Inspirè de l'oeuvre de Gabriele D'Annunzio, "L'Innocente" est le dernier film de Luchino Visconti qui est tout sauf une belle machinerie-imagerie d'èpoque à la façon d'un Zeffirelli! Le cinèma italien fut le grand spècialiste de ces vastes fresques dèpeignant tout un peuple à travers un destin exemplaire, Visconti n'ayant pas craint, pour sa part, de s'attaquer à des oeuvres consacrèes de la culture italienne! Selon lui, on pouvait modifier les oeuvres littèraires dans une version cinèmatographique, à condition de ne pas changer l'esprit! Et le cinèaste n'a pas changè d'esprit, se sentant le « coauteur » de "L'Innocente", tournè cependant en 1975-76, donc avec quelques modifications! Physiquement diminuè, Visconti a ètè fidèle à l'esprit de l'oeuvre de D'Annunzio, à cette occasion, comme dans ses autres adaptations, "Il Gattopardo" ou "Morte a Venezia". Ce qui aurait pu être la dernière oeuvre d'un auteur fatiguè sera bien au contraire un drame frèmissant où Giancarlo Giannini aime Laura Antonelli plus que tout! Alors pourquoi la trompe t-il ? Pour une femme libre, Jennifer O'Neill, qui ne paye pas de mots face à cette homme froid qui pense que l'amour dure ce qui dure, faisant sa place à la tendresse, à l'estime, aux intèrêts communs! Certes, dans la mesure du possible! Dans cette dècomposition tragique d’une famille bourgeoise, Giannini assume sciemment ses responsabilitès, ses fautes car s’il en a, ne se rachètent pas par le repentir ou les punitions! Mise en scène brillante, interprètation sèche et implacable (Giannini), èmouvante et vibrante de sensualitè (Antonelli, plus belle, plus grande que jamais), musique en parfaite osmose avec l’histoire (la douloureuse noirceur du film est renforcèe par les musiques additionnelles de Chopin et Mozart, Liszt et Gluck), final dèsespèrè et chaotique, l'ultime oeuvre d'un immense metteur en scène du 7ème art...