"Les Aristochats" est à la fois le dernier grand classique et le premier à naître après la disparition de l'illustre président fondateur Walt Disney, décédé en 1966. C'est ainsi le dernier film dont il approuva le lancement de la production, mais également le premier pour lequel il ne participa pas du tout au processus créatif. Bien que n'ayant jamais été amateur de la race féline, Walt Disney acquit dès l'année 1962 les droits d'une histoire de chats parisiens qui servit de base au récit. Après sa disparition, c'est Wolfgang Reitherman qui reprit les rênes de la production du film afin de remotiver ses troupes quelque peu déstabilisées et passablement démotivées. "Les Aristochats" est donc avant tout une œuvre de transition pour les studios Disney, mais également un immense baroud d'honneur en hommage à Walt Disney. Mais si il y a un Disney que je ne porte pas dans mon cœur, c'est bien celui là. Le scénario est sans nul doute l’élément le plus faible de ce long-métrage d’animation devenu entre-temps un classique, et je ne comprends pas qu’il le soit devenu. Des chats qui chantent, dansent et sont fidèles a leur maîtresse, soit, mais faudrait agrémenter cela d'un semblant de synopsis. Là, c'est le vide scénaristique. Ce sont des chats désignés comme héritiers d'une vieille dame parisienne et qui sont confrontés à un majordome, Edgar, qui souhaite se débarrasser d'eux pour pouvoir toucher la fortune. Déjà le fait que la vieille femme désire laisser toute sa fortune à ses chats est complètement stupide, je comprends tout à fait le majordome Edgar qui souhaite se débarrasser de ces chats (qui sont des bourgeois absolument feignants et insupportables, car ce sont des chats de riches, snobs, qui ne font rien de la journée). C'est vraiment un film pour tout-petits, c'est très limité, les scènes sont très longues, il y a très peu d'action, il n'y a pas d'enjeux, pas de tensions, ce n’est en effet qu’une petite balade touristique dans la compagne, avec un guide, ici le chat de gouttière O'Malley, espèce de Dom Juan félin, vantard et dragueur mais sans grande personnalité. La scène avec les "Scat Cats" n'apporte rien, c'est bête et inutile. La bande-son n'est pas terrible. La chanson "Tout le monde veut devenir un chat" n'a jamais été mémorable pour moi. Le film traite des rapports de classes sociales, mais c'est traité de manière très superficielle. A la limite les deux chiens, Napoléon et Lafayette, deux militaires en fait, qui s'en prennent au majordome Edgar, sont très drôles et très attachants, et leur relation est très inégale mais apporte beaucoup de légèreté et de fraîcheur. Dans le même registre, la petite souris Roquefort et le cheval Froufrou sont très sympathiques, bien plus que les chats. Cependant les personnages des oies sont insupportables avec leur accent stéréotypé, qui n'arrêtent pas de parler, elles sont totalement inutiles et ne font pas avancer l'histoire. En outre, en dépit de son animation impeccable, il n'y pas réellement d'intérêt à ce long-métrage. C’est un film niais, sans saveur, accumulant les clichés (la vieille folle des chats, sûrement veuve et solitaire, les chats musiciens "Scat Cats"...). Alors oui les personnages ont tout de même une identité qui leur est propre, mais voilà, ça ne fonctionne pas. Le personnage d'Edgar est sympathique mais n'est absolument pas mémorable ni charismatique, mais c'est un méchant à la hauteur du scénario. En plus les personnages ne sont pas attachants et détestables (en particulier le personnage de Marie, petite garce snob détestable et capricieuse). Sûrement le plus manqué de tous les Disney. Aucun intérêt pour les personnages, méchant absolument ridicule, péripéties niaises et lentes. Le premier des films de Disney, avec "Le Livre de la Jungle", à perdre la magnificence de l'histoire, de l'univers créé et de la psychologie des personnages. C'est un film trop enfantin et trop inoffensif. Tout est fade. Ce film d'animation est pour moi l'un des pires Disney