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Gérard Delteil
208 abonnés
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2,0
Publiée le 6 octobre 2013
Deux heures de cabotinage. Si le grand acteur Michaël Caine s'en tire bien et si Christopher Reeves réussit à faire oublier qu'il a été Superman, on ne peut pas en dire autant des deux rôles féminins qui sont insupportables. Quant au scénario, qui se veut machiavélique, il est constitué de recettes éculées et sombre très vite dans l'incohérence. Nombre de critiques ont remarqué la ressemblance avec Le Limier de Mankievicz : théâtre filmé, duel entre deux personnages, unité de lieu, où l'on retrouvait le même Michaël Caine dix ans plus tôt. Mais Lumet, honorable mais inégal réalisateur de Thrillers, n'est pas Mankiewicz et c'est franchement raté à mon avis. Au point que j'ai du mal à comprendre les critiques enthousiastes...
Quel bonheur de voir une telle farce macabre policière "sociopathe" où le réalisateur et les comédiens sont constamment animés par une totale liberté de ton et de jeu. Johnny Mandel signe au clavecin un exquis pastiche de musique baroque. Dans ce joyeux jeu cynique de faux-semblants, la cruauté, l'horreur, les coups de théâtres incessants, la comédie de moeurs culottée, le suspense réel, assurent un jouissif divertissement de roi.
La direction d'acteurs exemplaire. Les six comédiens sont virtuoses. Les principaux rôles sont multifacettes.
Au début, on se dit que l'origine théâtrale est très présente (spoiler: jeu boulevardier du couple autour du divan, dialogues très british, comique de situations, décor façon "Au théâtre ce soir" spoiler: ). Avec son adaptation d'un succès de Broadway, Lumet n'essaye pas d'échapper artificiellement aux convention du huis-clos. L'unique décor est utilisé avec beaucoup d'intelligence avec un sens aigu de l'espace. Il ne s'autorise que trois courtes échappées (spoiler: la première catastrophique au théâtre qui ouvre le film, la discussion sur la terrasse entre le dramaturge Sydney et sa femme Myra au début, et la conclusion brève qui est une mise en abyme insolente spoiler: ). Puis, dès la première surprise, on comprend que tout sera possible. On lâche prise pour se laisser manipuler avec délice.
Les personnages sont partaitement dessinés: le dramaturge onctueux et cynique en mal d'inspiration (Michael Caine), l'épouse aimante et dévouée (Dyan Cannon), le beau jeune écrivain arriviste spoiler: faussement candide (Christopher Reeve), l'inénarrable médium envahissante Helga Ten Dorp au fort accent allemand (Irene Worth), l'ami notaire tout en sous-entendus (Henry Jones). Chacun joue sa partition avec un plaisir et un talent communicatifs. Chacun explore une palette la plus large possible. L'épatante qualité de jeu de Cristopher Reeves est celle qui m'a le plus étonné. On est bien loin de Superman.
Les inventives ruptures de ton sont maitrisées et créent une tension qui nous maintiendra sous le charme jusqu'à la dernière seconde. Les scènes de spoiler: meurtres sont effrayantes, la comédie de boulevard fait mouche, la parodie policière est pétillante.. le tout avec une facilité déconcertante.
"Le limier" de Mankievizc" est un brillant souvenir d'adolescent. "Piège mortel" me comble.
Adapté d'une pièce à succès d'Ira Levin, "Piège mortel" n'est pas sans faire penser au "Limier" de Mankiewicz réalisé dix ans plus tôt, étant un huis-clos où manipulation et tromperie sont de pair. Mais ici, les enjeux paraissent vite comme différents et le scénario réserve quelques rebondissements vraiment surprenants, le tout pour notre plus grand plaisir. D'autant que Sidney Lumet sait s'y prendre pour créer une vraie tension, aidé par deux acteurs vraiment formidables. En effet, Michael Caine est parfait en écrivain qui recherche désespérément un nouveau succès, quitte à tuer et Christopher Reeve a le charme et le talent nécessaires à son rôle, ancien étudiant de l'écrivain qui a écrit une pièce brillante mais qui a également quelques tours dans son sac. Aucun ressort scénaristique n'est de trop et l'on passe un excellent moment, ravis d'être manipulé.
"Piège mortel"(1982) est l'adaptation d'une thriller policier ayant eu beaucoup de succès à Broadway. A l'instar du "Limier" dont il est un décalque plus basé sur le suspense que le machiavélisme,le film de Sidney Lumet multiplie les rebondissements de situation imprévisibles,à tel point qu'on ne sait plus très bien qui est qui,et qui fait quoi. C'est toujours difficile de respecter l'unité de lieu et d'action,dans une mise en scène cinématographique. Lumet essaye de dynamiser cela avec des effets de caméra discrets,des effets sonores dans les moments de climax et des cadrages obliques. Mais cela n'empêche pas pour autant de se sentir étouffé dans ce huis clos représentant un pavillon rempli d'antiquités de Long Island. Michael Caine,suave et maniganceur est parfait,de même finalement que Christopher Reeve aux apparitios plus inquiétantes qu'escomptées. Dyan Cannon,la femme du premier dans le film,met nos nerfs à rude épreuve en surjouant en permanence. Il s'agit là d'un script parfait que tous veulent récupérer en se débarrassant de l'autre. Le ton est ironique,avec une liberté de ton étonnante. Mais l'ensemble manque de spontanéité et de cohérence,comme si les personnages étaient moins importants que le suspense lui-même.
D'après un bon scénario d'Ira Levin, voici une excellente comédie policière. C'est malheureusement très théâtral (normal c'est tiré d'une pièce) et excessivement bavard. En revanche côté retournement de situation et scènes chocs on est servi, spoiler: ce n'est pas tous les jours qu'on voit Michael Caine et Christopher Reeve s'embrasser sur la bouche !
Ne vous fiez pas au titre du film qui pourrait vous faire penser à un film d'action de série B. En effet, Piège Mortel est un très bon film dans la lignée du Limier, même ambiance, musique similaire et décors similaire. Michael Caine et Christopher Reeves sont parfait dans ce thriller surprenant, qui nous bluffe par son scénario, par sa mise en abime et par sa force à faire douter le spectateur de ce qui est vrai et faux. Jusqu'à la dernière minute, le film vous donnera des évènements spectaculairement inattendus. A voir !
Le film fait un peu théâtre filmé mais les revirements de situations et autres coup de théâtre sont succulents (même si certains sont prévisibles). Michael Caine et Christopher Reeve sont parfaits dans leurs rôles, très agréable comme réalisation.
Un chalet. Un huis-clos. Du théâtre. Une sublime musique baroque. Michael Caine. Sidney Lumet qui filme avec méthode, rigueur, stratégie et efficacité. Le film grâce à sa mise en abyme vertigineuse et sa mise en scène très efficace fait mouche et Michael Caine vient ajouter un autre grand réalisateur à sa filmographie. Du très bon (et très grand) cinéma comme seul Sidney Lumet savait en faire (si j'insiste...).
Inévitablement, ce film m'a parfois fait penser au chef d'oeuvre de Mankiewicz «Le Limier» (et pas seulement parce que Michael Caine est dans les deux films!) avec son lot de coups de théâtre et son jeu de dupes. Mais heureusement «Piège mortel» a son identité propre avec une histoire tout de même très différente. Si l'issue de ce que l'on peut appeler le premier acte est très facile à deviner, ce n'est pas le cas du second acte qui se montre constamment imprévisible, en particulier avec ce final ironique qu'on attendait pas du tout. Sidney Lumet a l'intelligence de rendre sa caméra discrète raréfiant au maximum les effets de style, ce qui rend le peu qu'il y en a mémorable. Michael Caine et Christopher Reeve sont totalement à l'aise et, pour notre plus grand bonheur, s'en donnent à coeur joie. Un très bon thriller.
De nombreux éléments du film - la situation de huis clos, le contexte d’énigme policière, le rapport sado-masochiste des personnages entre eux, les rebondissements en cascade et même la musique - rappellent Le Limier de Mankiewicz, avec de surcroît un acteur commun (Michael Caine). Malheureusement, on constate vite qu’il contient beaucoup moins de virtuosité et d’inventivité. Le scénario propose bien des retournements de situation incessants mais donne parfois l’impression de sonner un peu creux, comme si la virtuosité n’avait d’autre but qu’elle-même. Par ailleurs, les personnages sont loin d’avoir cette épaisseur psychologique que l’on avait pu admirer dans le chef d’œuvre de Mankiewicz et la mise en scène manque parfois un peu d’éclat. Néanmoins, le film est passionnant de bout en bout, magnifiquement interprété (Michael Caine déjà cité mais aussi Christopher Reeves dans un rôle à facettes) et l’on se laisse prendre jusqu'à l’ultime revirement à une intrigue finalement bien ficelée. Avec ce film agréable mais en demi-teinte par rapport à un objectif de départ que l’on devine plus ambitieux, Lumet confirme cependant qu’il est un metteur en scène capable d’aborder tous les registres, ce qui n’est pas donné au premier cinéaste venu.
L'écrivain de pièces à succès se retrouve dans un complot ourdi par une grappe de parasites et un couple envieux lors d'un atelier d'écriture afin de s'approprier les droits... Un huis-clos avec cottage et sportives anglaises ou le jeune auteur genie a un rôle ambigu ainsi que l'homme de l'ombre, essentielle figure plébéienne s'il en est. Le dernier retournement de l'acte final à taire bien entendu est, ainsi, plus que troublant.