Nouveau polar pour Samuel Fuller dans un cadre oriental, sauf que contrairement à "La maison de bambous", il n'a pas été tourné au Japon, mais à Little Tokyo, le quartier japonais de la mégalopole cosmopolite Los Angeles. Voulant nous raconter la traque du tueur d'une danseuse voulant faire un spectacle sur l'histoire d'amour entre un samouraï et une danseuse, il met en scène un duo de flics qui se trouvent être des vétérans de la guerre de Corée, qui vivent ensemble dans une grande chambre d'hôtel, et qui vont protéger, et tomber amoureux, d'une artiste peintre, seul lien pouvant leur permettre de résoudre cette délicate affaire. Sauf que le polar intéresse peu Fuller ici, préférant s'attarder sur le triangle amoureux, assez original pour l'époque. Joe, le flic d'origine japonaise, a fait une transfusion sanguine qui permet à Charlie d'être encore vivant. Et tous les deux aiment la même femme. Loyauté, honneur, racisme, amour, Fuller mêle tout ça, s'égare parfois un peu en se concentrant trop là-dessus, au point de devoir raccrocher les wagons avec son histoire policière de manière grossière (Joe rattrape Chris dans un bar, cette dernière aperçoit le suspect au détour d'une réplique, et le final sera expédié en une dizaine de minutes à peine). Par contre, la maestria visuelle de Fuller demeure, avec quelques longs plans contenant des mouvements d'appareil assez complexes, et sa science du cadrage reste toujours aussi bluffante. Il transcende un faible budget, et des acteurs principaux pas toujours au top, notamment le jeune Glenn Corbett. Le trio amoureux est attachant, mais si on s'attend à un pur polar, on peut être déçu. Pour moi, pas vraiment un sommet de sa filmo, mais un film intéressant tout de même. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com