La mafia de la media sphère s’étant acharnée sur Patrick Dewaere qui avait frappé un journaliste indélicat, tous ses revenus publicitaires disparurent. Le monde du show biz a profité de la situation (projets annulés, cachets réduits). Cerise sur le gâteau, si j’ose dire, Coluche lui a piqué sa compagne cette dernière lui signifiant par la même qu’il ne verrait plus jamais sa fille. Les journaleux expliquèrent son suicide par ce “qu’il avait replongé dans la drogue”, genre ça lui serait revenu comme un vieux rhume mal soigné, et par « ses difficultés financières » sous entendant qu’il avait mal géré (ben voyons). Thierry Lhermite, reçu le rôle écrit pour Dewaere et Miou-Miou, qui fut un temps la compagne de ce dernier, quitta le projet. Avec une bonne conscience de curé, Blier (qui à sa décharge a toujours gardé Dewaere, même disgracié, dans son casting) et son trio d’acteurs, réalisèrent donc, avec la bénédiction de la profession et des médias, ce semi vaudeville sentimental, sexy et vaguement psychologique. The show must go on. Ii me paraît difficile de juger objectivement ce film misogyne (une constante chez le réalisateur, « Beau-Père » étant l’exception). En premier, La belle, qui oscille entre garce, salope (qu’elle assume) et paumée naïve, dernier registre dans lequel elle peine à égaler Miou-Miou et sa fraîcheur. Ensuite Lhermite (véritable promotion qualitative par rapport au très moyen « Les bronzés font du ski »), avec comme seul avantage ses magnifique yeux bleus (un peu juste comparé à la qualité du jeu de Dewaere), pièce rapportée déséquilibrant le casting. Enfin, Coluche dont la prestation relève l’ensemble, mais qui pâtira de la comparaison avec celle qu’il livrera la même année dans « Tchao Pantin » de Claude Berri. Film mineur, un rien poussif, mais avec un Blier en forme quant aux dialogues et avec un choix musical au sommet, qui offre en guise d’happy end, un joli pied de nez aux moralisateurs de tout sexe.