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    Mort à Venise
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    123 critiques spectateurs

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    Alexcherbourg
    Alexcherbourg

    19 abonnés 103 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 novembre 2021
    Ce thriller psychologique haletant est un grand Visconti sans aucun doute.
    Petit à petit, le personnage joué par Dirk Bogarde est pris aux pièges:
    _ de l'âge et de la décrépitude associée, qui fait ressasser les amours perdues et que le maquillage ne peut effacer.
    _ d'une épidémie qui rend le héros prisonnier de Venise, sa tentative de 'fuite' échouant complétement: l'"accident' de la gare n'est peut-être pas un hasard, il est bien indiqué au héros qu'en restant à Venise il fait le meilleur choix, c'est à dire celui d'une quarantaine inavouée.
    _ de son attirance pour Tadzio, qu'il soit la réincarnation fantasmée de sa fille décédée, qu'il provoque une jalousie croissante par sa jeunesse et sa beauté, ou qu'il soit un objet sexuel inavoué. Quelle que soit la raison de cette attirance, il est pris dans l'étau de son obsession croissante.
    _ de la solitude, dont le sentiment se transmet au spectateur au fil de l'avancement du film.
    L'ambigüité des tensions intérieures du héros ne font qu'intensifier ce climat oppressant, ce sirocco psychologique.
    Par ailleurs, sans perdre de vue son sujet, Visconti parvient à dresser un tableau de grande beauté, grace à d'amples et lents mouvements de cameras en plans moyens ou italiens, de la société bourgeoise italienne ou vénitienne du début du 21eme siècle et son crépuscule supposé (incarné par Bogarde) nous rappelle que son effacement est inéluctable et que tout recommencera sous une autre représentation avec d'autres protagonistes (ici Bjorn Andrésen).
    En fin de compte, un intense moment de cinéma.
    cinono1
    cinono1

    311 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 novembre 2021
    De toute évidence, c'est un film qui se ressent differemment selon l'age du spectateur. Il faut peut-etre commencer à connaitre les prémices du la vieillesse, ou de la 2e partie de vie pour en saisir toute sa richesse. Car le film de Luciano Visconti est un pur objet de raffinement, faisant cohabiter le souffle de l'amour et celui de la mort. La beauté et la putrification dans un élan à la fois voyeuriste et contemplatif. Tout semble à sa place dans le merveilleux décor de Venise, mais la beauté est toujours menacée. La cristallisation de l'amour dans sa forme débutante, faite d'admiration et de souffrance, est fort bien retraduit par Luciano Visconti, dont la sensibilité aristocratique et proustienne est parfaitement bien adapté à l'histoire.
    ManoCornuta
    ManoCornuta

    289 abonnés 2 899 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 novembre 2021
    Sorte de lente méditation, jouant plus avec l'image qu'avec les mots, ce film de Visconti explore la psyché d'un artiste en plein désarroi, questionnant sa vie finissante en contemplant celle d'un jeune éphèbe qui fait son entrée dans le monde. Les interrogations sur l'art, la création, le sens de la vie et la beauté éphémère pullulent tout au long d'une histoire très éthérée, où les regards et l'agitation de Dirk Bogarde traduisent à merveille les tourments intérieurs de son personnage. Ajoutez à cela la musique de Mahler (lui-même source d'inspiration plutôt évidente de cette histoire) et le film se magnifie encore en faisant oublier ses quelques longueurs.
    labadens
    labadens

    19 abonnés 250 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 2 novembre 2021
    Il y avait des ingrédients prometteurs, l'interprétation sobre et géniale du grand Dirk Bogarde, la présence en arrière-plan de la si belle Silvana Mangano, une photographie superbe faisant de chaque plan un petit tableau vivant , et puis la musique sublime de Gustav Malher. Quant au choix du thème il est courageux et aurait pu être intéressant. C'est ce dont se souviennent ceux qui disent avoir aimé le film, en oubliant que ça tourne en rond, que ça n'avance pas, les longueurs exaspérantes, les scènes inutiles qui se comptent par dizaines et qui font que l ' on ne s'accroche à rien. Les dialogues sont rares et t ne servent à rien.
    Prenez , par exemple , ces discussions byzantines et improbables sur la fonction de l'art : prise de tête stérile !
    Tout cela aurait pu constituer à la rigueur un court métrage de 20 minutes, mais là nous avons deux d'heures d'ennui avec un fin interminable.
    Dans ce film ce ne sont pas les vénitiens qui ont des diarrhées cholériques mais bien les spectateurs. En fait, cela aurait pu durer le temps d'un adagio sur un crépuscule à Venise (avec quelques dialogues rétrospectifs sur les vains idéaux du compositeur) et tout le monde y aurait été gagnant. Car , au fil des passages de l'adagio, même Mahler commençait à m’exaspérer. Plus grave : certaines scènes purement nauséeuses ( long plan séquence où l'on observe des bribes éparses des conversations sur la plage ),VIsconti réussit à nous offrir des scènes aussi stériles qu'insupportables telles que l'orchestre de l’édenté.
    Alors en lisant des analyses-critiques, on peut voir que, oui , c'est un combat intérieur de l'artiste entre Dionysos et Apollon... La recherche de la beauté absolue ... . Autant lire le scénar et en 5 minutes l'affaire est réglée.
    Mourir d' ennui à Venise !
    Malgré tout , les chapeaux,de femmes - il y en toute une collection - sont très jolis.
    Philippe C
    Philippe C

    103 abonnés 1 064 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 novembre 2021
    Un film à l'esthétisme soigné, avec une musique et des plans magnifiques, sans beaucoup d'action et quasiment sans dialogue, sauf dans des scènes en flashback où il est question de ce que sont vraiment musique et musicien, scènes à la tonalité plutôt intello.
    Damien S
    Damien S

    32 abonnés 407 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 novembre 2021
    Je n'avais jamais pris le temps de voir ce Visconti diffusé ce soir sur Arte. Qu'en dire? Un film contemplatif, avec très peu de dialogues et assez dérangeant. Ce musicien vieillissant incarné parfaitement par Dirk Bogarde troublé par un garçon tout juste sorti de l'adolescence dans le décor majestueux de Venise met mal à l'aise. Le tourment du personnage est magnifié par le réalisateur mais ce n'est plus le Visconti des débuts. Nous ne sommes plus dans sa grande époque néo réaliste. Dispensable.
    gerald_w-a
    gerald_w-a

    11 abonnés 252 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 2 novembre 2021
    Un chef-d'œuvre, cette chose ? Quel insupportable ennui, cette histoire interminable et répétitive d'un banal moustachu qui fait une fixette sur un adolescent, qui le suit, tel un vieux pervers, de partout, dans des décors bourgeois d'un hôtel de luxe, de cabanes de bords de plage, de dépendances de l'hôtel, de faire des plans encore et encore sur l'amoureux maladroit et souvent décomposé, ou d'autres sur l'objet de ses tourments, et d'entre-couper cela de quelques scènes sur son autre vie ou de réflexions sur l'art (en prétendant que c'est lié), si cela suffit, alors quel chef-d'œuvre que cet affreux film.
    Camille Martin
    Camille Martin

    2 abonnés 63 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 novembre 2021
    L'un des plus beaux films que j'ai vus. Il ne s'y dit rien oralement mais tout visuellement, là est l'une des performances de ce long métrage. L'autre réussite étant de nous soulever et transporter ailleurs, de nous élever, de nous bouleverser.
    Un film magnifique.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 817 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 2 mai 2021
    Mort à Venise est mauvais à la fois comme film et comme adaptation d'un livre. Ce film est tellement lent que ce n'est même pas de l'art c'est juste ennuyeux. Nous suivons ce type effrayant qui suit ce garçon dans Venise. La fin était incompréhensible jusqu'à ce que je lise la fin du livre. Un film ne devrait pas vous obliger à vous référer au livre il devrait pouvoir se suffire à lui-même. Il est chargé de flashbacks superficiels et pseudo-intellectuels dans lesquels les performances des acteurs sont encore plus mauvaises que dans le film sûrement à cause de la torture de devoir les regarder réciter des paragraphes entiers de guides de philosophie bon marché que même le réalisateur n'a pas compris. Ajoutez à cela l'utilisation constante et irritante de zooms inutiles et maladroits et vous obtenez une expérience cinématographique presque insupportable que même tous les musiques de Mahler ne peuvent sauver...
    stans007
    stans007

    25 abonnés 1 329 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 novembre 2021
    D’après le roman de Thomas Mann et sur une musique de Gustav Mahler : au Lido, l’attirance réciproque entre un vieux compositeur en proie au doute créatif et un bel adolescent isolé dans un parterre de femmes, l’occasion pour le maître Visconti de nous présenter un film lent, éminemment esthétique où chaque plan ou presque est un tableau impressionniste, avec une mention particulière pour la baignade finale de l’ado. Un magnifique classique de l’âge d’or du cinéma italien indispensable à toute culture cinématographique.
    Patjob
    Patjob

    35 abonnés 608 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 novembre 2020
    La scène d’ouverture, l’arrivée par la lagune de Gustav Von Aschenbach, est déjà somptueuse. Par ses merveilleuses images dans la lumière brumeuse, voire blafarde, correspondant en cela au teint du personnage. Par ses différents éléments : les soldats qui courent le long des Giardini, qui renvoient le musicien au temps lointain de la jeunesse et de la santé, et qui sont annonciateurs de la guerre mondiale qui se profile ; le nom du bateau qui le transporte, qui évoque, et le fait pressentir, l’impossible amour ; les initiales de G V A sur sa malle, imposante et noire, préfigurant son cercueil. Le titre le disait déjà, c’est d’une arrivée vers la mort qu’il s’agit. Et le gondolier qui va l’emmener au Lido s’apparente au « passeur » de la mythologie antique. Au cours de ce dernier séjour, Von Aschenbach va découvrir un adolescent fascinant, pour lui le symbole de la beauté, beauté qu’il s’est efforcé d’atteindre par ses compositions. Dans une Venise en proie à l’apparition d’une épidémie de choléra que les discours officiels s’attachent à dissimuler, cette rencontre va faire surgir des souvenirs, souvent douloureux ou cuisants, et susciter de très riches réflexions, sur l’art, la création, et les limites de l’homme. Au rythme de scènes magnifiques (l’exaltation d’Aschenbach lorsqu’il trouve le prétexte du bagage égaré pour revenir au Lido, c’est-à-dire faire passer sa pulsion par-dessus la raison), de la fluidité et l’élégance que leur confèrent les nombreux lents panoramiques ou zooms, que Visconti expliquait en disant que le film est un échange de regards, scènes qui sont autant de glissements vers l’inéluctable. Au rythme aussi du merveilleux et délicat Adagietto de la 5ème symphonie de Mahler (dont le personnage a inspiré celui d’Aschenbach), qui est une composante essentielle de l’ambiance du film (et qui est pour moi difficilement dissociable du film et de la Sérénissime). Réflexion et émotion, grandeur et délicatesse, beauté naturelle et beauté artistique : Luchino Visconti a réalisé un inoubliable chef-d’œuvre, qui dépasse (le fait est assez rare) le livre de Thomas Mann.
    Komodorr
    Komodorr

    133 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 juillet 2020
    Après avoir vu ce que l'on appelle "la tétralogie allemande" de Visconti c'est à dire "Les damnés", "Mort à Venise" et "Ludwig, le crépuscule des Dieux" + d'autres films de Visconti, nous retrouvons bien dans ce "Mort à Venise" les thèmes récurrents du génie italien: la chute (d'une famille, d'un roi, d'un grand musicien), la médiocrité ou l'extase artistique, la solitude, l'homosexualité (voire ici la pédophilie, que je ne met pas dans le même registre que l'homosexualité si il faut le préciser; car Tadzio est un jeune garçon encore mineur), le temps qui passe ... Les plans et expressions sont superbes comme la musique, mais Visconti utilise souvent la musique de grands compositeurs (Beethoven, Mahler,Moussorgski), peu de dialogues mais c'est suffisant car il nous suffit surtout d'observer pour comprendre ce qui se passe. Je pense que si Helmut Berger avait été plus jeune c'est lui qui aurait joué le rôle de Tadzio, ce garçon androgyne. Il existe d'ailleurs ou non (il faut que je me renseigne mais cela apparaît dans filmographie de Visconti sur allocine) un film ou documentaire de Visconti qui parle de la recherche de l'acteur pour incarner le rôle muet de Tadzio d'où sa difficulté à trouver l'acteur idéal. Ce film ne parle pas que de la déchéance, de la timidité et de la torture mentale il parle aussi d'une épidémie de choléra cachée par les autorités pour ne pas freiner le tourisme et d'une prochaine mise en quarantaine des habitants de la ville de Venise. Si Gustav von Aschenbach manque son train et à un problème de malle, se retrouver en quarantaine dans le même hôtel que Tadzio est une optique qui le réjoui plutôt. spoiler: La fin (AVC, crise cardiaque ou choléra?) c'est à dire la mort à Venise (1971) de Gustav en contemplant son amour, son désir, sa tentation pour la dernière fois, car la famille quitte l'hôtel, me rappelle celle de Yuri Zivago (1965), la crise cardiaque dans le tramway, en apercevant Lara dans la rue pour la dernière fois. .
    . Il n'est pas évident de se mettre dans la peau de cet homme dont on ne connait que quelques bribes de son passé, néanmoins c'est un film très poétique, sociale et historique aussi car le choléra est véritablement passé par Venise dans les années 1910. Je n'ai malheureusement pas lu le roman de Thomas Mann mais d'après les articles que j'ai lu, le film est assez fidèle. .
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 21 octobre 2019
    Que dire de plus que : ce film est une pure perfection. Tout est parfait, la musique, les acteurs, la lumière, les décors et tout s'entremèle joyeusement pour former un pur joyau du cinéma, comme la plus belle des pierres taillée pour une parure.
    Visconti est au sommet de son art, il est moins virulent que dans Ludwig, plus précis que dans Senso, son regard tout en délicatesse et en subtilité est là, plus clair et plus intransigeant qu'il ne l'a jamais été.
    A voir encore et encore, sans aucun dérangement extèrieur pour apprécier pleinement l'apogée d'un grand maître du cinéma.
    Bernard D.
    Bernard D.

    116 abonnés 613 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 avril 2019
    J’ai redécouvert dans sa version restaurée « Mort à Venise » de Luchino Visconti sorti en 1971, film que je n’avais pas du tout aimé à l’époque : je l’avais considéré comme un film sur la pédophilie et j’étais même sorti avant la fin … ce qui a dû m’arriver moins de 5 fois en 50 ans de cinéphilie.
    J’y ai vu cette fois-ci l’histoire de Gustav von Aschenbach (Dirk Bogarde), un illustre musicien munichois dont le « cœur bat la breloque » et qui part se reposer à l’hôtel des Bains au Lido face à Venise. La rencontre de Tadzio, jeune adolescent androgyne d’origine polonaise et dont les regards vont se croiser tout au long du film, traduit en fait l’interrogation de cet homme vieillissant (cf. la symbolique du sablier avec le temps qui reste) et malade (cf. sa mauvaise tolérance au sirocco et sa crainte face à des cas de choléra à Venise mise en quarantaine) face à sa propre vie avec une petite fille décédée jeune (mais qui a priori aurait maintenant l’âge de Tadzio) et d’une femme décédée qui ressemble fort étrangement à la mère de Tadzio. Cette symbolique c’est surtout la quête de la perfection en termes d’art (« un art méthodique, strict, rigoureux » peut-il être source d’un chef d’œuvre en créant une émotion … non selon un ami du musicien dont hélas les interventions sont souvent trop rapides pour pouvoir bien en percer la dialectique et il en est de même des commentaires off du musicien pourtant psychorigide mais avec ses états d’âme (refus/fascination) et ses propres contradictions et - par exemple - Dirk Bogarde d’accepter de se faire rajeunir/embellir par un barbier/maquilleur … pour sombrer dans la décrépitude et la teinture de ses cheveux dégoulinant sur son visage lors de sa mort.
    Cette quête sur ce qui est « beau » et ne semble qu’effleurer certaines âmes alors que la clientèle de l’hôtel semble apprécier les chansons a priori « grivoises » d’une petite troupe ambulante qui – tout comme une complainte polonaise pleine de nostalgie – n’est malheureusement pas traduit dans cette VO, ce qui fait perdre de l’intérêt au film.
    On retrouve le charme des films tournés en panavision avec cet aspect granuleux de la pellicule argentique, des lumières assez vives et une bande son de qualité (mais souvent trop « criarde ») avec des extraits de la 3ème et de la 5ème symphonie de Mahler.
    Le film est pour ma part un peu trop long (2 h 11), et il aurait surement gagné en qualité en coupant certaines séquences (introduction trop longue, scène du gondolier véreux, scène dans la maison close …) et Dirk Bogarde a tendance à en faire trop, en termes de mimique notamment. De même les panoramiques dans le brouhaha de l’hôtel et les zooms un peu répétitifs !
    A côté de cette quête de la beauté, on baigne dans l’atmosphère début XIXème des grands palaces (a priori reconstitué à Cinecittà) et d’un esprit middle-Europe … mais au final on est loin d’avoir la qualité à la fois artistique et la finesse de l’analyse psychologique et politique du film culte de Visconti, « Le guépard » sorti lui en 1963.
    Ces « critiques » faites, il me tarde de lire la nouvelle de Thomas Mann à l’origine de ce film.
    Mathéo Feray
    Mathéo Feray

    12 abonnés 127 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 mars 2019
    On a souvent catalogué ‘’ Mort à Venise ‘’ comme un joli film gay, faisant de Bjorn Andresen une icône LGBT par excellence. Il n’en est rien. ‘’ Mort à Venise ‘’, c’est avant tout une réflexion sur l’art et la déchéance. Loin de s’intéresser à des passions purement charnelles, Luchino Visconti médite en premier lieu sur les derniers jours d’un compositeur moribond, Gustav von Aschenbach (superbe Dirk Bogarde), lequel, en proie des faiblesses patentes, part entamer une longue cure de repos au Grand Hôtel des Bains du Lido. D’abord ennuyeux, le séjour se transforme radicalement avec l’irruption du jeune polonais Tadzio, beauté parfaite, au détour d’un salon. Dès lors, le compositeur vieillissant n’aura plus qu’une obsession : entrevoir le jeune homme, tel l’idéal qu’il n’aura jamais pu atteindre en plusieurs décennies de carrière. Magnifiques dans un premier temps, ces contemplations virent rapidement au cauchemar, à mesure que Venise sombre dans les affres du choléra. Tout devient subitement morbide, sans qu’on ne puisse l’expliquer. Alors qu’Aschenbach, lentement, se meurt, Tadzio, lui, ne fait que redoubler de beauté. C’est ce qui rend ‘’ Mort à Venise ‘’ sublime. Librement inspiré d’une nouvelle de Thomas Mann, le film marque également par la prédominance de la Symphonie nᵒ 5 de Gustav Mahler. Une fois que ce chef-d’œuvre frappe vos tympans, il vous est impossible de l’oublier. Or, Visconti parvient subtilement à associer le compositeur autrichien, décédé en 1911, à Aschenbach, son propre personnage. Que dire de plus à présent ? Si ce n’est qu’il faut absolument voir le film ? Rien. Absolument rien. Juste se laisser porter par l’indicible, comme le souligne tant la fin sinistre de Gustav von Aschenbach, au hasard d’une plage et d’un éphèbe.
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