Drunken Tai-Chi est un film d’action peu connu, qui s’avère juste passable.
D’abord, le casting n’est pas des plus mirobolants. Alors certes on a le droit à de vrais athlètes, en particulier Donnie Yen, mais a-t-on à faire à de vrais acteurs ? Question que l’on est en droit de ce poser, car ils sont constamment en surjeu, en en rajoutant de manière outrancière dans la caricature et l’excès. Alors certes, il y a un décalage culturel, mais il ne faut pas pousser. L’impression de regarder un Louis de Funes sauce arts martiaux est exaspérante au bout d’un moment, et que l’on aime l’un ou l’autre, la sauce a du mal à prendre avec des acteurs qui ne maitrise pas du tout leurs prestations.
Le scénario est lui aussi extrêmement limité, tenant en tout et pour tout sur une ligne. Il s’agit d’une bête histoire de vengeance sans grand intérêt, qui partant sur des bases franchement comique gagne en sérieux sur la fin, donnant au passage l’impression de ne pas trop savoir quel chemin emprunté. Le rythme est survolté mais vite fatiguant, se contentant d’enchainer les scènes de combat à tout bout du champ et sans raison parfois. En fait le métrage est totalement linéaire, avec au milieu des gags très moyens, de l’émotion au rabais, et des combats. Un peu léger quand même, en dépit de quelques passages plaisants.
Visuellement le film est convenable, d’autant qu’il n’est pas de prime jeunesse. La mise en scène de Woo-Ping est maitrisée, en particulier dans les scènes d’action qui sont, il faut le dire, de très bonne qualité. Il y a de très bons combats, surtout en fait dans la seconde partie, ceux du début étant teintés d’une dimension comique un peu plombante, et il ne faut pas bouder son plaisir : Drunken Tai-Chi envoie du lourd de ce point de vue. La photographie a un peu vieillie, mais reste tout à fait appréciable, avec de belles couleurs, et les décors décrivent un coin de Chine pittoresque qui rend très bien à l’écran. Il y a un réel coté dépaysant et exotique qui ravira le spectateur occidental. Quant à la musique, elle n’a rien de particulier qui mérite de retenir l’attention, mais enfin, elle n’est pas mauvaise non plus.
En fait ce Drunken Tai-Chi s’en tire par un aspect technique assez réussi, et des combats qui clairement sauvent l’affaire. Pas aidé par son casting, avec un Donnie Yen trop monolithique à ses débuts, bien que déjà athlète remarquable, et des personnages archi-caricaturaux portés par des acteurs excessifs, pas aidé non plus par un scénario squelettique, il reste suffisamment divertissant, et suffisamment bien fait pour mériter la moyenne.