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this is my movies
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4,5
Publiée le 14 novembre 2015
Déjà, un grand merci à Coppola et à Lucas, qui ont permis à ce film de se faire connaître à l'international. A l'époque, Kurosawa est en pleine déprime et il fait ce film de manière très compliquée. Le soutien des 2 cinéastes US lui seront bienvenus et la vision du film, encore aujourd'hui, recèle de nombreux moments de grâce. Plastiquement déjà, c'est bien évidemment du très haut niveau : plans composés de manière minutieuse, couleurs qui explosent, séquences oniriques bluffantes, costumes incroyables, reconstitution pointilleuse et surtout, des exploits techniques à peine croyable comme ce ciel coloré sur fond de paysage maritime. Si c'est parfois un peu long et que certains éléments narratifs m'ont paru un peu bizarres (pourquoi ne pas se servir du sosie pour terminer la guerre et prendre un ascendant psychologique irrémédiable, le film n'y répond pas), ça prend parfois un peu de temps pour dire certaines choses évidentes mais c'est aussi d'une richesse thématique inépuisable, les thèmes de l'aliénation de soi, de l'ivresse du pouvoir, du mensonge d'état trouvant encore beaucoup d'écho aujourd'hui. Formellement brillant, philosophiquement très riche, voilà la définition même d'un classique immortel, un coup de maître de l'un des plus grands cinéastes de tous les temps. D'autres critiques à lire sur
Kagemusha est une œuvre particulière, semblant tenir plus souvent du théâtre que du film. Critique de l’esprit de conquête qui anime les hommes, il multiplie les intrigues de cour et les scènes très symboliques, jouant surtout sur les attitudes et le décorum, une manière très orientale qui n'est pas si évidente à appréhender. Très subtil dans son évocation de la violence guerrière qu'a connu le Japon, le film adopte un ton à part qui nourrit une atmosphère un peu étrange, se jouant des lenteurs avec plus ou moins d'efficacité sur un scénario qui insère ses rebondissements à bon escient.
C'est une plongée dans un monde totalement exotique pour nous autres occidentaux. Tout y est différent : les costumes, les relations entre hommes et femmes, entre maitres et serfs, les coutumes guerrières. Le réalisateur nous permet d'approcher cet univers historique fascinant. C'est parfois un peu lent, parce que leurs réactions sont tout sauf du tac au tac. Ils ne sont pas pressés comme nous.
Un des plus beaux films de Kurosawa, magnifiquement mis en scène et interprété. La photographie est également une splendeur, le rendu des couleurs atteignant la perfection. Les batailles sont filmées comme des ballets, à la fois irréelles et terriblement réalistes. Quant à la personnalité du voleur devenu "ombre", elle devient de plus en plus complexe au fil du récit, mettant en lumière l'humanité et la loyauté du personnage.
Dans Kagemusha il y a musha. OK c'est pas très fin. Mais le film aussi lui ne l'est pas toujours quand bien même le sensei Kurosawa est aux commandes. Trois heures longues donc où l'on oblige le spectateur à se pâmer devant les costumes (il est vrai superbes) et les paysages (parfois psychédéliques). Avec quelques coupes au katana et une musique moins hors sujet (un solo de trompette pour illustrer un charnier bof...), on tenait là un nouveau chef d'œuvre du réalisateur de Rashomon. Malheureusement ici la Montagne accouche d'une souris...
Dans la même lignée que son film suivant, "Ran", Akira Kurosawa nous propose une fresque historique dans laquelle se mèle des batailles épiques et des manipulations politiques. On retrouve donc le savoir faire du maitre nippon à travers une photographie sublime (jeux de couleurs, panoramas,…) et son art subtile de la mise en scène. Tout n’est certes pas parfait (quelques faiblesses dans le scénario) mais pas loin.
Un film dont j'avais entendu parler depuis longtemps et pour lequel je m'étais fait plein d'idées à l'avance; du coup même si je l'ai trouvé très bon il m'a quand même laissé une pointe de déception. Kagemusha est une très belle fable politique sur le pouvoir, assez illusoire et qui peut se perdre aussi vite qu'il s'est gagné. Le film est aussi une dissertation sur l'identité très réussie. Les décors et costume de ce Japon médiévale sont bluffants. Cette histoire d'homme de paille qui cache ceux qui décident vraiment trouve un écho très moderne et plaisant. J'ai regretté cependant le nombre de plans fixes trop longs qui gâtent un peu le film.
Dode's Kaden vu il y'a de cela trois semaines m'avais déjà fortement chamboulé de part son passage à la couleur. Akira Kurosawa magnifie son geste comme il le faisait à l'époque de ses longs métrages en Noir et Blanc. C'est la première chose qui m'a frappé en découvrant Kagemusha car il pousse son intention à son paroxysme. La musique qui me frappe de plus en plus dans ses œuvres est aussi au rancard à travers Kagemusha, Shin' Ichiro Ikebe m'a transporté avec sa composition musicale. Ce film est donc infiniment beau mais aussi très humain, comme à son habitude le cinéaste japonnais y incombe toute une dramaturgie et il s'y atèle avec discipline et entrain. Son film est un long défilé de choix, de décision, cette homme condamné ( ou presque ) à devenir quelqu'un d'autre nous donne une réelle leçon d'humilité et de bravoure. L'ultime séquence en est l'incarnation la plus frappante. Pour autant, je concède une certaine frustration, j'ai beaucoup décroché ... Cela m'est déjà arrivé de part le passé avec Kurosawa et malheureusement ce fut encore une fois le cas. Ce point toutefois est un détail devant la puissance de ce contenu, ce tableau en mouvent réalisé par cet immense artiste. Le 19e films que je vois de cet homme au cours de ces douze derniers mois, Ran sera le prochain ...
Film monumental du monumental Kurosawa, tourné entre Dersou Ouzala et Ran, voici une curieuse histoire de double dans le Japon du XVIe siècle livré aux clans rivaux. Le seigneur Shengen, le plus impitoyable et le plus cruel de tous, se voit présenter un parfait sosie de lui-même À partir de là, va se dérouler une variation sur l'identité avec un double venant peu à peu en position d'identification à son modèle au point de tomber lui-même dans le piège. Le film est long (2 h 30), lourd et souvent immobile, à l'image du symbole annoncé du seigneur (la montagne). Kurosawa nous livre au gré de son génie de sublimes pages de cinéma (les dix premières minutes, la bataille finale notamment) mais au total, on a une oeuvre un peu décevante où le propos semble ne pas avoir été exploité autant qu'il l'aurait mérité et où le maître se laisse trop souvent aller à la facilité de sa virtuosité. Constatons donc que même les plus grands ont droit à la paresse de temps à autre et ne retenons pas ce Kagemusha comme un film majeur de Kurosawa.
Cette fresque épique en couleur produit par Lucas et Coppola fait parti de ces grandes réussites du cinéaste Kurosawa dans les chambaras. Il allie l'héroïsme au pathétisme, l'humour au drame avec une maîtrise exceptionnelle et livre une fabuleuse aventure qui mérite d'être vue. Impressionnant et humble à la fois, il sait allié les moments grandioses à ceux beaucoup plus intimes et balance un concentré d'humour très efficace, dans lequel son héros burlesque et pourtant touchant fait des merveilles.
Ce qu'il y a de toujours agréable avec les bons films c'est qu'on voit jamais le temps passé. Ce récit ancré dans les batailles historiques entre clans de samourai au cours du 16ème siècle, surprend par la qualité des dialogues, de la mise en scène et de son intrigue. L'interprétation à la fois pathétique et tragique de Tatsuya Nakadai est remarquable. Il interprète l'ombre d'un chef de clan, ombre qui va permettre de protéger le clan car elle est un symbole plus important que le chef. Mais tout finira tragiquement une fois l'illusion découverte et la chute sera terrible pour celui qui aura perdu à la fois identité et fierté. Les scènes de bataille sont mangifiquement filmées et la photographie très propre (les couleurs flamboyantes pendant le rêve ou lors de la bataille de nuit, les intérieurs dans le chateau etc). A voir et continuer avec Ran.
Palme d'Or du Festival de Cannes en 1980,"Kagemusha" est surtout une oeuvre phare dans la carrière de l'incomparable Akira Kurosawa.Financé par Coppola et Lucas,Kurosawa a pu laisser son imagination créer cette ambitieuse fresque historique,aux relents shakespeariens.Le Japon du XVIème,la guerre civile,les luttes de clan,les traditions féodales.Reconstitution impeccable,où les couleurs chatoyantes cotoient un luxe de détails impressionnant.C'est aussi une réflexion sur le pouvoir et ses faux-semblants.Car ici,Shingen Takeda,maître de son clan,demande à ses vassaux de le remplaçer par son sosie une fois sa mort venue.Ce double n'est qu'un vulgaire vagabond,qui doit faire illusion,afin de maintenir la cohésion du clan,et ne pas exposer ses faiblesses à l'adversaire.Il représente l'ombre du guerrier,jamais considéré,chassé manu militari une fois la supercherie découverte,se livrant finalement à la débâcle finale corps et âme.Kurosawa prouve ici qu'il ne croit pas à la transmission filiale,mais uniquement à la transmission par l'art ou par la conscience professionnelle.Sur un rythme volontairement lent,et quelque peu déstabilisant,Kurosawa livre des scènes de bataille éloquentes et des scènes intimistes enjouées et élégantes.Presque un tableau.
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18 103 critiques
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0,5
Publiée le 28 juillet 2020
Kagemusha, l'ombre du guerrier est l'un des films les plus surfaits que j'aie jamais vu. La seule raison pour laquelle quelqu'un pense que c'est un bon film c'est parce que c'est étranger (japonais). Il y a quelques prises de vue attrayantes mais la plupart des angles de prise de vue sont les mêmes et cela manque de créativité. C'est trop long, trop ennuyeux avec trop de scènes de gens marchant et de chevaux courant. L'histoire est très fade et tourne autour d'un voleur qui a pris la position d'un grand Seigneur en raison de la mort du Seigneur. Cela pourrait être un scénario intéressant mais pour une raison quelconque cela ne fonctionne pas dans ce film. Est-ce que c'est parce que le film entier y prête trop attention ? Il manque peut-être quelque chose et ce film manque simplement d'originalité...
Oh, que ça commençait mal avec cet interminable plan fixe censé nous poser le cadre du récit. Mais ça devient très vite intéressant, de par le sujet (le pouvoir et ses coulisses) et par la beauté des plans. Ils peuvent d'ailleurs surprendre, des hommes en armes à foison des scènes de sièges, d'avant bataille, puis de fin de bataille, mais pratiquement pas d'engagements, n'empêche que c'est visuellement magnifique. Un grand film !
A mon sens, l'oeuvre la plus aboutie de Kurusawa. Tragique dans on intrigue comme dans ses sentiments exacerbés, violent et démesuré comme l'oeuvre de Shakespeare qu'elle revisite avec bonheur. Une plongée au coeur du Japon moyenageux comme un prétexte pour fouiller le coeur des hommes, pour évoquer la condition humaine, la vanité de la conquête et du pouvoir, l'égalité des hommes devant la mort et l'oubli. Un chef-d'oeuvre du cinéma.