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Un visiteur
5,0
Publiée le 29 octobre 2007
Ce film est à voir les yeux fermés : que vous soyez un vieux fan de Joy Division ou que vous ne connaissiez pas le groupe ; que vous aimiez le rock ou non. Car ce film ne dépeint pas le rock mais une réalité, celle de Ian Curtis (joué par l'inconnu mais excellent Sam Riley), celle d'un homme qui a perdu tout repère, ne sait plus ce qu'il est, ni pourquoi il est leader d'un groupe, et comment une célébrité qu'il ne voulait pas lui est littéralement tombée dessus. La caméra d'Anton Corbijn est boulversante et comme l'on dit certains avant moi, vous mettrez du temps à vous en remettre, tant ce film est dur, et pourtant si vrai. Je vous conseille de vous dépécher avant qu'il ne disparaisse de l'affiche, n'ayant pas disposé du campagne de pub décente, et écrasé par les blockbusters holywoodiens habituels. Si vous n'êtes toujours pas convaincus, dites vous que ce film a aussi reçu une mention spéciale à Cannes en mai dernier.
Quelle déception... J'aurais envie de dire quelle arnaque. Gros buzz sur ce film, couv des Inrocks, noir et blanc très classe, parfum eighties, cette bio etait lancé comme une petite perle arty. Mais ce masque cache un biopic un peu balourd, au scénario ultraclassique et très lisse. Les chansons de Joy Division ne viennent qu'illustrer lourdement le drame sentimental. La fin lacrymale est presque indécente, aucune place n'est laissé au mystère que peut représenter un acte aussi brutal chez un si jeune homme. On nous explique tout. Dommage, vraiment, car c'était un vrai sujet, qui avait trouvé son vrai interprète.
Voici encore un beau moment de cinéma, et c'est tant mieux. Le noir et blanc d'abord: ce parti pris esthétique se révèle être un acteur du long métrage. Il renforce le fond et, par l'utilisation qui en est faite, embellit la forme. (Le jeu des ombres sur le visage de Ian Curtis/Sam Riley fait souvent penser à quelques scènes du "Othello" de Welles, film dans lequel le noir et blanc, seul médium disponible à l'époque - enfin je crois..., sert en fin de compte le fond et la forme). Le cadrage ensuite: le personnage principal n'est pas souvent au centre de l'écran. Il ne fait régulièrement qu'y passer. Et quand tout est concentré sur son visage et/ou son corps, c'est toujours à un moment justifié, voire nécessaire, de l'histoire. Ces choix renforcent eux aussi la narration. Le scénario est plutôt bien construit et la performance de Sam Riley est à saluer. Last but not least, la découverte (pour moi, grande profane en matière de musique) de Joy Division est très loin d'être la plus dure épreuve que mes tympans aient eu à subir ces derniers temps. Bref, Control est un film à aller voir.
Quel film. Il m'a fallu plusieurs jour pour me remettre du choc Control, l'histoire de Curtis et la musique qu'il a laissée derrière lui m'ayant vidée de toute force. La douloureuse histoire d'un être extrêmement sensible dont les souffrances ont engendré la sombre et profonde musique de Joy Division. Magnifique.
Rares sont les films qui se donnent réellement les moyens de leur ambition. Pour raconter Joy Division il fallait comme le groupe savoir tisser des liens forts entre une réalité crue et une poésie du tragique, savoir inscrire une figure devenue à son corps défendant une légende dans son quotidien sans altérer la force de son art. Le piège aurait été de faire un film halluciné, reprenant l’esthétique gothique et religieuse du groupe à la lettre et peupler l’ambiance de fantôme et de rêves sombres. Ecueils évités magistralement par Corbijn ; certainement aidé par le fait qu’il ait côtoyé le groupe, il arrive à mettre à hauteur d’homme un mythe incandescent et intemporel. Car le génie de Ian Curtis se révèle dans le récit de son quotidien, fait de postures et d’erreurs mais toujours torturé par un sentiment aigu de sa propre finitude ( Curtis apprend au cours du film sa maladie, l’épilepsie, et l’associe presque simultanément à la mort) et de son immoralité, sentiment qui le place à l’écart du barnum médiatique constitué autour du groupe. Tout comme pour Morrissey, tout se joue dans une chambre étriquée par une écriture puissante et transcendante des tristes turpitudes humaines. Intimité éclairée violemment lors des scènes de concerts, sublime morceaux réinterprétés avec une énergie et une ressemblance inouïe grâce à des acteurs-musiciens tous parfaits ; les crises d’épilepsie de Curtis/Riley portent en elles toute la fureur déglinguée fascinante des prestations scéniques du chanteur. Même la fin du film, le suicide de Ian Curtis, évite tout pathos et nous rappelle froidement qu’au-delà du mythe qu’il a consacré, ce geste nous prive tout simplement d’un grand artiste et d’un frère. La dernière image, des volutes noires se propageant sous un ciel constellé de nuages blancs, résume à elle seule Joy Division. Une merveille.
Après "Joe Strummer: the future is unwritten", voici un autre magnifique film sur une groupe culte du début des 80', Joy Division et son leader Ian Curtis. Cette fois-ci c'est sous la forme d'un film N&B qui retrace fidèlement la vie du Curtis que la magie opère.
Je ne connaissais pas ce groupe, sauf de nom et très peu de sa musique. Je connaissais New Order, que j'apprècie énormément, et je fus fort surpris d'apprendre après le film que le reste du groupe de Joy Division créa qqs mois après le suicide de leur leader New Order.
L'acteur principal est vraiment phénoménal: on a vraiment l'impression que c'est un documentaire et que l'on visionne des images d'archive tellement son jeu est parfait !!!
Magnifique film à voir et à revoir pour sa bande-son également ! :-)
Je ne connaissais que She's lost control, mais j'aimais beaucoup cette chanson. C'est pendant le Festival de Cannes que j'ai vu la bande annonce et que ce film m'a d'abord intrigué puis intéressé.
J'ai été relativement déçue. Je ne dis pas par là que je n'ai pas aimé le film encore moi que je l'ai détesté mais je l'ai trouvé étrange. Peut-être que si j'avais davantage connu ce groupe ce film m'aurait plus. Techniquement ce film est parfais. Très bien filmé, très bien joué (mention spéciale a Sam Riley), le noir et blanc et rend très bien. C'est apparemment un premier film pour Antonin Corbijn. (Mais allociné oubli souvent des choses.) Les musiques sont très prenantes. Je dois reconnaitre que la vie de Ian Curtis était vraiment horrible.
Je m'attendais a mieux. Cependant on ne peut qu'être touché par ce film et par la vie de cet artiste qu'était Curtis.
Comme souvent, ce sont les films qu'on n'avait pas l'intention d'aller voir qui nous surprennent le plus, et en bien ! J'ai beaucoup aimé Control, d'abord -je l'avoue- pour le charme incroyable de son acteur principal qui m'a tenue scotchée de bout en bout ! Sans lui, je suppose que le film n'aurait eu que peu d'intérêt pour moi qui ne connaissait pas Joy Division, mais... QUEL ACTEUR !! J'ai vu des images du vrai Ian Curtis ensuite, et c'est incroyable comme Sam Riley s'est fondu dans la peau du personnage. De façon générale, l'ambiance générale toute en noir et blanc, les scènes de concert pleines d'énergie, tout cela est captivant (d'autant qu'étant sous-titrée, les chansons prennent toute leur force). Le bémol : film un peu longuet pour moi...
Photographe, réalisateurs de clips, le hollandais Anton Corbijn s’attaque à la biographie du chanteur défunt Ian Curtis et de son groupe Joy divison... et c’est beau ! Adapté du récit de Déborah, l'épouse de Ian Curtis, "Control" et presque l’histoire d’amour d’un homme avant d’être celle d’un rocker et de son groupe. Mais peu importe, l’émotion est là, le noir et blanc magnifique de Corbijn restitue bien le Manchester gris de l’époque tatcherienne et donne force et caractère à un Ian Curis subtilement filmé et brillamment interprété par l'acteur Sam Riley. En traitant son sujet à l’anglaise comme aurait pu le faire un Frears ou un Ken Loach, Corbijn laisse une grand place aux scènes l’intimité, de couple, de solitude, sans esbroufe nous plonge dans le cerveau fragile de Ian Curtis. Grand film !
C'est un bien beau premier film que nous offre ici Anton Corbijn de part cette évocation de la vie d'Ian Curtis, chanteur du groupe Joy Division, qui connaîtra une renommée principalement post-mortem. De ses premières chansons écrites à son suicide le 18 mai 1980, la veille de leur concert aux Etats-Unis qui s'annonçait comme leur premier grand triomphe, Sam Riley incarne le chanteur Mancunien avec une parfaite maîtrise au point de nous faire oublier que la personne à l'écran n'est pas le vrai Ian Curtis. Le réalisateur hollandais opte pour le noir et blanc, excellente initiative car d'une efficacité redoutable lorsque l'on évoque la descente aux enfers d'un homme coincé dans un monde trop grand pour lui. Car le leader du groupe précurseur de la new wave n'avait rien d'une destinée envieuse : marié trop tôt, père de famille trop tôt, il est très vite infidèle mais ne veut pas tourner la page, il est sujet à des crises d'épilepsie à répétition et ne partage pas les envies mégalomanes de son entourage. "Je préférais l'époque d'Unknown pleasure" dira t-il, c'est à dire les moments cool avant la gloire! Mais il a perdu le contrôle de sa vie (référence : "She's lost control"), il est ravagé par un flôt de contradictions. Son suicide n'en sera que légitime. Et cette représentation à l'écran dans un Macclesfield magnifié est redoutable de justesse et de pureté, entre longues séquences silencieuses, caractérisant le personnage fascinant comme celui de Marlon Brando dans Apocalypse Now, et scènes musicales nostalgiques montrant les paroles mélancoliques du chanteur comme une évocation de ses sentiments personnels quotidiens. Un des meilleurs films de l'année.
Magnifique Sam Riley qui incarne totalement le personnage de Ian Curtis. Samantha Morton se donne aussi beaucoup. Deuxième étoile, et quelle étoile, pour les reconstitutions des lives de Joy, qui donnent la chair de poule (et ce sont les acteurs qui ont réenregistrés les morceaux, c vraiment un bel exploit!!!) Par contre, Control est bien un film de photographe: sens du cadre, N&B léché, recherche de l'Image qui signifie (en l'occurence, l'écrasement urbain des personnages). Et Corbijn, apprenti réalisateur, est incapable de donner de la profondeur à sa mise en scène et aux situations que traversent les protagonistes! Sans le surplus d'activité de ses 2 acteurs principaux, ce film ne serait réduit qu'à un joli album de photographies, d'icônes à ne pas toucher. On en reste donc à l'hommage poli, et un brin voyeur tout de même!!! Le type se suicide, on montre comment pourquoi, mais pas trop non plus puisqu'il faut garder la légende intact, ce qui laisse un gros goût d'inachevé! Pas de place pour la fiction ici, tout est "contrôlé" dirait-on, et c bien dommage devant un tel sujet dramatique. Emouvant mais agaçant! Un film reste à écrire sur Ian Curtis et la folie Joy Division...
Je crois que ce film est le premier "biopic" sur une rock star qui me semble totalement honnête. La réalisation est superbe, l'interprétation troublante (Sam Riley crève l'écran) et l'histoire pleine de sens... bref on ressort touché au coeur par la vision de ce "Control" de Deborah Curtis et Anton Corbijn.
Une expression allégorique et sublime de la Beauté. Du très grand cinéma, comme on aimerait en voir plus souvent. Une esthétique rock n roll à couper le souffle. Les acteurs ne jouent pas, ils SONT. Sam Riley donne à son personnage une force exceptionnelle, et en même temps, une magnifique fragilité. On sent derrière la caméra l'oeil d'un photographe. Les images, sensibles et sublimes, "parlent", ont autant de sens que les mots. Et la musique, inoubliable, fait décoller les émotions. Je ne suis pas près d'oublier ce film.