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Estonius
3 343 abonnés
5 452 critiques
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5,0
Publiée le 9 avril 2015
Une belle réussite. Le scénario est très fort et nous montre un petit professeur fasciste par conformisme et acceptant une mission dont le dénouement va lui échapper et qui révélera sa lâcheté. Les décors italiens dans le style mussolinien sont assez prodigieux. La caméra donne le vertige, accumulant des travellings insensés et des plans séquences vertigineux. L'interprétation est excellente avec un Trintignant au top, Quant à Sandrelli et Sanda elles nous enchantent et les rares moments de nudité sont très joliment filmés. Certaines scènes resteront en mémoire, le fonctionnaire avec ses noix sur son bureau, le père dans son asile, la scène du bal à Nogent (une merveille), le final ou Trintignant pète un câble. Seul l'assassinat du professeur est un peu lourde, mais ça n'empêche pas le film d'être un réel chef d'œuvre de l'histoire du cinéma italien et du cinéma tout court.
Bertolucci signe un film vraiment intéressant, non seulement c'est une critique du fascisme, mais en plus la psychologie de Marcello est vraiment bien développée. De plus, je trouve le scénario vraiment original. La réalisation est fluide et travaillée, créant ainsi des plans très beaux. Mais il y a aussi la photographie magnifique et l'excellente musique de Georges Delerue.
Dans l'Italie des 30's, un homme obsédé par l'idée de devenir "normal" rejoint une police secrète fasciste, et se voit chargé d'abattre son ancien professeur devenu activiste politique. "Il Conformista" est un film ambitieux, qui mêle avec aisance d'une part une critique du régime fasciste, violent et intolérant, et d'autre part la psychologie d'un homme étrange, rongé par une culpabilité qui le pousse à se "conformer" à la norme jusqu'à mettre ses idées au placard. Jean-Louis Trintignant incarne ce personnage tout en retenue et en subtilité, que ce soit dans la froideur meurtrière ou la passion amoureuse. Mais le film captive surtout par sa forme. La photographie de Vittorio Storaro est magnifique, et donne lieu à de superbes images (décors hivernaux ou nocturnes, jeux d'ombres, etc.). Tandis que la réalisation de Bertolucci est fluide et soignée, livrant plusieurs clins d'oeil à l'Antiquité, offrant de très beaux plans, et exploitant à merveille l'architecture de l'époque. En somme, ce mélange de film noir et de thriller est à retenir.
"Le conformiste" est un très bon film de Bernardo Bertolucci. Comme souvent avec ce dernier, la photographie et les images sont magnifiques, les acteurs excellents (Un des meilleurs rôles de Jean-Louis Trintignant), la musique superbe. On comprend bien ici le propos de Bertolucci et l'idée de base de son film est des plus intéressantes. Je conseille l'édition blu-ray sortie chez Raro Video avec VO et VF notamment. L'image est sublime. J'ai redécouvert le film.
Les images sont magnifiques malheureusement le film n'est pas facilement abordable et on finit par le visionner assez distraitement. Du coup difficile de se faire un avis sur le personnage qui va comme un gant au jeu de Trintignant et sur le film. Je pense tout de même qu' il y a pas mal de mou pour le chat mais bon ...
Je vais peut-être raconter ma vie, mais il faut absolument dire que pour un film dont j'attendais tant, c'est le seul qui soit allé infiniment au-delà de toutes mes espérances. Bernardo Bertolucci a un oeil pour sublimer à ce point des images qui seraient fades avec n'importe lequel d'entre nous. Une splendeur totale, de bout en bout. La photographie de Vittorio Storaro est une hallucination visuelle comme le seront Apocalypse Now et Le Dernier empereur, un autre chef-d’œuvre de Bertolucci. Entre les danses lascives et la musique lancinante de Georges Delerue, le personnage de Marcello erre et se souvient. Il se souvient d'événements qui l'ont conduit au drame évoqué dans le film, de sa carrière, de son enfance (dont un événement particulièrement ignoble qui serait le moteur de ses convictions fascistes), évoqués par des scènes de flash-back aussi élégantes que les personnages et les crimes sont élégants. Car même le meurtre, même le sexe peuvent être accomplis avec élégance pour Bertolucci. Marcello tombe amoureux d'un regard obsédant, il s'attache à des convictions qu'il quittera le lendemain. Conformiste ? Certainement pas. C'est un personnage tiraillé par ses idées, ses supérieurs, les femmes qui l'entourent. Lorsque Marcello est pris dans une joyeuse farandole dont il ne peut s'échapper, on comprend qu'il s'est pris dans les mailles d'un terrible filet. Il paraît en sortir indemne, mais sans doute en proie à la folie. Le Conformiste est une longue rêverie dans les années trente magnifiquement reconstitués : décors, voitures, costumes... Dans un train, le soleil couchant accompagne les amants, en s'endormant. Dans une pièce sombre on fait jouer les ombres pour créer une caverne platonicienne. On retraverse une fois de plus le pont de Bir-Hakeim, on est plongé dans un Bertolucci. Le meilleur.
Véritable portrait de l'homme qui veut survivre à tout prix, "le conformiste" raconte l'histoire d'un homme italien fasciste durant la période de Mussolini qui travaille dans les services d'espionnage. Jean-Louis Trintignant incarne cet homme qui se veut opportuniste, qui se soumet aux circonstances, qui ne ressent absolument rien pour personne, ni amitié ni amour. Seule la survie compte pour lui. Bernardo Bertolucci dresse une critique virulente contre les fascistes, le protagoniste le premier n'est qu'un traître et un lâche. Toutes les scènes comptent, toutes les phrases des différents personnages traduisent leurs différentes personnalités et l'on devine tout de suite qui sont les moutons et ceux qui ne veulent pas se soumettre à l'autorité de l'époque. Dominique Sanda incarne une femme courageuse, forte de caractère, belle comme le jour, séduisante, s'opposant à tous les principes des conventions, bref une femme qui croque la vie tout en défendant une vision contraire à l'ordre fasciste. Le film possède un scénario riche en profondeur, propose un rythme rapide et figure comme l'un des premiers longs-métrages engagés contre l'idéologie du parti fasciste. Bertolucci nous montre comment un homme qui se dit amoureux d'une femme peut la trahir au point de la voir se faire massacrer sans tenter d'intervenir. Le fasciste pour le réalisateur est un homme ignoble, qui accepte les avantages et les inconvénients certes de son parti, mais qui n'hésite pas à tourner sa veste lorsque la politique change de camp dans son pays. Cette image de l'homme au vingtième siècle durant la période la plus raciste de son temps durant la seconde guerre mondiale prouve qu'il n'est qu'un barbare, qu'un tueur, qu'un être qui ne respecte rien ni personne du moment qu'il puisse vivre. Ces hommes sont des collaborateurs, ces hommes sont cruels, ces hommes apprécient ce parti qui leur permet de s'attaquer aux minorités, leur violence est volontaire, leurs actions sont la torture et le meurtre bref Bernardo Bertolucci rédige et réalise un portrait virulent et réaliste de cette période de crise économique qui a laissé place à la haine et à la barbarie, un long-métrage essentiel et toujours d'actualité. Un chef-d'oeuvre du réalisateur italien!
voilà le type même du film infaisable aujourd'hui. Bertolucci, marxiste bon chic bon genre filme si gracieusement ce qu'il dénonce que le film a tous les attraits et la beauté des films ambigus et contestés de l'époque comme Portier de Nuit et Lacombe Lucien..le fascisme, c'était beau et çà c'est compliqué à expliquer..
Après avoir vu La luna et Le dernier empereur je continue mon exploration de l'univers de Bertoluci, et je dois dire que Le conformiste m'apparait pour l'instant comme son meilleurs, le sens esthétique y est très aboutis (malgré une utilisation un peu agaçante du zoom caractéristique des années 70), il utilise ses éclairage et ses couleurs en peintre sans que jamais ils ne viennent parasiter l'histoire en renforçant au contraire le romanesque tragique. Comme dans La luna et dans Le dernier empereur, Bertolucci met en scéne un homme poursuivis par son passé et en quête de son identité qui souhaitant a tout prix se fondre dans la masse, nier tout ce qui le différencie des autres adhère au fascisme et finis par agir contre ses sentiments profonds. Les scénes finales montrant la fin du régime mussolinien et par conséquent l'éclatement de toutes ses illusions ont un parfum apocalyptique. Une fois de plus Jean Louis Trintignant est extraordinaire Très grand film donc, qui confirme Bertolucci comme un très grand réalisateur, qui est malheureusement regarder un peu trop souvent avec condescendance aujourd'hui par rapport a d'autre cinéaste transalpin de la même époque.
L'oeuvre est imparfaite et pourtant c'est un cinéaste au sommet de son art qu'on a derrière la caméra. Imparfaite à cause d'une psychologie qui n'est forcément tout le temps convaincante et du fait que le réalisateur ne nous épargne pas quelques-uns de ses traits marxistes. La scène avec la vendeuse de violettes est à ce niveau-là très agaçante. Et bien que le film soit une critique juste et sans concession du facisme, c'est ici la forme qui prend le pas sur le fond car elle est tout simplement splendide. La superbe photographie de Vittorio Storaro capte magistralement les teintes sombres, grisâtes et aussi très blanchâtres de l'aspect hivernal qui règne tout au long du film. Ceci et les plans très stylisés donnent un esthétisme visuel unique à l'oeuvre. La danse voluptueuse entre Dominique Sanda et Stefania Sandrelli et la très froide et marquante scène de meurtres en sont les meilleurs exemples. La musique tristement hantée de Georges Delerue achève de rendre l'ensemble magnifique. Jean-Louis Trintignant est impressionnant de complexité et ressortir de façon totalement admirable toute la tragédie d'un homme. Et Dominique Sanda et Stefania Sandrelli n'ont jamais été aussi sensuelles et aussi bien filmées. Une oeuvre élégante et magistrale qui prouve que Bertolucci est véritablement un très grand cinéaste.
La photo, les décors, sont époustouflants. J.-L. Trintignant interprète avec une insondable efficacité la veulerie et le cynisme, le réalisateur a le sens du contrepoint ironique. Le problème est que la fable psychologico-politique n’est guère convaincante. Trop simple de ne voir dans le fascisme qu’une somme de veuleries, d’expliquer le grégarisme, la haine du hors norme par une agression homosexuelle durant l’enfance.
13 713 abonnés
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5,0
Publiée le 1 juin 2016
Encore une oeuvre admirable de Bernardo Bertolucci qui trouve ici toute sa vigueur d'expression où la perfection formelle s'allie à une analyse des motifs occultes d'un fasciste et son ècroulement à la fin de la guerre! Comme dans "La strategia del ragno", le thème de la trahison se retrouve ègalement dans "Il conformista", dont le hèros est un italien moyen! Le film est inspirè d'un excellent roman d'Alberto Moravia et retrace donc de nouveau l'histoire d'une traîtrise : Marcello (sans doute le meilleur rôle de Jean-Louis Trintignant) accepte de feindre d'être l'ami d'un intellectuel antifasciste, rèfugiè à Paris, afin de l'assassiner! spoiler: L'un des ressorts essentiels de l'intrigue est le traumatisme subi par le hèros au cours de son adolescence, celui-ci ayant ètè sèduit et abusè par un chauffeur homosexuel jouè par Pierre Clèmenti. "Il conformista" comprend aussi des scènes spoiler: d'amour lesbien entre Stefania Sandrelli et Dominique Sanda, deux superbes actrices qui atteignent des sommets! L'une dans un train avec ce crèpuscule rougeoyant, l'autre dans une forêt avec sa brume matinale! Si l'homosexualitè fèminine est facilement admise comme objet de spectacle, depuis la danse lesbienne de "Die Büchse der Pandora" jusqu'à celle de "Il conformista", elle n'en demeure pas moins fascinante! De plus, le sujet est traitè de façon presque onirique, avec une grande intensitè poètique et un riche contenu psychanalytique! Une nouvelle fois passionnante èvocation d'une èpoque, celle du fascisme, mais se dèroulant en grande partie à Paris! Bertolucci y manifeste sa maîtrise de la couleur, son emploi savant des dècors (volontiers baroques) et le lyrisme des paysages (la forêt lors de la sèquence de l'assassinat). Après le chaos de "Partners", Bertolucci s'est senti attirè presque abstraitement par l'ordre de ce « conformiste » . La musique de Delerue, la photo de Storaro et les larges dècors vides rèussissent à crèer une atmosphère prenante, serrant au plus près ce « conformiste » qui cherche un sens à sa vie pendant la montèe du fascisme italien! Inoubliable...
Le film le plus réputé de Bertolucci ne m'a pas plus convaincu que cela, comme les autres supposés chefs d'oeuvre de l'italien, tels Noveciento et Le dernier tango à Paris. Pourtant, comme souvent, le sujet est ambitieux et intéressant. Un italien qui ne cherche qu'à être comme les autres, peut-être pour s'alléger de toute responsabilité, est devenu fasciste sans conviction. On lui demande de partir à Paris tuer son ancien professeur de philosophie aux activités antifascistes. Le conformiste hésite, en particulier à cause de la femme du professeur... On devine bien le propos du réalisateur. Par contre, malgré de beaux plans et une interprétation de premier ordre, la démonstration n'est pas toujours convaincante. Le début, melting pot chronologique de ce qui va suivre, n'est qu'un effet de style. Les personnages sont assez mal définis, tant et si bien que la puissance du sujet se dissipe. Je peine à voir ce qui fait le prestige immense de ce film, même si c'est loin d'être une croûte.
Un très grand rôle pour trintignant , son meilleur peut être. Ce film étonnant rappelle les premiers de son auteur comme prima della rivoluzione par exemple.
Comment décrire Le Conformiste? Faisons simple: c'est pour moi le plus beau et le plus grand film de l'histoire du cinéma (et je n'ai pas peur de le dire).