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groil-groil
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2,5
Publiée le 13 juin 2007
“Kagemusha”, datant de 1980, est l’un des films les plus réputés de la seconde partie de l’oeuvre du maître japonais, aux côtés de « Derzou Ouzala », « Ran » ou « Rêves ». Mais celui-ci possède un statut particulier dans son œuvre puisqu’il fut coproduit par George Lucas et Francis Ford Coppola, deux admirateurs de Kurosawa. Du coup c’est sans doute son film le plus américain dans sa construction et sa mise en scène. S’il apparaît un peu trop sage, conventionnel, sans assez d’audace ou de folie, « Kagemusha » n’en demeure pas moins un film passionnant et bourré de talent. En 1573, Shingen Takeda, l’un des seigneurs les plus respectés du Japon, intercepte un voleur qui lui ressemble trait pour trait. Plutôt que de le faire tuer, Shingen décide d’en faire son double (Kagemusha en japonais) et de l’envoyer à sa place lors des combats trop risqués, à une époque où trois clans rivaux se disputent la prise de Kyoto, la capitale, et donc la domination du pays. Mais Shingen meurt plus tôt que prévu. Avant de passer de vie à trépas, il demande à son double, avec la complicité de son entourage proche, de se faire passer pour lui durant trois années, le temps de remporter les victoires guerrières nécessaires à sa conquête du Japon. Le double fera illusion pendant la quasi-totalité de ces longues années. Il trompera les proches de Takeda, sa famille, ses maîtresses, et même son petit-fils qui ne le reconnaît pourtant pas au départ. Seul un cheval ne supportant de n’être monté que par son maître le confondra. Le double démasqué, s’ouvre alors un océan de désolation pour le clan Takeda. Son armée est réduite à néant, les hommes sont exterminés par milliers alors qu’impuissant, le Kagemusha, redevenu vagabond, assiste au chaos. Il s’était tellement identifié au seigneur que, pris d’une crise d’empathie, il va littéralement offrir son corps à ce carnage sanglant. Celui-ci s’en ira inerte, dans les eaux rougies d’un océan malade, rejoindre le blason de ce clan devenu chimère.
Une fresque grandiose aux accents Shakespeariens. C’est bien cela qui définit le mieux ce « Kagemusha ». S’il est avant tout un grand film de cinéma, il puise sa conception dans des arts différents : le théâtre dans la plupart des scènes « narratives », la peinture dans l’utilisation de la couleur et la construction des plans, la chorégraphie dans les scènes « guerrières », où les mouvements de caméra complètent et s’harmonisent avec le déplacement des armées multicolores. Deux histoires s’entremêlent pour constituer la trame du film. Une histoire collective, celle de la guerre des clans dans le Japon médiéval, inspirée de faits et de personnages historiques réels, et celle d’un mensonge d’Etat, imaginée par le réalisateur. Dans cette histoire collective, les ressorts de l’action sont l’appétit du pouvoir, la soif de puissance, et les jalousies et trahisons qu’ils génèrent, mais aussi le sens des responsabilités et le dévouement à un homme ou au collectif auquel on appartient (la nation ou le clan). Elle débouche sur une dénonciation de la guerre et de ses atrocités, dans des images paradoxalement d’une grande beauté. Une histoire individuelle, celle du « double », qui donne son titre au film. L’itinéraire de ce « double » tourne autour des questions de l’identité : celle que l’on perd, où l’on n’existe plus ; celle qu’on usurpe, ici par concours de circonstances et volonté d’autrui ; celle qu’on acquiert, par capacité d’adaptation (quelle est la part de la position humaine et sociale dans la construction d’une personnalité ?) ; celle à laquelle on s’identifie. Dans un même film, le créateur Kurosawa réunit des scènes de styles bien différents (le plan fixe, sobre, mais intense qui ouvre le film, par rapport aux mouvements de caméra qui accompagnent les scènes de troupes ou à l’explosion visuelle de la scène du cauchemar) qui touchent parfois au sublime : le dépôt de la dépouille de Shingen dans le lac et ses brumes (qui évoque un peu «Les contes de la lune vague » de Mizoguchi), le rejet déchirant du Kagemusha par la communauté sous la pluie battante, ou sa dernière action, guidée tout autant par la fidélité à un idéal que par le désespoir.
Une fresque de Kurosawa un peu vieillotte aujourd'hui, mais qui témoigne néanmoins du talent incontesté de ce cinéaste en matière de mise en scène : hypnotisant et théâtral, Kagemusha mérite largement le visionnage.
Palme d'or en 1980, ce film de Kurosawa est une fresque épique retraçant les guerres de clans durant le 16e siècle. Il raconte le destin d'un homme, sosie d'un chef de clan mort au front duquel il prend la place pour que l'ennemi le croit toujours en vie afin que la guerre puisse continuer. Mais ce n'est pas du tout un film où les batailles se succèdent mais plutôt un film sur le pouvoir, la stratégie et la politique. On va dire que pour apprécier pleinement le film il faut avoir un certain intérêt pour l'histoire du Japon à cette époque, qui est très différente de la notre, culturellement parlant, pour ma part j'ai très vite décroché ce qui n’enlève rien à la qualité du film.
Lauréat de la Palme d’or du festival de Cannes en 1980, ce film d’Akira Kurosawa nous entraine dans une histoire très shakespearienne. Dans le Japon de la fin du XVIème siècle, englué dans des conflits entre clans rivaux, le décès d’un grand chef est caché à la population par l’intronisation de son sosie (Tatsuya Nakadai). La description du pouvoir de l’époque, des règles de respect et de dévouement reste totalement étonnante et passionnante. Malheureusement, les scènes de batailles demeurent très théâtrales et beaucoup trop longues. Certes, il convient de leur reconnaître un caractère spectaculaire avec de nombreux figurants et costumes d’époque, mais cela ne suffit pas. Notons également que les délires oniriques si chers au réalisateur nippon, sont ici peu présents. Bref, une fresque sobre mais sans passion.
La première fois que je l'ai vu, j'avoue avoir été quelque peu déçu par le manque d'action. M'attendant à une fresque se déroulant pendant l'époque Sengoku, j'avais été frustré de voir qu'il n'y avait que quelques courtes batailles et que ces dernières étaient assez implicites. Quatre ans et la maturité en plus plus tard, j'ai revisionné cette oeuvre et l'ai vu d'un oeil nettement meilleur ! Kagemusha est avant tout une tragédie, où un homme, même mauvais doit apprendre à oublier sa personne et devenir le remplaçant du seigneur le plus charismatique de son époque. La lente transformation du personnage est stupéfiante. Kurosawa prend le temps de raconter chaque point de son histoire, et c'est peut être là que le bât blesse réellement : certaines séquences sont trop longues, je pense notamment à la présentation des trois chambellans et des deux valets. Dix minutes pour présenter cinq personnages que l'on ne reverra presque plus par la suite, c'est un peu too much. Mais les décors, les costumes, la musique, le jeu des acteurs et la réalisation sans faille de Kurosawa (admirez les travellings sur les cavaliers) nous plongeront tellement dans le Japon médiéval que l'on ne verra pas le temps passer. Enfin concernant l'aspect guerrier du film, que j'avais tant critiqué à l'époque, il faut reconnaître que rajouter des plans de combats au corps à corps auraient été en décalage avec le film qui se situe du point de vue du kagemusha. Or celui-ci étant général, il ne peut apercevoir que des vues d'ensemble du champ de bataille, et en ce sens le fait que les batailles manquent de détails n'est pas gênant. La dernière est par ailleurs un grand moment de cinéma avec une maîtrise parfaite du hors-champ et un dénouement inoubliable. Du grand art.
Dans mon cycle Palme d'or, il n'était pas question de passer à côté du seul film de l'immense Kurosawa a avoir reçu cette récompense. Si elle n'atteint pas l'excellence de "Ran" et qu'elle souffre de quelques longueurs dans la première heure et demie, cette fresque historique est d'une très grande puissance. Certains plans dans les séquences de bataille (spectaculaires comme toujours chez le Maître!!!) et dans celle du cauchemar sont d'une beauté visuelle époustouflante. Quand aux scènes intimistes, elles donnent lieues à une réflexion profonde et intelligente sur le thème de double mais aussi sur celle du pouvoir et comment celui-ci peut changer en bien ou en mal les hommes (eh oui, c'est pas rien!). Tatsuya Nakadai montre une fois de plus sa prodigieuse capacité de transformation dans le double rôle principal (on ne dirait pas du tout le même qui jouera cinq ans plus tard le Lord Hidetora Ichimonji de "Ran"!), et la partition de Shin'ichirō Ikebe est très belle. Une oeuvre faste, émouvante et pessimiste qui pousse une fois de plus à nous incliner devant le talent d'un des plus grands génies du cinéma.
Un chef d'oeuvre de toute beauté. En revanche certaines personnes pourraient être rebutées par les longues plages de dialogues. Kurosawa signe ici son tout dernier film, d'une maitrise absolue de la mise en scène, avec des séquences d'action (à cheval) majestueuses ou encore des scènes oniriques (lors des rêves) aux couleurs chatoyantes, ressemblant à des tableaux de maitre. À l'instar de Ran, Kagemusha est l'un des plus beaux films du réalisateur que j'ai vu à ce jour. Un pur chef-d'oeuvre en forme de tragédie grecque, que tout amateur se doit d'avoir vu au moins une fois dans sa vie.
Tout juste cinq années après Dersou Ouzala où Kurosawa explorait les terres soviétiques, il sort Kagemusha, l'ombre du guerrier. Il nous envoie dans le Japon du XVI siècle pour y suivre des guerres de clans dont l'un perdra assez vite son puissant et charismatique chef qui demandera, dans son dernier souffle, à ce que sa mort soit dissimulée.
Ayant du mal à financer ses projets, il se fait ici aider par Francis Ford Coppola et George Lucas, deux admirateurs du metteur en scène de Rashōmon, ce qui lui permet de mener à bien son projet et force est de constater que le résultat s'avère être à la hauteur de l'ambition c'est-à-dire colossal. Le cinéaste japonais nous offre une somptueuse épopée et surtout un film passionnant dont chaque seconde se révèle être un tableau d'une grande richesse, tant sur la forme que le fond.
Malgré une guerre omniprésente dans cette lutte des clans, Kurosawa s'intéresse surtout à l'humain, son rapport avec le pouvoir et la façon dont cela peut le changer et devenir une faiblesse. Il met l'Homme face à ses peurs et doutes et, pour mieux nous imprégner de ses thématiques, il ne néglige aucunement l'écriture des personnages et l'avancement de l'histoire. Il trouve toujours le bon équilibre tandis que, peu à peu, il met en avant la notion du double ainsi qu'une variation sur la dualité et la façon dangereuse dont il va se rapprocher du pouvoir, le tout dans un Japon féodal en proie à la guerre, la cruauté et les tromperies. Sublimé par une superbe mise en scène, il rend son film, tout le long, haletant et passionnant tout en faisant ressortir toute la dramaturgie, l'émotion, la puissance et la richesse du récit.
Ce qui frappe aussi à la vue de Kagemusha, c'est son côté esthétique, la façon dont Kurosawa orchestre ses batailles et dépeint de magnifiques, et marquants, tableaux, sublimant une belle reconstitution (décors, costumes etc). C'est spectaculaire et dans le même temps, il alterne bien avec les séquences plus intimistes et les questionnements sur le pouvoir, l'humain et la dualité. Devant la caméra, Tatsuya Nakadai est époustouflant dans son double rôle et fait ressortir toute l'ambiguïté de son personnage, tandis que les interprètes, dans l'ensemble, se fondent avec brio dans leur rôle.
Palme d'or 1980 (ex-æquo avec le remarquable Que le spectacle commence de Bob Fosse), Kagemusha met en avant l'âme humaine face aux pouvoirs, la vanité et la dualité, le tout sur de magnifiques et somptueux tableaux et orchestré avec grand brio par maître Kurosawa.
Après une heure ou j'ai cherché le souffle épique légendaire du film, il arrive. Les scènes sont grandioses, la réalisation est géniale. La beauté des décors et paysages ainsi que des lumières sont l'atout numéro un de cette oeuvre. Un scénario impeccable dans le pur style de toute la filmographie de Kurosawa.
J'ai vu ce film, sans regarder les critiques avant et donc j'en ai vraiment eu une idée personelle... En un mot MAGNIFIQUE ! Une des plus grandes fresques historique que j'ai eu l'occasion de voir. Tout est détaillé à merveille, decors, costumes, acteurs... Un chef d'oeuvre, il n'y a pas d'autre mot ! A voir absolument !
Que serait-il advenu du chef d'oeuvre d'Akira Kurosawa si les américains George Lucas et Francis Ford Coppola n'étaient pas intervenus pour financer le projet qui fut à l'époque un record au Japon au niveau budgétaire. Quoi qu'il en soit, "Kagemusha, l'ombre du guerrier" est bel est bien là pour le plaisir des yeux. Surtout pour le plaisir des yeux car le film du maître japonais est presque une définition du cinéma contemplatif. Scènes de batailles et de déplacements de foules à n'en plus finir, réunion quasi-silencieuse des généraux et surtout, une façon de filmer tout ce qui entoure les personnages extraordinaire donnant, un peu comme le "Barry Lyndon" de Kubrick, une grand richesse picturale aux images. A côté de ça, une intrigue digne des plus grandes tragédies où un voleur repenti va devenir la doublure d'un grand chef de guerre pendant trois années durant lesquels l'ombre du chef défunt et l'imposteur au grand coeur ne feront plus qu'un. Ici, Tatsuya Nakudai incarne deux rôles. Un acteur, deux personnages qui ne font qu'un pour certaines personnes, Kurosawa perd son public dans les méandres d'un scénario diabolique et réussi une magnifique fable en costumes d'une richesse visuelle invraisemblable où la perte de soi et la tromperie sont les maîtres mots.
J'aurais volontiers mis les 5 étoiles au complet si je n'avais pas trouvé ce film un poil trop long. Les armées qui luttent, c'était un peu trop long à mon goût. Hormis ceci, comme d'habitude, Kurosawa prouve à quel point il aime et respecte le cinéma et les spectateurs en leur offrant à chaque film un véritable cadeau. Cette fresque historique est ahurissante en beauté de décors et les costumes sont tous plus beaux les uns que les autres ! Kurosawa était vraiment un génie du cinéma asiatique. Arigato gosaimasu !
Grande épopée comme seul Akira Kurosawa sait les faire, "Kagemusha" est un film palpitant, passionant et épique. Produit, pour la version internationale, par George Lucas et Francis Ford Coppola, tous deux admirateurs du réalisateur japonais ("Star Wars" est en partie inspiré par "La Forteresse Cachée"), c'est cette fois-ci un subterfuge qui occupe l'histoire. Au XVIe siècle, un conflit fait rage entre plusieurs clans. Dans l'un d'eux, le clan Takeda, leur grand maître Schingen est mortellement blessé lors du siège d'un château rival. Afin de protéger la maison Takeda, un Kagemusha est désigné pour remplacer durant 3 ans, le maître Schingen. Le Kagemusha en question, alors vulgaire voleur, se retrouvera au sommet du pouvoir. Véritable question sur la guerre et l'ivresse du pouvoir chez les hommes, "Kagemusha" est un des principaux chefs d'oeuvres de Kurosawa. Comme toujours chez ce dernier, la mise en scène est parfaite. Les mouvements de caméra de même que la direction d'acteur restent un exemple dans ce domaine. Lauréat de la palme d'or en 1980, "Kagemusha" est surtout intéressant dans la manière ou il met en avant les sentiments humains avant tout autre chose. Le voleur, devenant maître, est un thème original ou se mêlent complots, alliances. Mais c'est surtout l'ivresse du pouvoir qui est traité. Contraint de suivre des ordres afin de faire durer le subterfuge, le voleur n'est pourtant pas entièrement libre. En exemple cette scène ou il se voit refusé de coucher avec des femmes, alors que sa libido lui en donne l'envie. Pourtant, petit à petit, ce dernier se transformera en cet homme, Shingen, qu'il n'a alors qu'imité jusqu'à se comporter comme lui à la perfection. Belle démonstration de la transformation qu'exerce le pouvoir sur un homme, jusqu'à une issue qui se révelera tragique. Kurosawa prouve encore une fois que l'étendue de son talent est sans égale, en privilégiant toutefois les moeurs humaines plus que les combats. Pourtant, cela n'empêche pas le film d'être aussi passionant que la plupart des films du genre, grâce à une réalisation excellente et perfectionniste.
Une très grande leçon de cinéma, les scènes de batailles sont ultras réalistes, les décors et les costumes sont fabuleux, sans oublier l'avancée des soldats sur fond rouge qui est formidable, confirmant de manière incontestable le génie visionnaire de Kurosawa. Côté scénario, c'est franchement exceptionnel, bref, il n'y a pas à dire, on est devant un des films majeurs du maître japonais, et on se doit de remercier Georges Lucas et Francis Ford Coppola sans qui le film n'aurait peut être jamais vu le jour. Merci à eux et à Akira Kurosawa qui décidement, m'épatera toujours. Un bijou du septième art.