre mais cinématographiquement un peu bricolé et partant dans trop de directions pour convaincre tout à fait . Depuis "Gare centrale" , Chahine a souvent fait mieux .
Il est surprenant qu’un film centré sur la vie d’un philosophe du XIIème siècle soit aussi ample et généreux. Loin d’un pensum austère, "Le destin" offre, en plus de son fond sur l’intégrisme religieux, un joli spectacle et un récit prenant.
Cette évocation de la vie du philosophe Averroès est un film total, un tourbillon de cinéma où les genres se téléscopent de manière audacieuse : comédie musicale, western, fresque historique... Youssef Chahine nous parle de tolérance et le film porte en lui une bienveillance et un message d'espoir toujours autant d'actualité.
A la fois comédie musicale, fresque historique, politique, religieuse et philosophique, Le Destin nous emmène dans l’Andalousie islamique du XIIème siècle. L’histoire commence sur le bûcher où un homme est brûlé pour avoir traduit les écrits d’Averroès, un philosophe arabo-musulman. Le fils du traducteur s’en va alors à la recherche du penseur tandis que d’autres disciples d’Averroès tentent de faire des copies de son œuvre afin de les diffuser à travers les frontières. Avec des décors somptueux et des interludes musicaux, le réalisateur Youssef Chahine tente la légèreté pour exprimer l’endoctrinement et lancer un appel à la tolérance entre les musulmans, les juifs ou chrétiens. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Youssef Chahine a tout au long de sa longue carrière suivi l’évolution de la société égyptienne. Observant dans les années 90, l’intégrisme monter dans les pays musulmans, il décide de réaliser Le Destin racontant la lutte du savant (il était à la fois philosophe, théologien, médecin et juriste) Averroès et de ses disciples contre l’intégrisme religieux de cette époque. Les parallèles avec la situation contemporaine de la réalisation du film sont très nombreuses et très flagrantes. Chahine montre que l’extrémisme religieux peut toucher toutes les familles spoiler: (Abdallah cède à ces sirènes alors que son frère, lui, suit les enseignements d’Averroès) et qu’il cherche surtout à détruire la joie de vivrespoiler: (Marwan est agressé car il chante) . De plus, Chahine a l’intelligence de préciser que l’intégrisme ne touche pas uniquement l’islam mais qu’il peut être répandu dans d’autres sociétésspoiler: (la première séquence, se déroulant en France, montre un homme être brûlé pour avoir traduit les écrits d’Averroès ; le chef de la secte intégriste porte une cagoule verte dont la forme est identique à celle des membres du Ku Klux Klan…) . Sans renoncer à tout divertissement (on trouve dans le film des séquences musicales sans que cela soit choquant), Chahine offre donc une réflexion très intéressante et très juste sur l’extrémismespoiler: (le dialogue entre Averroès et Abdallah après la mort de Marwan est un bon résumé de la folie intégriste) qui est d’autant plus d’actualité de nos jours et qu’il est donc important de voir.
Le grand cinéaste égyptien Youssef Chahine nous plonge dans l'Espagne arabo-andalouse du XIIème siècle...et réalise un film d'une extraordinaire actualité. Il nous narre plus précisément le parcours d'Averroès, un des plus grands philosophes musulmans, et en particulier son combat face aux extrémistes religieux comme face aux dirigeants "modérés" jouant le jeu de ces premiers pour tenter de conserver le pouvoir. L'histoire fait plus que jamais écho à l'essor des mouvements djihadistes actuels et à la poussée des courants obscurantistes. Il décortique avec force et justesse les processus d'enrôlement de la jeunesse, les techniques de ceux qui, avides de pouvoir, détournent les messages religieux à leur profit et lavent les cerveaux des plus faibles en s'appuyant sur leurs frustrations. Un long-métrage éclatant, salvateur, qui est aussi une vraie déclaration d'amour au monde musulman porteur d'amour, de savoir et d'ouverture au monde, et une mise en garde directe contre les interprétations abusives du Coran.
Relatant une partie de la vie du philosophe andalou Averroès et considéré comme étant le père fondateur de la pensée laïque en occident, Youssef Chahine livre un bon long-métrage avec ce "Destin". Le film est assez kitsch en soit, notamment dans ses décors et ses costumes mais ça procure un certain charme. De toutes manières, l'essentiel du film ne repose pas sur ces points mais bel et bien de sa thématique conçernant l'intégrisme religieux et la censure. L'intégrisme commence dès les premières minutes d'ailleurs, en France, lorsqu'un homme se fait bruler au bucher pour avoir traduit les ouvrages du dit Averroès. Première critique conçernant le manque de tolérance de la religion catholique qui ne tardera pas à être comparé à la religion musulmane durant le reste du film. L'histoire se déroule à Cordoue, et tourne autour de trois personnages. Averroès, en premier, le calife ainsi que le Cheik Riad, chef d'une secte qui proclame une application du Coran à la lettre. A ces trois destins se mêlent la vengeance, l'amour, la joie de vivre, teintés de ce conflit contre l'intégrisme religieux. Si le long-métrage est assez lent à démarrer, on rentre rapidement dans l'histoire et on se passionne à suivre ces caractères différents évoluer dans une Cordoue kitchesque au possible. Toutefois, la réalisation de Youssef Chahine a ses quelques moments de faiblesse, notamment à partir de la dernière moitié du film, ou le long-métrage est tiré en longueur. Vingt minutes de moins auraient suffi. Avec "Le Destin", Chahine parvient à instaurer avec brio l'ambiance de cette Espagne musulmane tout en divertissant son public, même si quelques lacunes sont à noter.
une réalisation mollassonne de chahine et une reconstitution qui vise à l'économie lui ôtant tout intérêt. en plus c'est un film long et empesé qui distille un profond ennui.
Un film miteux: le prétexte historique est très discutable, les acteurs sont d'une médiocrité affligeante, la musique est insupportable pour toutes personnes concevant ce qu'est le bon goût, le scénario est insignifiant et, pour couronner le tout, l'esthétique est faite vaille que vaille. Youssef Chahine s'est tourné en ridicule une fois encore.
Un film très long pour fort peu de choses. En effet, si le message est encore d'actualité, le prétexte historique est vraiment très discutable. Averroès est ici posé comme le bon musulman irréprochable, mille fois supérieurs aux fanatiques, présentés comme des véritables incultes bafouant les fondements de l'islam. Y a-t-il pire prosélytisme ? Le fanatisme est une conséquence obligée de toutes les religions, surtout avec l'islam qui est guidé par le livre le plus vindicatif et haineux qui soit. Ainsi, je trouve léger de diviser avec pareil manichéisme les gens faisant appel aux mêmes fondements. Après l'insupportable parti pris religieux de ce film, la plastique est pour le moins pitoyable. Des couleurs délavées, un cadrage discutable et surtout ne s'attachant pas à l'essentiel. Ajoutons à cela un film qui traîne sur la longueur, on se demande instamment quand arrivera enfin l'aboutissement de toutes ces tribulations dénuées d'intérêts. Des acteurs ridicules, une bande-originale que je ne cautionnerais pas tant elle est de mauvais goût et enfin un scénario qui emboîte de manière peu cohérente les différentes histoires dont il nous fait part. Non, chahine n'attise pas notre sensibilité bien qu'il est prêt à tout pour le faire, jusqu'à s'accorder des bassesses inqualifiables.
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1,5
Publiée le 26 juillet 2010
A ceux qui s'ètonneraient de voir èvoquer la vie d'Averroès dans un tourbillon de chansons et de musique, Youssef Chahine nous explique en gros qu'on ne va pas au cinèma pour entendre un cours, et que le combat du philosophe contre l'intègrisme passait par la joie de vivre! Avec cette fresque colorèe, longue (très longue), avec son lot d'action et d'èmotion, le plus connu des cinèastes ègyptiens lance un appel à l'amour pour lutter contre toutes les formes d'intolèrance! Une oeuvre très contemporaine, sorte d'ode au monde arabe qui cherche à convaincre que la raison et surtout la tolèrance ouvrent les chemins de la sagesse! Dommage que tout ceci traîne en longueur...
Je ne connaissais pas Y. Chahine. Mea culpa. Au début, j'ai eu peur de voir un film "bollywood" : tout le monde chante, danse... et je ne suis pas fan de naïveté au cinéma. Et puis je suis finalement resté scotché par ce film, philosophique dans le bon sens du terme.