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    Gertrud
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    3,9
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    24 critiques spectateurs

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    foch1800
    foch1800

    45 abonnés 132 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 29 décembre 2010
    j'ai du mal à comprendre l'engouement pour les films de Dreyer parmi les critiques et de la part de Godard: moi je trouve cela froid, plein de religion, pompeux, lent,... dommage car ça devrait être le genre de film que je devrai aimer
    Spiriel
    Spiriel

    37 abonnés 318 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 avril 2009
    Ultime film de Dreyer, Gertrud raconte l'histoire de cette femme qui n'a toujours cherché que l'Amour qui unit dans la sérénité deux êtres, au-delà de tout le reste. Sur sa stèle sera gravé "L'amour est tout". Néanmoins, si elle "a aimé", la non-réciprocité, ou pour être plus précis la non-symétrie de son amour, l'a conduite à une solitude volontaire. Car Gertrud constate que l'amour idéalisé qu'elle recherche devient impossible au-delà d'un certain âge. Elle n'abandonnera toutefois jamais son utopie de l'amour, semblant incarner cette phrase de Tarkovsky " Celui qui trahit une seule fois ses principes perd la pureté de sa
    relation avec la vie. Tricher avec soi-même, c'est renoncer à sa vie."
    Le film est dans la continuité d'Ordet, une épure totale ou le moindre détail a valeur de métaphore, et les dialogues, qui pourraient être une succession de merveilleuses citations tellement ils sont intelligents, subtils et formulés comme de la poésie, expriment toute la profondeur des êtres qui les prononcent. Le film est bouleversant (même si Ordet m'a plus marqué encore), et alors qu'au début on est forcément impressionné par une mise en scène qui ferait passer Bresson pour un clipper à la mode, on finit assez vite par être totalement absorbé par ces personnages qui questionnent les fondamentaux de l'existence, attentif à chaque mouvement de caméra, direction des regards, luminosité et cadre... et les deux heures passent comme un éclair alors qu'avec du recul le scénario est d'une austérité rare. Il est évident qu'il faut revoir ce film qui a tant à donner au spectateur...
    Et puis qui d'autre arrive à unir sérénité et douceur avec cruauté des sentiments et des paroles et désespoir de la fatalité?
    "Au printemps, cueille une anémone de mon jardin et considère la comme un mot d'amour pensé mais jamais prononcé..." Sublime.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    J'ai vu ce film il y a de nombreuses années. A l'époque, je considérais qu'il s'agissait d'un chef d'oeuvre, salué d'ailleurs par Jean-Luc Godard, lequel comparait la beauté de cette ultime oeuvre du réalisateur danois avec celle des dernières compositions de Beethoven.
    Anaxagore
    Anaxagore

    126 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Que faire face à un tel chef-d'oeuvre? Sinon écrire une nouvelle fois le panégyrique de celui qui se range parmi les quatre ou cinq plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma mondial. «Gertrud» (1964) représente en effet le point d'aboutissement d'une quête cinématographique dont la rigueur est à nulle autre pareille. Dreyer y accède au comble de l'ascèse et du dépouillement pour y révéler l'âme humaine dans toute sa nudité. Le minimalisme de la mise en scène est époustouflant et a d'ailleurs souvent été comparé à celui d'Antonioni. Mais la comparaison tourne vite court car point de place ici pour le vide, le désenchantement et le cynisme. L'espace laissé vacant est en effet aussitôt comblé par la profondeur des regards et par l'incandescence des paroles. Le cinéaste danois nous livre ici une ode à l'amour. Et, sI son héroïne se refuse à concrétiser ce dernier, ce n'est qu'en raison de l'idée, toute de pureté et d'absoluité, qu'elle s'en fait, même si l'on peut percevoir en outre quelque orgueil platonisant et quelque angélisme désincarné dans son refus d'en assumer les contingences. Si elle éconduit ses trois amants, c'est en raison de l'impureté manifeste de leur amour, mais sans doute aussi suite à son incapacité propre d'accepter l'imperfection de sa condition. On le voit, avec «Gertrud», le cinéma se met à nouveau au chevet de ces profondeurs de l'âme dont la révélation compte parmi les vocations les plus hautes mais aussi les plus oubliées du septième art. La redécouverte de l'oeuvre du grand danois n'en est rendue que plus impérative et plus urgente!
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 29 juillet 2012
    Un bon film, une beauté esthétique intéressante mais toute fois tout est trop théâtrale, le jeu des acteurs, la mise en scène …
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    156 abonnés 693 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 avril 2017
    Carl Theodor Dreyer fut l'un des 2 ou 3 plus grand cinéastes ayant jamais existé, c'est entendu, et le fait que «Gertrud» soit son dernier film le rend inestimable. Mais ce qui est surprenant, c'est que loin d'être une conclusion à son oeuvre, c'est un nouveau départ, un nouvel élan synthétisant les années passées pour s'orienter vers une autre direction. Dreyer après s'être éloigné du théâtre (même si nombre de ses oeuvres sont des adaptations de pièces) s'en rapproche davantage par certains aspects (davantage de plans fixes, de discours, une épure du style...), déjà amorcés avec «Ordet». Contrairement à «Jour de Colère» et «Ordet» le rapport à la religion est ici quasi-inexistant, Dreyer préférant s'attarder sur la vie d'une femme courageuse et digne, ayant voué son existence toute entière à l'amour le plus pur. Sa volonté d'absolu ne lui a plus jamais fait retrouver son amour de jeunesse, ses expériences ultérieures se heurtant toujours au refus de total don de soi de ses amant et mari. «Gertrud» est l'histoire d'une volonté, d'une éthique de l'amour, d'un orgueil peut-être aussi, mais surtout de la pureté d'un noble sentiment. Homme et femme n'ont pas la même vision de l'amour, pas le même courage quand il s'y retrouvent confrontés, l'homme s'inquiétant avant tout de sa réputation, de sa situation sociale, de son travail ou de sa personne quand la femme s'abandonne entièrement à l'autre. S'il peut paraître plus rigide que les 2 films précédents du danois, «Gertrud» n'en demeure pas moins aussi intense, c'est la façon de le retranscrire à l'écran qui change. La parole y est plus importante que jamais, et l'attitude presque hiératique des personnages leur donne une profondeur incomparable. Bien que les critiques aient dénigré ce film à sa sortie, le trouvant trop froid et d'un autre âge, «Gertrud» est un chef-d'oeuvre passionné et intemporel. Dreyer n'a jamais caché avoir fait ce film pour un certain public, les femmes mariées et délaissées, il a pourtant réalisé un film universel. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 26 novembre 2009
    Le passé c’est dépassé, le présent est déplaisant, le futur n’a pas d’avenir.

    Le présent c’est le mariage de Gertrud, mariage fondé sur le mensonge d’un amour qu’on ne sait si il a existé.
    Le futur c’est la promesse d’un véritable amour, d’une nouvelle jeunesse pour Gertrud.
    Le passé c’est l’époque ou l’amour pouvait exister encore.

    Ces trois temps sont incarnés par trois personnages qui gravitent autour de Gertrud sans jamais la toucher, l’atteindre. Elle est intouchable en fait, insaisissable ou alors elle ne l’est plus. Ils ne parlent pas le même langage, ne regardent pas dans la même direction.
    Les hommes et les femmes ne sont pas fait pour se comprendre.

    De leur aveuglement pour leur travail ils sont passé à côté de l’essentiel, la seule chose qui importe c’est Gertrud, mais c’est trop tard et ils ne pourront plus jamais l’atteindre. Ils sont perdus, ils n’ont plus qu’à mourir.

    Car Gertrud n’a plus d’autre choix que de fuir, car il n’y a rien d’autre à faire.

    Mais elle a aimé, ils ont aimé.

    Ils peuvent le scander sur leur tombe.
    AliceL
    AliceL

    4 abonnés 82 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 décembre 2012
    « Gertrud » a l’ampleur et l’implacabilité d’un drame antique. Le film porte en lui une triple vérité tragique : celle de l’amour, où l’offre ne peut jamais satisfaire la demande ; celle des hommes, faillis ; celle de cette femme, qui veut tout, donc trop. Sans doute, Gertrud est sa propre mort. En plus de ces mouvements dramatiques qui épousent l’arc parfait du film, Le cinéma de Dreyer porte aussi le regard, et dirige le notre, sur cette étrange vérité que se qui se dit et se qui se fait ne se recouvre que mal, de manière insuffisante. Il va enregistrer le hiatus entre la parole et les actes, sujet déclaré du film. Il suffit d’entendre ces hommes qui, en une phrase presque convenue qu’ils savent irréalisable, proposent chacun à Gertrud de partir avec eux, alors même que leurs carrières sont au cœur de leurs vies. Mais il est déjà trop tard, et Dreyer filme cet irrémédiable. Cette femme, pour qui l’amour est tout, va rompre avec chacun de ceux qui l’aiment, même mal, tirant finalement un trait sur l’amour des hommes. Paradoxe de Gertrud : d’un côté, elle seule va jusqu’au bout, prenant sur elle de réduire à néant ce hiatus entre paroles et actes ; puisque l’absolue passion n’est pas vivable, elle ne (la) vivra pas.
    Ici encore, Dreyer, cinéaste de l’abstraction lyrique, filme ce personnage du « vrai choix », maintenu jusqu’à son sacrifice. Mais c’est le choix lui-même qui est terrible. Y fait écho le caractère clinique, terrifiant et monstrueux, de ce blanc dreyérien qui avale littéralement Gertrud dans l’épilogue où nous la retrouvons vieillie, seule mais sereine, au seuil de la mort. Nous assistons peut-être bien au songe d’une morte, comme su Gertrud s’adressait à nous d’outre-tombe, cette tombe qui hante ses derniers propos. Comme si elle avait accédé une fois pour toute à la paix éternelle, au « bonheur des pierres ».
    Le film est animé, comme tous ceux de Dreyer, par le fameux couple passion et mort. On peut ainsi voir dans la grande scène de la réception, la confrontation entre la pulsion de vie – le jaillissement de la jeunesse étudiante, faisant avec force irruption, en tambours et trompettes, - et une pulsion de mort incarnée à la fois par cet aréopage aux tempes grisonnantes faisant face aux étudiants, et par cette soudaine faiblesse de Gerturd. Confrontation entre quelque chose de fort et quelque chose de faible qui parcourt tout le film (ce que nous retrouverons bientôt, opposant à cette scène le long plan-séquence intimiste qui lui répond). Confrontation entre détermination et mélancolie, puissance de volonté et fatigue d’être ; mais encore entre corps (faible) et esprit (fort), trivial et sacré.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 février 2018
    Le dernier film du grand Dreyer nous entraîne, à travers la radiographie d’une solitude bourgeoise, dans les errances temporelles de l’âme humaine, où l’amour est l’ultime illusion qui fait vivre et mourir. Tout cela est forcément crépusculaire. Et aussi poignant, comme la plus vibrante des élégies. Déjà, depuis « Jour de colère » et « Ordet », on sait que chez Dreyer la vie est l’objet de constantes négociations. La fatigue collective y était déjà extraordinaire, presque ontologique, ressentie jusqu'à l’épuisement de l’espace et de la profondeur du champ dans les pièces, à la butée des murs et des plafonds, au cerne noir et ombré du cadre. Avec « Gertrud », on découvre que la vie peut aussi être une succession de rêves, et c’est peut-être là, modeste et presque ironique, que réside le foyer lumineux de ce dernier opus. Certes, la lassitude y est non moins extrême, d’autant que l’espace est ici reconduit sans fin, à l’horizontal du cadre : Au terme d’un dialogue, il suffit à la jeune femme de se lever de son fauteuil pour franchir un seuil et la voilà plongé dans un nouvel affrontement langagier, prisonnière d’elle-même. Quels que soient ses déplacement, Gertrud ne se retrouve jamais ailleurs : les mots et les phrases qu’elle prononce la maintiennent en un exil semblable à lui-même. Dreyer, mieux que quiconque, a mis en scène cet enfermement de chaque être dans la langue. La parole est toujours chez lui un commerce et l’agencement du temps un parcours individuel, violemment divisé entre l’ombre et la lumière, qui bute sur les murs de la solitude. Alors que reste-t-il ? Croire en ses rêves, en ses désirs. C’est ce qui sauve Gertrud de la torpeur du regard social – pour une rédomption solitaire.
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