Même le format 4:3 et la qualité d'images vieillotte n'y ont rien pu faire : on a fondu comme neige au soleil devant la poésie, l'entraide des enfants, l'amour sincère aux petites bêtes et aux jolies fleurs. Le Jardin secret n'a rien à envier à son remake récent qui préfère le numérique aux effets de caméra simples mais si beaux : on ne se lassera jamais de contempler ces fleurs qui poussent en vitesse accélérée (de petites merveilles de la Nature qui nous coupent le souffle), de voir l'adorable rouge-gorge qui piaille comme s'il répondait à la jeune fille (on ne sait pas comment ils ont réussi à dresser ce passereau si craintif), de se passionner pour ce jardin qui prend vie peu à peu au fil des saisons et de la main des enfants... On suit donc Mary Lennox, une récente orpheline (délaissée par ses parents avant cela) qui a bien du mal à s'adapter à sa nouvelle vie de simple invitée sans domestique chez son oncle, un mystérieux homme obnubilé par la santé fragile de son fils, soit-disant sur le point de mourir. Mais Mary ne lui trouve pas l'air si malade, à ce jeune garçon, et pense qu'un peu d'air frais au jardin lui ferait du bien.... Toute la richesse de ce film tient en sa poésie sans besoin d'aucune magie, ici nul sortilège ou autres fantaisies, le jardin est si précieux car il est planté avec passion, il fait du bien car il rapproche les gens qui y entrent, il accueille n'importe qui de la même façon, simple servante et garçon aux mains terreuses comme les deux héritiers du domaine. Sans rien vouloir dévoiler, on laissera seulement entendre que le final nous a fait verser la larme, mais de joie. Le casting, mise à part Maggie Smith (comme toujours royale), nous est totalement inconnu et on l'apprécie d'autant plus que chacun colle à son rôle parfaitement. Le Jardin secret aurait pu se contenter d'être magique (à grands renforts de trucages), mais il est tellement plus que cela, il est profondément poétique.