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Newstrum
46 abonnés
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5,0
Publiée le 18 août 2017
Bergman s'imagine une autre enfance (et un autre père que le sien) dans ce film magnifique où ses rêves d'enfant se trouvent transfigurés par le cinéma. Un film testamentaire, non seulement parce que c'est le dernier film de Bergman exploité au cinéma mais aussi parce que Fanny et Alexandre permet de mieux comprendre tous ses autres films et notamment la souffrance qui les traverse. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
Fanny et Alexandre est un bon film d'Ingmar Bergman, beaucoup trop long au début mais qui se rattrape à la deuxième moitié du film. Les acteurs m'ont semblé jouer correctement, même si leurs performances ne transcendaient pas spécialement. Le film est beaucoup trop long : plus de trois heures, et l'histoire ne mérite clairement pas cette durée. Si la deuxième moitié sauve le tout de par son intensité, la première moitié ne sert strictement à rien si ce n'est que de voir des suédois boire puis copuler le jour du réveillon. La seconde partie est en revanche captivante, car la sensation d'emprisonnement de Fanny, Alexandre et leur mère se fait de plus en plus forte. Les décors sont pas mal. Un film d'Ingmar Bergman, malgré ses défauts, assez intéressant.
Je connais assez peu le cinéma de Bergman, et il est vrai que j’avais vu Fanny et Alexandre il y a de cela plusieurs années, et que je n’avais malheureusement pas été bien convaincu. Bon, soyons honnête, je reconnais que ce film est visuellement superbe. Soin des décors manifestes, costumes sublimes, reconstitution d’époque précise, photographie lumineuse, Fanny et Alexandre est une plongée réjouissante en la matière dans le début du XXe siècle, enchanteur par sa beauté plastique. Je ne peux pas dire que la réalisation d’Ingmar Bergman soit spécialement alerte, malheureusement. Le réalisateur nous offre un travail lourd, pesant, surtout dans une dernière partie où il maitrise mal les aspects « fantasmatiques » de son métrage. Le résultat est une mise en scène assez démonstrative, qui, dans le genre film en costume m’a rappelé le travail de Milos Forman sur Valmont. La bande son aussi est étrangement restreinte pour un métrage de ce genre. Un choix qui aurait pu se justifier pour la partie centrale qui se veut plus austère, mais qui manque sérieusement pour la première et la dernière partie. Sur le fond, Fanny et Alexandre est un film qui aborde énormément de bonnes choses, mais dans un traitement pontifiant qui manque d’émotions. Le recours au fantastique parait d’ailleurs terriblement déconnecté de cette volonté exacerbée de précision documentaire dans les décors et le rendu historique. Fanny et Alexandre (surtout Fanny) apparaissent même secondaires dans ce film, ce qui a de quoi surprendre. S’il y a des moments passionnants, notamment une première partie remarquable, petit à petit le film s’enfonce dans des idées plus ambitieuses dont le traitement laisse à désirer, avec un final « grandiloquent » qui ne m’a pas franchement convaincu. Je suis peut-être sévère, mais si Bergman livre un récit propre, et assez fluide malgré la longueur du film, ça manque de vigueur, de puissance, et ça semble de temps en temps se perdre dans des méandres sans issue. Le casting est bon en revanche. Bertil Guve est très convaincant dans la peau d’un personnage compliqué, tandis que Pernilla Allwin n’a elle guère de présence, malheureusement. En revanche Eva Fröling crève l’écran, et elle porte le film sur ses épaules, tenant un rôle difficile avec une maitrise rare. J’ai aussi trouvé qu’en antagoniste Jan Malmsjö était remarquable, apportant une certaine subtilité à un personnage qui aurait vite pu devenir caricatural et lourdingue. Dans l’ensemble il y a beaucoup d’acteurs mais ils sont bons, et ils campent des personnages intéressants et bien écrits. La première partie nous en présente cependant beaucoup qui n’auront pas tous une place véritablement déterminante sur l’histoire. Pour ma part j’ai ressenti à peu près la même chose devant Fanny et Alexandre lorsque je l’ai visionné que devant Valmont. Des films esthétiquement très bons, mais avec des mises en scène un peu trop engoncée ; des films avec des acteurs très bons mais handicapés par leurs scénarii. Ici, si l’ambition de Bergman est évidente, il finit, sous la masse de sujets abordés, et par ses choix étranges, notamment sur le plan du fantastique, par se disperser et rendre son film pontifiant. 3
Avec ses multiples niveaux de lecture, Fanny et Alexandre est une critique sociale de grande qualité, qui interroge toutes les formes de domination sociale, qu'elles relèvent de l'emprise de la religion, des ancêtres, des hommes sur les femmes, des adultes sur les enfants etc. Dans cette démarche, Ingmar Bergman accorde aussi une grande importance aux jeux de rôle, qui sont centraux dans la définition des rapports interindividuels, et s'applique à les dépeindre de la manière la plus distanciée et la plus juste possible, ceci sans jamais porter de jugement - et c'est là la plus grande qualité de ce grand film à mes yeux - et en accordant le plus grand des respects à la capacité de perception, d'interprétation et d'analyse aux spectateurs.
Le vie d'une grande famille bourgeoise d'artistes et de comédiens de théâtre vu à travers le regard de deux enfants dont la mère s'est remariée à un prêtre-évêque rigoureux et sadique.
Chef d'oeuvre de Bergman. La version longue, ici, présente l'oeuvre complète dans toute sa beauté formelle et esthétique. Philosophiquement très intéressant par le regard porté sur la religion et l'hypocrisie. Des dialogues nombreux et riches accompagnent une réalisation exemplaire en tout point parfaite. Nullement ennuyeux, le sommet de l'oeuvre étant quand même les moments où les enfants vivent sous la férule de leur beau-père. Happy end un peu miraculeux. Film très riche tant dans le nombre de personnages, des evènements heureux ou malheureux (avec d'excellents acteurs) et par une mise en scène sans défaut.
meme en m'endormant bien devant le film était loin d'etre fini.ennuyeux de chez ennuyeux.il se passe rien.les acteurs sont vraiment mauvais. et quand je pense que ingmar bergman a mis 5 ans pour le faire.tout ça pour ça.dire qu'au début le film devait durer 4h25! j'étais excité à l'idée de le voir,le revoir serait une torture atroce.
"Fanny et Alexandre" m'a déçu, dans mon entourage tout le monde me disait "wouah t'a pas vu Fanny et Alexandre, t'es inculte ". Le scenario ne m'a pas autant plu que ce que je croyais même si il est bien, les acteurs ne sont pas excellents, par contre les effets spéciaux et effets visuels devaient être à l'époque une révolution, c'est sûr que si on regarde le film de nos jours (comme moi) on sera un peu déçu ce qui est mon cas, mais je peux comprendre. D'ailleurs je crois que c'est les effets spéciaux et les effets visuels qui ont fait de ce film une révolution à l'époque. Ce film m'a déçu mais je peux comprendre que ce film est noté 4/5 parce qu'avant les émotions devaient être exceptionnelles.
Cette fresque de près de 3 heures, au cours de laquelle on suit le parcours de Fanny et Alexandre, deux enfants issus de la bourgeoisie suédoise du début du XXème siècle, est une réussite totale. Trois périodes distinctes s'en dégagent. Après une première partie un peu académique, où Ingmar Bergman nous dévoile les mœurs de la haute-société nordique à travers la famille un peu fantasque des deux enfants, le cinéaste nous plonge dans un second segment dans l'atmosphère glaçante d'une famille luthérienne – la mère des deux protagonistes, devenue veuve, s'étant remarié avec un pasteur orthodoxe. Dans une atmosphère rappelant celle du Ruban blanc de Michael Haneke, l'affrontement entre Alexandre et son beau-père y est magistralement décrite. Dans un troisième partie, prenant une orientation de plus en plus fantastique et surréaliste, les jeunes personnages évoluent dans le cabinet de curiosité d'un vieux juif, amant de leur grand-mère. Les enfants y développeront une imagination débordante, contrastant radicalement avec l'ambiance austère de la période précédente. Un bonheur.
Bergman partage avec Visconti la passion des reconstitutions historiques soignées, le gout des décors fastueux, la volonté d’inscrire des dialogues et des gestes en rapport avec l’époque choisie. Il partage aussi avec le maitre italien la réalisation de scènes ambigües (le comportement amoureux de la jeune servante boiteuse avec Alexandre frise le déniaisage, cet Ismaël androgyne qui hôte délicatement la chemise de nuit du jeune garçon) ainsi que des portraits psychologiques de personnages aux tendances bizarres (l’évêque luthérien aux penchants sadiques). Il s’éloigne, en revanche, de l’art transalpin par des grossièretés inutiles (l’oncle pétomane, scènes de beuverie et de copulation trop réalistes en décalage avec la délicatesse des moments de prière), des monologues interminables et un montage – surtout dans la première partie- soporifique. La tension dramatique augmente dans la deuxième partie, mais l’insertion sans différentiation de scènes oniriques obscurcie le récit à l’inverse d’un Buñuel qui sait nous montrer de telles scènes dans la clarté. Le film se termine par un vibrant hommage aux créateurs dramatiques et à l’art théâtral en général. Les acteurs sont tous remarquables en particulier le jeune Bertil Guve (Alexandre) lequel ne se contente pas d’avoir un charmant minois mais aussi du talent. Il est, de surcroît, fort bien doublé ce qui n’est pas le cas de sa mère. Etant adepte du classicisme français, à savoir la concision (qui ne sut se borner etc.) comme on peut y gouter en contemplant les films de Renoir, Bresson, Melville, Clouzot, Carné, Clair et bien d’autres, j’avoue ne pas éprouver une passion pour les longueurs et les lourdeurs bergmaniennes et cela tout en reconnaissant chez ce suédois le traitement profond de sujets passionnants et maintes scènes fort réussies.
Avant de réellement commencer cette critique, je tiens à préciser que j'ai vu la version cinéma de 3h, ou version "courte". Pour le peu de films que j'ai vu de lui, je ne suis pas trop fan d'Ingmar Bergman, et à première vue le rythme lent, le manque d'action et les quelques longueurs qui jalonnent l'ensemble me conforteraient dans mon jugement. Pourtant, s'il est bien une chose que l'on se doit de reconnaître à propos de "Fanny et Alexandre", c'est que rarement un film sur la famille aura été aussi bien orchestré. Ce film-fleuve, divisé en trois grandes parties (les Ekdahl fêtent Noël, la mort d'Oscar et ses conséquences, la nouvelle vie de Fanny et Alexandre), contient l'essence même du cinéma de Bergman, ses thèmes fétiches et ses obsessions, de l'enfance à la rigueur religieuse (lui qui fut fils de pasteur et vécut une jeunesse semblable à celles des deux enfants dans la seconde partie), avec une touche de surnaturel et de métaphysique de-ci de-là. Il établit un tissu foisonnant de relations complexes entre les différents protagonistes avec un grand sens de la mise en scène, bien aidé il est vrai par un casting formidable, une photographie tantôt chaude tantôt austère, et un scénario riche en dialogues bien écrits. Parler de chef d’œuvre en ce qui concerne "Fanny et Alexandre" serait peut-être un peu osé, mais on ne risque rien à le qualifier de très bon film. Passionnant.
ça faisait longtemps que je voulais voir un Bergman et bien je n'ai pas été déçu malgré l'ennui que j'ai parfois ressenti devant Fanny et Alexandre. J'aime beaucoup l'histoire, le scénario est assez intelligent et bien écrit ce qui laisse place à des retournements de situation. Le film est divisé en plusieurs parties, toutes assez intéressantes même si le départ est plutôt lent. Les acteurs sont impeccables et beaucoup de thèmes sont traités, notamment l'enfance, la religion, la famille, la vie... Malgré le grand nombre de personnages, on arrive à ne pas s'emmêler les pinceaux et à suivre avec délice cette très belle histoire
Ce beau film est difficile à juger puisqu'il a été conçu pour être vu en version d'une durée de 340 minutes, aussi les nombreuses et longues coupures nous empêchent de comprendre au plus juste quelles furent les pensées de son auteur. Sur cet aspect, des visions du jeune Alexandre (et celle de Jacobi) resteront sans réponses. Chaque spectateur en fera des mystères ou des idées personnelles . Ce qui se dégage avant tout, c'est la beauté et le raffinement des tenues vestimentaires, des décors intérieurs et des manières de se comporter dans le milieu bourgeois suédois de 1907 malgré le libertinage permanent d'un des oncles des deux jeunes enfants. C'est une œuvre testamentaire qui porte la signature d'un homme âgé et usé par la vie qui déteste les personnes exploitant la crédulité humaine au point d'en faire trop sur l'évêque luthérien, mais qui garde quand même en lui la croyance en l'amour puisque la scène finale voit les rêves d'Oscar Ekdahl se réaliser. C'est également un film sur la magie, l'inexplicable, la confusion entre les souvenirs réels ou rêvés mais aussi sur l'absence de Dieu sur le sort terrestre des hommes attesté par le jeune Alexandre qui ne cessera pas de l'injurier. Tous les acteurs sont à féliciter, Bergman à su les diriger à la perfection mais sans nous faire adhérer à ses propres fantasmes, ce qui est peut-être impossible à réaliser sauf pour les spectateurs qui lui ressemblent.
5 h et 20 minutes où se seront mêlés drame, comédie et fantastique: en bref, tout le cinéma de Bergman, ce dernier réalisant là un film monumental qui semble faire la synthèse de toute son oeuvre. "Fanny et Alexandre" est un film riche, dense et s'il est inévitablement inégal, il impressionne par sa maturité et sa montée en puissance. Un film sur la famille, sur ses joies, ses humiliations, ses fractures et ses fantaisies; un film sur le théâtre qui propose une belle réflexion sur le métier d'acteur; ou encore un film sur la mort et l'évocation de la peur qu'elle inspire et des fantômes qui hantent les vues et les pensées. Bergman sera aussi parvenu à créer des personnages forts et tous très différents, du très drôle Gustav Adolf à la mélancolique Helena en passant par le terrifiant Edvard Vergerus. L'amour ou l'intérêt qu'il leur porte se construit sur la durée et permet aux dernières scènes d'atteindre une puissance émotionnelle qui m'était jusqu'alors inconnue dans le cinéma du maître suédois. "Fanny et Alexandre", c'est aussi le charme envoûtant de Noël, les terribles événements de l'été ou encore les mystérieuses actions relevant soit de la magie dont use les personnages soit de la mise en scène, cette dernière atteignant sur les deux dernières heures une assurance éblouissante et faisant preuve d'une inventivité saisissante. Après tant d'angoisses, c'est sur une note sereine que se conclut ce film-somme d'une ambition démesurée.