Alors que Superman II suivait d'assez près son prédécesseur, ce troisième opus s'éloigne du sérieux des deux premiers films pour une aventure inédite beaucoup plus cartoonesque. Toujours mis en scène par Richard Lester, nous découvrons de nombreux changements assez surprenants... En premier lieu, pas de Lex Luthor, remplacé par des scientifiques de série Z très très méchants. Ensuite, peu de Lois Lane, le personnage n'apparaissant que quelques minutes au profit d'un nouveau personnage féminin : la jolie mais un peu niaise Lana Lang, campée par Annette O'Toole. À l'instar du précédent film, l'humour potache est (beaucoup) trop beaucoup plus présent, notamment grâce à la présence de Richard Pryor, comique afro-américain de son état, qui multiplie les pitreries pour notre plus grand dam, s'ajoutant à une histoire proche d'un épisode de dessin animé tant l'intrigue est simple et stéréotypée... Tombé dans les rouages du kitch, Superman III n'est en soi qu'un nanar de 40 millions de dollars. Heureusement, il émane de ce troisième film des qualités à ne pas négliger : avant tout, des scènes d'action bien orchestrées, épaulées par des effets spéciaux toujours aussi réussis pour l'époque. Ensuite et surtout, un excellent moment, inoubliable, pilier du film qui aurait pu être plus exploité : la transformation de Superman en un véritable salaud se soûlant dans un bar en costume bleu et rouge, s'en prenant aux citoyens et, finalement, se battant avec lui-même suite à un dédoublement. Un combat dantesque absolument délirant et un passage culte qui, à lui seul, mérite le détour. Ainsi, avec son parti pris pour la dérision et la simplicité, Superman III passe à côté de la pleine réussite qu'il aurait pu être. Dommage.