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Plume231
3 882 abonnés
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4,0
Publiée le 25 mars 2013
Rarement un scandale n'a donné autant de raison d'être à l'oeuvre qui l'a provoqué (bien malgré elle ici !!!), car "La Religieuse", stupidement rebaptisé à l'époque à cause de la Censure "Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot", adaptation d'un roman du XVIIIe Siècle écrit par Denis Diderot montrait l'état d'esprit d'une France des années 60 partagé entre traditionalistes et ceux qui feront Mai 68. Le film, comme le livre auquel il est reste assez fidèle contrairement à ce qui annoncé au début (encore la Censure !!!), n'a rien d'antireligieux ; en fait on peut le prendre juste comme un pamphlet digne et puissant pour le respect de la liberté individuelle. Seule grande entorse à Diderot, alors que l'écrivain des "Lumières" laissait le sort de son héroïne en suspens le film non, mais la fin proposée dans ce dernier n'a rien d'illogique par rapport au reste. Jacques Rivette, dont je suis loin d'être fan de la suite de sa carrière, épure sa mise en scène pour faire sentir l'atmosphère d'enfermement dans lequel vit la protagoniste, se montre souvent inspiré en particulier au niveau sonore, à l'instar de la BO qui donne une résonance moderne intéressante à l'ensemble, et dirige admirablement la sublime Anna Karina pour ce qui est certainement le plus grand rôle de sa carrière. Beaucoup de bruit pour un très beau film.
Oeuvre polémique pour l'époque . Et il faut dire que c'était osé . Meme si la mise en scène est classique , le sujet lui est encore d'actualité . L'interprétation d'Anna est juste c'est peut etre son role le plus impressionnant de toute sa filmographie. A voir .
Après Paris nous appartient, film déroutant qui révélait déjà un grand auteur, Rivette tourne cette Religieuse, adaptée de Diderot, qui déclencha un immense scandale et les foudres de la censure à sa sortie. Evidemment, les temps ont changé et les émois ne seraient plus les mêmes aujourd’hui, donc ne nous attardons pas sur ce point. Relevons plutôt la distribution d’où émergent Anna Karina, Micheline Presle, Francine Bergé, Liselotte Pulver et Francisco Rabal, ce dernier tenant le seul rôle masculin de quelque épaisseur dans cet univers de femmes. Saluons ensuite une mise en scène à la fois d’école et hautement originale, une direction d’acteurs parfaite et une utilisation de la musique d’une manière réaliste et non redondante (un peu comme chez Deville). La réflexion philosophique est réelle (évidemment puisqu’on part de Diderot) et profonde. L’enfermement, la soumission, la terrible trilogie chasteté - pauvreté – obéissance et ses alternatives : le mysticisme, le sadomasochisme, la sexualité… avant l’ultime : la mort choisie, conçue comme un départ. Ajoutez à cela l’innocence et son corollaire, l’ignorance… Que de thèmes, quelle densité ! Deux heures quinze qui passent dans un souffle, une œuvre d’une grande tenue, d’une rigueur intellectuelle et morale parfaite, bref, un chef-d’œuvre éternel qui n’a pas pris une ride.
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4,0
Publiée le 10 mai 2011
En 1966, Jacques Rivette devint malgrè lui une vedette de l'actualitè avec l'affaire de "La religieuse". Quelques annèes auparavant, Rivette et Jean Grimault avaient dèjà adaptè pour la scène ce roman de Diderot, dont l'hèroïne, Suzanne Simonin, est enfermèe au couvent par ses parents et subit un traitement sèvère de la part de ses supèrieures, avant d'être sèduite par l'une d'elles, subjuguèe par ses charmes! Au thèâtre, l'adaptation de cette oeuvre très cèlèbre du XIIIème siècle ne provoqua aucun scandale! Au cinèma, ce film de souffre interprètè par une superbe Anna Karina eut avec la censure des ennuis qui donnèrent lieu à de nombreuses protestations! Jean-Luc Godard, notamment, envoya une lettre à Andrè Malraux en faveur du film courageux et lucide de Jacques Rivette et contre l'interdiction! "La religieuse" fut pourtant prèsentè au Festival de Cannes et sortit un an plus tard, seul succès populaire de Rivette d'ailleurs! Son interdiction parait bien ridicule aujourd'hui! Censeurs et producteurs avaient même rèussi à nous faire allonger le titre de cette façon: "Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot". Loin d'être subversif et anticlèrical, ce film est au contraire d'une haute tenue et d'une rigueur morale frisant l'austèritè...
Mon second Rivette, j'avoue en avoir attendu beaucoup de ce film, sans doute trop. En effet j'adore les histoires de bonnes soeurs chez Dumont, Powell, Cavalier… Et là voir une bonne soeur jouée par Anna Karina j'étais aux anges par avance. Le début du film est assez intéressant avec cette fille qui est rejetée par tous, obligée de d'entrer en religion. Seulement je dirai que 2h15 c'est vraiment long pour ce film. Du coup le film souffre du même défaut que Paris nous appartient je dirai, ils sont trop long. J'ai l'impression que rivette ne parvient pas à m'intéresser pendant 2h15. Je pense qu'une heure et demi seraient largement suffisantes. Ou bien il faut aborder la chose sous un autre angle plus contemplatif. Après le film n'est pas nul loin de là il montre des scènes très critiques sur le traitement des soeurs même s'il y a un avertissement au début du film, sur le fait qu'il en faut pas prendre tout comme la vérité absolue. Mais globalement après une heure, j'ai commencé à me décrocher, je n'arrivais plus à me prendre d'empathie pour cette Suzanne, comme c'était le cas dans un contexte différent pour Thérèse chez Cavalier.
Oeuvre polémique tiré de Diderot, le combat d'une jeune fille torturée psychologiquement et physiquement par des soeurs d'un couvent. Dans la seconde partie l'ambiguïté sexuelle est finement observée, Anna Karina est magnifique et l'histoire est terrible mais les images sont plutôt austères.
Un film qui fit scandale ? Autres temps, autres moeurs... car le parfum de scandale s'est bien évaporé. Reste donc uniquement un film. C'est déjà dommage quand on espérait voir plus que cela. Bon, le film est bien construit, bien filmé, Anna Karina y est très convainquante et plutôt séduisante. Rien de transcendant non plus mais de la belle ouvrage à la Rivette.
Réalisé en 1966 par Jacques Rivette, " La Religieuse " est une oeuvre austère et qui se regarde avec un certain d'intêret grâce à la subtile performance d'Anna Karina dans le rôle de la touchante Suzanne Simonin, à la mise en scène très classe du réalisateur français et à la photographie magnifique d'Alain Levant. Un bien joli film donc et qui meriterait d'être découvert par le plus grand nombre.
"La religieuse est un film a scandale qui fut censuré en France pour plusieurs raisons. Une des raisons est la représentation très choquante concernant les soeurs, le couvent, les prêtres...etc mais hélàs cette représentation était réelle au moment des faits a cette époque dans certains couvents et Diderot voulait dénoncer tout ça en l'écrivant. Il était vrai que de jeunes filles se faisaient battre et violer pendant que les parents ne savaient rien maintenant bien sur cela n'arrive plus.
La révolte d'une nonne contre des voeux imposés qui prend peu à peu l'envergure d'une passion qu'on pourrait dire religieuse contre l'aliénation même (contre l’enfermement et la discipline monacale, mais aussi la perversion sexuelle ou la débauche). La langue a la force de celle du théâtre classique, la mise en scène est remarquable de sobriété et d'ingéniosité, particulièrement dans la gestuelle des acteurs.
Adaptation de Diderot parfaitement reussie de la part de Rivette pour ce film qui a connu bien des problèmes à sa sortie, d'un couvent ou regne l'intolèrance à un autre à l'étonnant ton libertin ou l'on chante plaisir d'amour, la religion n'est pas épargnée, superbe interprètation d'Anna Karina.
La Religieuse, adaptation d'une oeuvre de Diderot, est un film sur les différentes formes d'enfermements. De manière subtile et nuancé, tout y passe. Le jeu d'Anna Karina est merveilleux. Certains plans ressemblent à de beaux tableaux, avec leurs clairs-obscurs et la composition millimetrée. Cependant, ce qui m'a le plus plu, c'est cette manière de tout faire dans la nuance : des personnages horriblements humains, un lyrisme qui n'est pas baveux et surtout, une mise en scéne très juste de l'horreur de la vie qui ne tombe jamais dans le spectacle ou la provocation.