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Benjamin A
713 abonnés
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4,0
Publiée le 3 février 2015
C'est en Suède au début du XXème siècle qu'Alexandre et sa sœur Fanny vivent au sein d'une famille aisée dont les parents travaillent dans le monde du théâtre. Adapté de sa propre vie, Ingmar Bergman écrit et met en scène "Fanny et Alexandre" qui était d'abord prévu en quatre parties pour la télévision (avec un total de 312 minutes) puis qui sortit en salles sous une version de 188 minutes.
Version cinéma :
Dès la première séquence et ce repas de noël chez une famille aisée, Ingmar Bergman nous transporte au cœur de la vie de Fanny et Alexandre, où l'on découvre d'abord toute la famille puis les serviteurs. Dès le début et ces simples séquences de vies, Bergman montre toute sa justesse et son intelligence derrière la caméra, donnant une atmosphère aussi belle que mélancolique à son oeuvre et c'est un vrai plaisir que de découvrir cette famille à l'écran.
"Fanny et Alexandre" c'est tout simplement une représentation de la vie, mais tout le long intéressante, impossible de décrocher les yeux de l'écran. Une vie qui commence de manière joyeuse avant que Fanny et Alexandre doivent faire face à un drame majeur puis se retrouver face à un beau-père cruel. Bergman nous fait vivre cette vie à travers la vision de ses deux enfants, chacun voyant les choses et agissant différemment et confronte ces deux visions du monde. D'une grande justesse, Bergman aborde plusieurs thèmes à l'image de l'amour, l'illusion, la vie en couple, l'éducation, la religion, l'art, l'enfance, la famille ou encore le fantastique et la représentation des morts et des vivants, on retrouve le théâtre via Shakespeare, que ce soit joué sur scène ou symbolisé dans la vie.
Alors, cette version cinéma ne me paraît pas non plus exempte de tout reproche à commencer par une dernière heure qui s'étire parfois un peu inutilement, dû à un léger manque de profondeur pour certains personnages (ce qui donne de l'espoir pour la version longue, initialement prévu par Bergman). Mais rien de vraiment préjudiciable tant ce film reste beau et nous fait passer par tout un cocktail d'émotions allant du rire aux larmes en passant par de l'empathie ou la sympathie pour certains personnages, Bergman orchestre avec brio son récit de bout en bout et se montre aussi brillant à l'écriture qu'à la réalisation.
Testament voulu par Bergman où, en adaptant sa propre vie, il raconte avec intelligence, talent et émotion la vie, les sentiments et plusieurs autres thèmes où il s'appuie sur une justesse d'écriture et d'interprétation.
Version longue :
Personnellement, je pense que la version longue, qui contient plus de deux heures supplémentaires, peut vraiment apporter ce qui manque (toute proportion gardée) à cette version cinéma, à savoir encore plus de profondeur et une véritable entré au cœur de cette famille. Elle sera surement vu d'ici quelques semaines voire quelques mois...
Ce sera... beau. Et brutal. Beau parce que brutal. Le vertige du film tient à ce grand écart entre ces actes individuels monstrueux, perpétrés dans la plus grande indifférence morale, et une sorte de fatum qui s'abat sur les individus déjà meurtris par le malheur. Une fois le film terminé, quelque chose comme un frisson métaphysique aura parcouru l'échine du spectateur.
Bergman nous raconte ici la vie à travers les yeux d'un petit garçon, sa dureté, son injustice, ses spectacles, sa beauté. L'histoire se situe au début du 20ème siècle, lorsque tout était simple et à la fois compliqué. Rien ne bat un film de Bergman, ses dialogues, sa mise en scène. Le film traite de beaucoup de choses, la jeunesse, la vieillesse, la vie, la mort. Un film essentiel, qui en dit long sur beaucoup.
Je n'ai vu que la version "courte" et les manques se font sentir. Le film est appréciable par le travail de la couleur et la mise en scène sans faute. Bergman semble se libérer d'un poids avec ce film.
Sublime. Grandiose. Un des chef d'oeuvre de Bergman. Je ne l'avais vu qu'en DVD (import, même pas disponible en france il y a encore quelques mois), et pouvoir le re-découvrir en salle est une opportunité que je ne vais pas laisser passer ! chic chic
"Fanny et Alexandre" est un chef d'oeuvre. Voilà, maintenant que c'est dit, je peux commencer à écrire cette critique. Je dois avouer ne pas trop connaître le cinéma d'Ingmar Bergman (je n'ai vu actuellement que "Le Septième Sceau" en des temps reculés). Quoi de mieux que commencer (je ne dis pas continuer car je n'ai plus tellement de souvenirs du "Septième Sceau") par le film testamentaire du réalisateur suédois? "Fanny et Alexandre" est une représentation de la vie, tout simplement, avec une pointe d'onirisme et de fantastique. Dernier film réalisé par Bergman pour le cinéma ("Fanny et Alexandre" existe aussi sous forme de série TV de 5 heures qu'il me tarde de voir), il y a une grande humanité qui émane de ce film. Séparé en 3 grands axes, pour cette version cinéma, le film s'ouvre sur la longue séquence du réveillon de Noël, fêtée chez la grand-mère, qui est tout simplement un exemple en la matière, au même titre que la séquence du mariage dans "Le Parrain" et "Voyage au bout de l'enfer" (même si les deux films sont très différents). Puis le récit continue alors que le père de Fanny et Alexandre décède, et que la mère se remarie avec un évêque aux tendances bigotes et quelque peu cruelles. Puis, la troisième partie se concentre sur cette vie en "enfer" pour les enfants, et ses répercussions. "Fanny et Alexandre" représente la vie, comme je le disais. On y rit, on y pleure, on éprouve de la colère, tous les sentiments humains y passent et sont merveilleusement mis en scène par Bergman. Les questions métaphysiques sont posées avec maestro, sans qu'elles ne viennent alourdir le récit (bien au contraire), accompagnés d'un aspect fantastique bienvenu, permettant de faire l'amalgame entre le monde des morts et celui des vivants, et ainsi de permettre à Bergman de poser les questions qui habitent ses personnages, et donc sa propre personne. "Fanny et Alexandre" est l'un des plus beaux films réalisés pour le cinéma, et je dis ceci sans mâcher mes mots. Tout dans le film est d'une justesse, d'une magnificence que ce soit dans le scénario ou dans la réalisation. Bergman, pour son oeuvre d'adieu au cinéma lui apporte un chef d'oeuvre qui restera gravé dans les mémoires.
Un des derniers grand chef-d'oeuvres de Bergman. La métaphysique dans toute sa beauté, avec ses personnages ambigus, ses réflexions sur la famille, sur les différents masques qu'utilisent les membres de la riche famille, sur l'enfance et sur le fait qu'on est tous les mêmes en suivant différentes voies, on se ressemble au fond! Pour commencer chaque plan chez Bergman est plein de signification. Comme les premiers plans pour le repas de Noël où chaque plan est encadré comme au théâtre et où chaque invité joue un rôle: le rôle de la satisfaction, non-problème. Ensuite ce fameux chat noir qu'on voit tout au long du film, annonciateur des horreurs que Fanny et Alexandre vivront. Tout le film est une analyse de la famille suédoise (et je connais puisque je le suis), et à chaque repas de famille, ça tourne au même manège: les masquent tombent quand ils vont dormir. En revenant sur le film en lui même, les acteurs sont très bons, tout comme la photographie et la bande-son, discrète mais efficace. Un chef-d'oeuvre (quoiqu'un peu long) de la part d'un des réalisateurs les plus influents de tous les temps! Bravo!
Chronique d'une année orageuse de la vie d’un frère et d’une sœur nés dans une famille aristocratique suédoise au début du XXe siècle. Entre récit autobiographique et conte fantastique, une fresque dense et magnifique malgré un rythme lent, à la mise en scène sublime qui couvre les thèmes chers à Bergman comme l'enfance, la religion, la famille, le deuil.
Même si le film a quelques défauts mineurs (film un peu long, on sort peu des deux décors principaux des habitations des héros éponyme du film), c'est un chef d’œuvre incontestable. Et mon dieu que INGMAR BERGMAN EST UN IMMENSE GÉNIE. En effet le scénario, l’interprétation, les décors, ma mise en scène atteignent la perfection. Et si on trouve à la fin de la première heure que le film s’essouffle un peu, ce n'est que' pour arriver à la tension dramatique insoutenable des scènes de confrontation de Alexandre et de son beau-père. A l'heure ou les critiques de nos jours ou les médias encensent le premier réalisateur venue, que ces derniers revoient le travail de Bergman et ils comprendront ce que c'est d’être un réalisateur de génie. Un film indispensable à l'histoire du cinéma.
Ce film, cette merveille, ce chef-d'oeuvre est le plus abouti d'Ingmar Bergman. Splendeur visuelle, tableaux de famille chaleureux, pathétiques, agressifs ou fantastiques, le film se suit comme un rêve. Bergman, le chef d'orchestre, dirige les acteurs avec raffinement, les enfants sont tout aussi touchants que les vieillards. Sven Nykvist restitue l'atmosphère tamisée d'une grande famille bourgeoise de la Belle époque. Conte fabuleux et fantasmagorique, Bergman passe de scènes tendres aux scènes austères, lugubres et tristes avec virtuosité : toute son œuvre se résume dans ce monument.
Dire que j'ai eu un immense coup de coeur pour cette oeuvre, qui est la somme et le testament d'un des plus grands cinéastes du monde ainsi que son film le plus abouti, relèverait de l'euphémisme. J'ai rarement autant senti la perfection dans tous les aspects d'une mise en scène absolument magnifique et magistrale, en un mot parfaite dans le sens le plus prodigieux du terme. Il y a tout Bergman dans ce film : le puritanisme, l'hédonisme, l'art de l'ellipse, la densité, le fantastique, des éléments autobiographiques. Mais il y a aussi des références à Strindberg, à Dickens. Et même Shakespeare vient enrichir un récit fascinant, d'autant plus qu'on le voit par le regard d'un enfant, et au final optimiste qui ne va jamais là on l'attend. Ingmar Bergman était un génie. "Fanny et Alexandre", chef d'oeuvre absolu, en est une preuve définitive et merveilleuse.
D’après François Truffaut, un chef d’oeuvre doit avoir des caractéristiques particulières… Une des plus importante consiste l’existence d’un don du metteur en scène à son film. Pour lui, on doit pouvoir ressentir derrière chaque scène, l’ommniprésence du metteur en scène. Il n’existe pas de film regroupant autant le fait précedemment d’écrit que Fanny et Alexandre. Nous nous interrogerons donc sur ce qui fait de « Fanny et Alexandre » un don personnel de Bergman, comme un enfant. ■Bien que Alexandre partage la vedette avec sa soeur Fanny sur le titre du film, il est inévitablement certain qu’il en est le personnage principal. En effet, tout au long du film c’est finalement le regard d’Alexandre qui sera le plus exploité. Bergman délivre à travers son personnage une idée de l’enfance simple et complexe à la fois. Durant le film, Alexandre se montre obeissant et désobeissant, il se montre heureux et malheureux, curieux et lassé, respectueux et méprisant ou même têtu et lunatique. Il est heureux de recevoir ses cadeaux pour noel (comme généralement tous les enfants) et s’amuse sans complexe du « feu d’artifices » de l’oncle Carl. Il ne pense pas à la mort, ou du moins à la sienne : l’omniprésence des horloges dans la maison ne lui fait pas peur (son caractère est parfaitement résumé dans la scène d’ouverture). ■Sa soeur, quant à elle, a une personnalité beaucoup moins affirmé. Fanny est beaucoup plus timide et parle peu. Elle est beaucoup plus influençable que son frère, certainement à cause de la différence d’âge. A l’inverse d’Alexandre, personne ne s’acharne contre elle. ■Les deux enfants ont donc des caractères plutôt très différent, cependant cela ne les empêche pas de s’aimer au fond de même. Ce qui finalement entre en opposition avec l’enfance et son innocence attitrée c’est cette vieillesse pesante. En effet, après la scène de la fête de noel, un à un les personnages pensent à la mort. Héléna la première tente de parler d’autre chose mais fond en larmes à chaque fois que l’idée de la mort lui revient. Oscar, le père de Fanny et Alexandre, se montre nerveux dès le début de la fête. L’oncle Carl pleure également le soir dans son lit au coté de sa femme comme un enfant et Gustav Adolf perd son désir pour la nourrice à cause d’une blague sur son âge. Cette opposition dès le début du film est frappante. La scène de Noel ressemble finalement beaucoup à la fête présente dans la règle du jeu. Les passions se déchainent de tous les côtés, les personnages cours, les hommes se lâchent (Gustav Adolf saute sur la nourrice et Carl se livre à un « feu d’artifices »). La profondeur de champ, parfaitement exploitée, rend d’avantage l’image vivante. Bergman, fils de pasteur, a toujours méprisé profondément la religion. Cela se retrouve dans le film a plusieurs endroits. On peut le voir dans la scène de l’enterrement où il balance toutes sortes de grossiéretés. On peut également le voir dans la scène du mariage entre sa mère et le pasteur où celui ci se jète sur une table. Mais l’image la plus frappante reste celle du beau père, ce pasteur violent et détestable qui va conduire Alexandre a détesté la religion Chrétienne (Ce mépris est poussé encore plus loin : c’est un Juif qui vient délivrer les enfants du pasteur). ■ Comme le dit le très beau et sincère discours d’Oscar au début du film, le théâtre est un monde à part ; un monde meilleure. Il essaye de lutter contre le monde extérieur, parfois il y arrive, parfois l’échec est important (décès de Oscar par exemple). Le théâtre perd finalement toujours puisque Oscar meure pendant qu’il jouait. ■Le théâtre est présenté comme un décor de fond, un bonheur inaccessible : Alexandre lit une pièce dans son lit, le pasteur lui saisit des mains violemment. ■Il y’a également cette scène incroyable où Dieu apparait devant Alexandre, le terrorise et le contraint même à demander si il est sur le point de mourir. Finalement le Dieu en question n’est qu’une marionette issue du théâtre de marionettes. ■C’est également le théâtre qui finira le film : un extrait de la pièce « Le songe » de Strindberg. En effet le film se termine ainsi : « Tout peut arriver, tout est possible est probable. Le temps et l’espace n’existent pas. Sur un fragile tissus de réalité notre imagination tisse de nouveaux modèles. » Encore un bel hommage au théâtre avec cette définition qui vient donc conclure le film. ■Bergman pousse encore plus loin ses relations avec le théâtre : le vrai père d’Alexandre est l’acteur (Oscar), le pasteur n’est que son beau-père. Critique complète et illustrée : http://vingtquatrefoislaveriteparseconde.wordpress.com/