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    Cris et chuchotements
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    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    135 abonnés 1 631 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 mars 2020
    Mon 3ème Bergman après « Les fraises sauvages » et « Fanny et Alexandre » ; mais surtout le plus mythique et première déception. Je suis resté hermétique à cet huis clos féminin hyper codifié. Deux sœurs accompagnées de leur servante accompagnent la dernière de la fratrie dans ses derniers instants ; atteintes par un cancer utérin la faisant horriblement souffrir. Les cris de la mourante sont déchirants et ces scènes de fin de vie (sans morphine !!!) sont violentes mais tellement crues que moins touchantes que celles d’Haneke dans « Amour ». Les cris pour la sœur célibataire, aimante et aimable ; les chuchotements pour les deux sœurs mariées mais tellement malheureuses car assujetties aux désirs masculins. Le tout se déroule dans le cadre feutré du manoir familial ; feutré mais rouge du sol au plafond comme pour symboliser l’utérus féminin duquel sont sorties ces 4 femmes. Le rouge est partout, il réapparait en fondu enchainé lorsqu’il s’agit d’évoquer un souvenir douloureux pour chacune d’entre elle. Des flashbacks un peu appuyés pour expliquer où elles en sont au moment d’affronter la mort. Le thème n’est donc pas la mort, même si omniprésente, mais c’est un portrait d’une famille bancale handicapée par une éducation rigoriste. Enfermées dans un carcan, elles fuient le contact physique entre elles, l’amour fraternelle et peut être l’amour tout court les a fui… voire même ne les a jamais touchés. Seule la servante sait avoir les gestes d’affection et de réconfort et on sent bien que la mourante est en attente de ces gestes. Pire encore elle fantasme des relations familiales harmonieuses. Ces vœux consignés dans un carnet resteront pieux. Film codifié, corseté comme ses personnages qui est bien loin du chef d’œuvre attendu.
    tout-un-cinema.blogspot.com
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 185 abonnés 5 188 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 juillet 2016
    Il règne dans cette ambiance de château hanté une atmosphère de haine et de ressentiment. Est-ce leur jeunesse qu'elles regrettent? Et cette servante, témoin malheureuse de leur douleur, que représente-t-elle? Un huis clos glacial dont on reconnaît qu'il a été un modèle de certains réalisateurs pour cette façon de raconter et de filmer des tableaux au lieu des scènes.
    Charlotte28
    Charlotte28

    127 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 octobre 2021
    Toujours excellent dans sa mise en scène Bergman joue de symboles et de détails pour silencieusement établir les liens entre ces femmes ainsi que leurs états d'âme, assisté par les viscérales interprétations de ce puissant quatuor. D'emblée, avec le gros plan sur Harriet Andersson reprenant celui de Monika, on comprend que le cinéaste va explorer plus profondément ses questionnements sur les femmes, la culpabilité et le destin mais d'une façon crue, dénuée de toute fioriture émotionnelle. Et de fait, filmer cette lente agonie lui permet une violence difficile à appréhender. La justesse des dialogues levant le voile sur des tabous et des vérités pénibles à assumer rend le récit âpre voire dérangeant à suivre. Eprouvant.
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    69 abonnés 779 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 février 2020
    Voilà un film rouge et sanglant, esthétique et déroutant car Bergman ne nous donne pas toutes les clés de son investigation familiale,. Typique des films psychologiques des années 70, il nous laisse interrogatif et interpellé sur la violence entraperçue des frustrations adolescentes de ce milieu bourgeois enfermé dans un univers clos et empesé. Les sons du titre sont plus importants que les rares dialogues. entrecoupés du tic-tac d'horloges fatidiques. TV vo février 2020
    cinono1
    cinono1

    309 abonnés 2 064 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 février 2020
    L'esthétique du film frappe tout d'abord : Un manoir bourgeois aux pièces et au meubles rouge vif, renvoyant à l'intérieur de l'ame, ou du ventre de la mère. Dans le manoir, trois soeurs, dont l'une ravagé peu à peu par la maladie et une servante. Dans ce lieu fermé, propres aux explications, chacune va faire l'examen de sa vie. Ingmar Bergman s'attache aux deux thèmes principaux de sa filmographie : la mort et les femmes. L'ensemble est austère, le spectateur du 21e siècle aurait surement envie de secouer toute cette ménagerie mais Bergman travaille la psychologie de ses femmes, les ramenant à leurs erreurs et à la condition humaine. Au milieu de toute ces douleurs, Bergman offre parfois des contrepoints et offre de la chaleur tel ce plan magnifique ou la servante couve Agnes, malade, de son sein, ou ces plan sur l'ainée des soeurs si vulnérable dans l'intimité. C'est un film difficile, qui se regarde parfois un peu trop, mais impressionnant par sa maitrise et les symboliques qui la composent.
    Alolfer
    Alolfer

    134 abonnés 1 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juin 2024
    Pour le moment, le cinéma de Bergman ne m'a jamais déçu malgré que certains de ces films, ne soient pas accessibles. Pour le moment, la majorité de ses films que j ai pu voir, sont d'une reussite total ! Pour "Cris et Chuchotements" il met en scène, trois soeurs, dont une gravement malade auquel son destin est connu d'avance. Ce que j aime par dessus tout sur ce film, c est le recul sur ses personnages. Tout semble touchant et detestable pour chacun de ses personnages, comme si elles essayaient de se justifier de leur présence. C est tout de même le cas. Bergman réussit à nous faire plonger dans cette intimité familiale, sans qu'on sache plus de détails. Et c'est ça, la magie de Ingmar Bergman : nous plonger dans un secteur privé, où l'on sent comme chez nous. La mise en scène de Bergman est toujours aussi incroyable et parfaite, mettant en lumière des éléments qui deviennent compréhensifs au fur et à mesure (la couleur rouge est tout le temps présente par exemple). Un film culte de sa filmographie !
    Kloden
    Kloden

    128 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 octobre 2016
    Il est des films austères dont la froideur est engourdissante, au sens où ils paralysent l'émotion et paraissent se guinder dans une distance trop belle pour être perçue par un spectateur avide d'une nourriture spirituelle prosaïque. Des grands films de ce genre, qui visent à l'élévation et à une sorte de révélation supra-humaine, il en existe beaucoup, par exemple chez Kubrick. Cependant, quand le talent de l'auteur est écrasé par l'ambition de ses visées, ce genre de films peut rapidement devenir plat, amorphe et sans substance. Bergman, lui aussi, recherche la froideur, se distanciant toujours de ses personnages pour éviter de se laisser distraire dans son auscultation par une empathie qui réglerait trop vite les questions qu'il aborde. La froideur de Cris et Chuchotements, alors, se fait tout autre, non pas dépourvue d'émotion, mais dépourvue de toute prise sur celle-ci, dépourvue de toute possibilité de diluer la douleur des personnages en la partageant avec eux. Cris et Chuchotements devient alors très vite et sans rémission possible, un film absolument glaçant. Bergman, pourtant, ne s'arrête pas au simple choc que peuvent susciter certaines scènes de par leur prégnance et leur vérité révélée. Il va chercher, dans chaque scène et chaque déchirure qui la porte, non pas ce qui fait de ces sœurs et de leur servante des êtres isolés, incapables de s'atteindre par leurs cris ou par leurs murmures, mais quelque chose d'encore plus lointain, le maillage abscons et impersonnel qui maintient leurs destins enlacés. Ainsi, le suédois renouvelle constamment le vertige de son film, où rien n'est jamais résolu, et où la délivrance ne pourra pas même venir de la mort. Le personnage de Karin, en ce sens, est très révélateur ; prisonnière d'un mariage de convenance où l'ennui et le dégoût dessinent tout horizon, elle semble un temps, de par sa dévotion et son courage face à sa sœur agonisante, accepter la mort et l'aplanissement de son existence. Pourtant, le vernis de sa force apparente se craquelle quand Maria, sa sœur frivole, lui montre de la tendresse. Presque tranquillisée par la mort, Karin, désormais, est terrorisée par la vie. Pour Maria, le problème est inverse ; légère et inconséquente, elle porte en elle une vie égoïste inapte à se confronter à la pesanteur ou la gravité de l'existence, et ne supporte pas l'agonie qui terrasse Agnès. Chacune d'un côté de la mort, les deux sœurs sont terrassées par l'attraction funèbre du versant opposé, par un magnétisme qui refuse de les laisser en repos. Elles parviendront certes à une réconciliation éphémère, où chacune parait pouvoir retrouver un peu en l'autre les clés aux serrures de ses malaises enfouis, mais une scène de rêve les rappelle derechef à l'angoisse, de par la vision d'Agnès, réveillée au beau milieu de sa mort sans repos. C'est dans cette scène culte que bat le cœur de ce chef-d'oeuvre, quand la mort revient hanter Karin et Maria non pas comme une figure austère devant laquelle on peut s'incliner ou dont on peut tenter de se jouer, mais comme une vibration pulsatile, éternelle, profondément enfouie en l'être et impossible à conjurer de quelque manière que ce soit. Les deux places opposées des sœurs dans leur rapport à la mort, par ailleurs, décrivent une autre tragédie existentielle que Bergman sait si bien donner à sentir. Terrifiante, la mort ne plie jamais, soit qu'elle vienne vous cueillir dans votre lit, soit qu'elle impose son image à tous vos moments de bonheur ou à toute l'habileté que vous déployez à exister. Face à elle, aucune attitude ne triomphe, et moins que tout, la tentation de partager son fardeau. La chaleur humaine, dans Cris et Chuchotements, n'est d'aucun secours à des êtres qui lorsqu'ils s'approchent, sentent immédiatement leur différence et se voient de suite rejetés à leur petitesse au beau milieu de isolement. Cet isolement, pourtant, ils l'ont choisi eux-mêmes. La difficulté d'Agnès, enfant, à trouver sa place auprès d'une mère prise comme modèle et comme puits de réponses en témoigne. Dans la course ontologique qui se met en place entre les sœurs et que ces souvenirs douloureux éveillent (Agnès ne cache pas sa jalousie vis à vis de Maria), il peut alors sembler que Karin et Maria ait chacune choisi leur place, s'éloignant l'une de l'autre pour mieux affirmer leur individualité et la plénitude de leur existence. C'est précisément le gouffre creusé de leurs mains dans un élan de puissance qui empêchera par la suite tout contact, au moment où la présence de l'autre comme béquille parait plus nécessaire que jamais. Cris et Chuchotements trouve alors à décrire, l'air de rien, combien l'Être devient dérisoire quand le temps et la conscience finissent par pénétrer avec assez d'acuité la vérité de la vie, derrière laquelle perce, comme son double ou son fonds véritable, une mort que rien ne peut dissoudre. La solitude, qui parait nécessaire dans un cercle familial où l'on s'éloigne les uns des autres par désir de se reconnaître soi-même, l'est tout autant à l'extérieur. On la lit dans la situation d'Anna, servante dévouée et sûre d'elle-même, sans aucun obstacle intérieur à l'expression apaisée de ce qu'elle est, mais barrée par la barrière sociale qui l'objective et nie la plénitude de son être. On la lit, aussi, dans le rapport de Karin et Maria à leurs époux et amants, regroupés sous la même oracle par des scènes de repas où leurs gestes, similaires, paraissent lointains et dédiés à sustenter un être profondément étranger, qui se suffit à lui-même pour vivre sans la nécessaire présence de son épouse. Avec une justesse que je n'ai jamais vu ailleurs, Bergman dit d'ailleurs si bien la barrière du sexe ; les quatre femmes sont recluses entre elles, loin d'hommes cantonnés au souvenir ou à des tentatives aussi douloureuses qu'inabouties. La seule à approcher vraiment l'existence au sens pur du terme, la vie toujours identique à elle-même et accompagnée du désir de se poursuivre est en fin de compte Agnès, qui, déjà condamnée, lutte face à la forme finale de la Mort, qui vient la réclamer pour de bon mais qui, déjà, pose son ombre sur chacun des autres personnages, qu'elle qu'en soit la conscience qu'ils en ont. Et pourtant, car Bergman, je l'ai dit, n'interrompt jamais le vertige de son film, il y a cette scène finale lumineuse, qui se penche sur le bonheur éphémère d'Agnès - confirmant qu'elle seule avait peut-être perçu ce qui doit être sauvé en perdant tout petit à petit - comme sur un phare obsédant. Avec toute la simplicité du monde, le suédois relance le mouvement de la vie en lui donnant un objet de désir, évite le pensum dépressif et surtout, achève superbement son propos ; la Mort n'est qu'une marionnette agitée par la Vie pour s'épargner le mauvais rôle, et continuer, malgré son inaccessibilité, d'être si désirable. Cris et Chuchotements, c'est donc tout ça, et beaucoup plus. Ces quelques lignes, je m'en doute bien, vont encore prendre l'aspect plutôt désagréable d'une analyse définitive. Si je ne sais pas comment contourner cet écueil, c'est sans doute parce que je manque du talent pour le faire, mais aussi en partie parce que c'est impossible. Le film va plus loin, bien sûr, et c'est d'ailleurs ce qui le justifie ; si l'on pouvait retranscrire son essence par de simples mots, le cinéma n'aurait jamais la force nécessaire pour pousser des gens à en disserter aussi longuement que je le fais ici. Ce que je viens de tenter, c'est de dessiner les grandes lignes qui tracent une angoisse et un saisissement qui est au final ineffable. Ce que j'ai cherché à décrire, Bergman l'enlumine et l'enrichit à chaque plan ; par un sourire, un cadre, le bruit du vent dans un feuillage ou peut-être tout ça à la fois. Cris et Chuchotements vit de sa propre vie, malgré la présence essentielle qu'il ménage à la mort. C'est ce qui en fait un chef-d'oeuvre, et confirme que Bergman est de ces enchanteurs dont la langue, lorsqu'elle dit les douleurs, les fait venir à nous pour les exorciser et nous libérer de leur paralysie, ne serait-ce qu'un moment.
    halou
    halou

    123 abonnés 1 532 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juin 2011
    Bergman, un talentueux réalisateur. Assez austère et froid, son film révèle une complexité et une densité émotionnelles.
    Flying_Dutch
    Flying_Dutch

    70 abonnés 770 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 mai 2012
    Cris et chuchotements est la preuve irréfutable que le génie bergmanien peut aussi s'opérer dans un film en couleurs. Véritable bijou esthétique qui allie l'oppression du rouge vif à l'innocence du blanc, Bergman nous plonge au coeur des enjeux qui ont toujours fait son cinéma à travers ce huit-clos poignant et captivant. Grâce à ses comédiennes, maîtresses dans l'art de l’ambiguïté et de mélanger les sentiments, il fait de ce conte de soeurs un drame psychologique qui nous hante et nous bouleverse. En bref, Bergman est ici au sommet de son art, assumant jusqu'au bout son partie prit esthétique et n'hésitant pas à perdre délicieusement le spectateur dans ce spectacle qui frôle l'onirisme. Sa mise en scène audacieuse sert parfaitement le récit, et pour finir la photographie est sublime.
    belo28
    belo28

    70 abonnés 1 130 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 avril 2011
    Bassesse de la vie humaine autour de la mort aurait pu être le titre de ce film qui est un calvaire émotionnel! Tout d'abord il y a ce film en rouge et blanc avec des fondus au rouge obsédant, irritant, insultant et puis il y a cette histoire, cette histoire de haine autour de la mort d'un être cher...Une histoire de théâtre en somme brillamment mis en image par Bergman qui montre l'inhumanité dans un film profondément humain (grâce au personnage de la bonne).
    Un film cependant très très dur à regarder et déconseiller aux ames les plus sensibles.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 22 septembre 2008
    A travers l’histoire d’une mourante qui réclame l’attention, l’amour que ses sœurs sont incapables de donner alors qu'une servante dévouée à la famille trouve la force de l’accompagner jusqu’au bout, ce film n’a pas pour but de stigmatiser la lâcheté ou l’égoïsme des 2 sœurs mais plutôt de faire prendre conscience de la souffrance des femmes causées par les rapports de dominations installés, maîtrisés par les hommes et que seul la mort peut y arriver à mettre en terme. Par ailleurs, le film montre aussi que les femmes peuvent passer avec le temps, de premières victimes à celles de bourreaux.
    Pour construire ce huis clos , Bergman utilise à l’intérieur de son récit par l’insertion de rêves, de fantasmes ou de souvenirs, 4 histoires afin que le spectateur saisisse chaque vérité, intimité des 4 personnages féminins. On y devine alors qu’Agnès celle qui est en train de mourir souffre de l'éloignement qu'elle ressent vis à vis des gens qu'elle aime, Maria de sa vie superficielle et naïve, Karin de sa peur de relations intimes et Anna la servante dévouée de son sentiment maternel frustré. Egalement dans la construction de ce film expérimental, le réalisateur met en scène quatre couleurs : rouge, noir et blanc, vert; quatre hommes et quatre saisons aussi : l'été avec ses brumes matinales, l'automne qui précède la mort, la mort en hiver et le souvenir de la jeunesse au printemps.


    Il est vrai que ce discours de la souffrance des femmes, victimes du pouvoir de domination qu’ont instauré les hommes dans les relations humaines peut paraître désuet aujourd’hui dans les sociétés occidentales tant que les mentalités y ont énormément changé, que Bergman ne dépeint finalement que le milieu bourgeois et puritain d’où il vient et que le film construit sur des stéréotypes se termine par une conclusion finalement banale mettant en avance l’introspection et la conscience du temps pour arriver à la vraie vie.
    Mais rappelons que l’histoire se passe dans un château suédois au XIX
    NicoMyers
    NicoMyers

    59 abonnés 302 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 octobre 2009
    Cris et chuchotements s’ouvre sur un parc, quelque part en Suède, autour du manoir familial, éclairé par le jour naissant qui filtre à travers de grands arbres. Dès lors s’imposent des images magnifiques, celles d’un chef d’œuvre puissant.

    Profitez bien, d’ailleurs, de ces images champêtres et ouvertes : car dès la deuxième minute, c’est le début d’un huis clos étouffant, au sein du manoir, l’exploration douloureuse d’âmes en peine, et ce jusqu’à la libération finale. La vie, fait de quête de sens sans cesse veine, semble être une longue douleur pour Bergman. Il se décide à visiter les tréfonds de notre pensée, et particulièrement quand elle est tourmentée, par le biais de quatre magnifiques portraits de femmes – les hommes, dans ce film, se limitant à une présence accessoire.

    Si l’ombre de la mort couvre le film dans sa grande majorité, ainsi que l’effrayante idée de bilan qui en découle, c’est aussi l’impossible connaissance des autres qui est dépeinte.Secondairement, contrastes sociaux, condition féminine et sexualité sont évoquées, parmi tant d’autres portes ouvertes, évocations et sensations qui parsèment ce film dense, troublant et envoûtant. Bergman y capte magnifiquement les visages de femmes, notamment ceux de Liv Ullmann et Ingrid Thulin, ainsi que l’écoulement du temps, pesant terriblement sur le film et lui donnant sa force si particulière.

    La photographie, sublime, avec ce rouge si mémorable, complète le tout pour en faire un pur chef d’œuvre, pétri d’images inoubliables.
    Yoloyouraz
    Yoloyouraz

    34 abonnés 566 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 août 2007
    I.Bergman emploie le silence avec génie. Les êtres qu'il peint vivent avec une grâce et une beauté frappantes, leur puissance aggravant le poids du portrait. Un long métrage où le temps glisse avec force et humilité.
    Patjob
    Patjob

    34 abonnés 600 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 mai 2022
    Je ne comprends pas comment j’avais pu ne pas apprécier ce film lors de la précédente vision. Sans doute faut-il, si ce n’est une préparation, du moins une disponibilité émotionnelle pour « vivre » avec ces quatre femmes et supporter leurs souffrances et leurs tourments. Le film s’organise, après un prologue d’une grande sérénité évoquant la permanence de la nature (les plans extérieurs du parc) et l’inexorabilité du temps (la succession d’images d’horloges), en quatre « parties », dont chacune des quatre femmes sera le personnage central. Les moments montrés sont pour le moins éprouvants, mais la façon de les filmer leur donne une forme de grandeur. La mise en scène est d’une précision absolue, entre autres dans la façon dont la caméra se promène, dans une même scène, d’un détail signifiant à l’autre, d’un visage discrètement expressif à l’autre. Formellement le film est admirable, l’esthétique épousant la symbolique de cette symphonie en trois couleurs (le blanc, le rouge et le noir / l’idéal de pureté, le sang et la mort) et de nombreux plans, comme celui, saisissant, de Anna tenant Agnès dans ses bras, révèlent toute l’ambition picturale de Bergman. Ce film sombre et terrible, presque désespérant, se termine néanmoins sur une faible note d’espoir, la possibilité de vivre quelques fugaces moments de plénitude ; c’est alors le vert de la nature qui l’emporte, belle correspondance avec la scène de souvenir de la mère, et avec les premières images du prologue.
    Jrk N
    Jrk N

    41 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 juillet 2018
    Depuis Persona (64), Bergman, la cinquantaine, tourne au tour du couple et de la mort. Le couple qui échoue et blesse, la mort qui frappe dans la solitude.
    Avec Persona, Bergman avait atteint un dépouillement extrême : en 70 cette force décapante de Persona l’empêche de d’entrer dans des projets plus ouverts, moins formels et à montrer sa sympathie vis-à-vis des personnages. Il va tenter, et réussir, de briser l’enchantement en poussant à bout ce formalisme de Persona : c’est le projet Cris et Chuchotement (71) qui, avec son immense succès critique, va lui permettre d’ouvrir toute sa dernière période de création foisonnante.
    Donc parce qu’il lui permet de rebondir après Persona, Cris et chuchotements est un film réussi pour Bergman.
    Pas pour nous.
    La marque du cinéma de Bergman est la complexité des personnages sous une apparente simplicité, complexité qui leur permet de nous toucher profondément et de relier les histoires aux grands thèmes qui sont les siens. L’échec de Cris tient au fait que les deux sœurs qui assistent à l’agonie terrible d’Agnes (Harriet Andersson) sont formées tout d’une pièce et ne présente aucune nuance: Maria (Liv Ullman) manœuvrière et séductrice, Karin (Ingrid Thulin) glacée par la haine de soi. Certes Anna, la servante méprisée qui accueille la mourante en son sein, image de la Mère sainte, est merveilleuse. Certes Harriet Andersson joue comme toujours merveilleusement mais nous bouleverse plus encore en mourant de douleur car nous l’avons connue épanouie et sensuelle dans Monika (53) et dans La Nuit des Forains (53).
    Mais le photographe génial Nykvist, qui a suivi Berman de 50 à 82) semble ici avoir pris le pouvoir : il a joué pendant des jours sur l’éclairage naturel du château Taxinge pour composer des tableaux parfaits et immobiles. Les sœurs ne semblent prises qu’en gros plan permanent. Les scènes d’enfance sont fugaces, certains incompréhensibles.
    L’ensemble du film rend un son inachevé et formaliste qui déçoit aujourd’hui. Le film a plu aux critiques français de l’époque qui, s’attachant sans doute à l’enveloppe, l’ont porté aux nues, voulant également réparer les injustices qu’ils avaient fait subir au cinéaste auparavant, notamment en ne faisant pas l’effort intellectuel d’aimer Persona, mais Cris et chuchotements ne méritait pas cet excès d'honneur et à mon avis n'entre pas dans la liste des plus grands Bergman
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