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Nicolas S
44 abonnés
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4,0
Publiée le 10 mars 2019
Entre récit autobiographique et conte, 'Fanny et Alexandre' est un très beau film, malgré quelques longueurs et une conclusion paradoxalement un peu abrupte. La scène chez Isak est un modèle de fantastique à hauteur d'enfant.
Peu de mots me viennent à l'esprit... Ingmar Bergman est un réalisateur d'une prouesse dingue et rare ! Que cela soit dans le travail de l'écriture ou sa réalisation, "Fanny och Alexander" est un chef d'oeuvre ! En 1982, il n'a plus rien à prouver et pourtant, il réalisa un film sur l'enfance, le plus beau, le plus cruel et le plus réaliste possible (ps : je parle de sa trame scenaristique de base). On sent que le thème de la famille, est un thème que Bergman apprécie à traiter (c'était le cas dans "Sonate D'automne"). Dans ce film, il s'aventure plus loin : Parlant de la famille, par le point de vue des deux enfants. Au delà, il rajoute même ce côté "fantastique" qui apporte un brin de magie ou de peur pour les personnages. L'écriture des personnages est une réussite total sur tous les points de vue : chaque personnages sont si vite identifiables malgré une panoplie de personnages. On passe par toutes les émotions, comme ci, on faisait partie de cette famille. On ressent cette "émotion" enfantine qui nous fait rêver. Bien évidemment, ce film est un chef d'oeuvre pas seulement pour son histoire mais aussi par sa réalisation ! Tous les films de Bergman, sont des leçons de Cinéma : entre le choix des cadres, la manière dont Bergman filme les personnages, le côté surréaliste et sa photographie, cette réalisation nous plonge davantage dans cette famille : Rare sont les réalisateurs à nous plonger dans cette immersion. Je ne parle même pas des dialogues, des décors, ou des costumes.... Tout ceci pour dire que je ressors bouleversé par ce film authentique et unique. Et dire qu'une version longue existe... Je n'ai hâte que d'une chose : me replonger dans cette famille avec cette joie, cette tristesse, cette empathie, cette nostalgie... 2h de plus dans un film comme celui là, je ne dis pas non ! C'est plus qu'un grand film, cela s'appelle le 7e Art
Avant de réellement commencer cette critique, je tiens à préciser que j'ai vu la version cinéma de 3h, ou version "courte". Pour le peu de films que j'ai vu de lui, je ne suis pas trop fan d'Ingmar Bergman, et à première vue le rythme lent, le manque d'action et les quelques longueurs qui jalonnent l'ensemble me conforteraient dans mon jugement. Pourtant, s'il est bien une chose que l'on se doit de reconnaître à propos de "Fanny et Alexandre", c'est que rarement un film sur la famille aura été aussi bien orchestré. Ce film-fleuve, divisé en trois grandes parties (les Ekdahl fêtent Noël, la mort d'Oscar et ses conséquences, la nouvelle vie de Fanny et Alexandre), contient l'essence même du cinéma de Bergman, ses thèmes fétiches et ses obsessions, de l'enfance à la rigueur religieuse (lui qui fut fils de pasteur et vécut une jeunesse semblable à celles des deux enfants dans la seconde partie), avec une touche de surnaturel et de métaphysique de-ci de-là. Il établit un tissu foisonnant de relations complexes entre les différents protagonistes avec un grand sens de la mise en scène, bien aidé il est vrai par un casting formidable, une photographie tantôt chaude tantôt austère, et un scénario riche en dialogues bien écrits. Parler de chef d’œuvre en ce qui concerne "Fanny et Alexandre" serait peut-être un peu osé, mais on ne risque rien à le qualifier de très bon film. Passionnant.
C'est très bien. Une réflexion sur les thèmes habituels du cinéaste : l'absence de Dieu, le deuil, les femmes... Les décors, la photo et les costumes sont somptueux. Après c'est un Bergman de 3h15, alors forcement il y a de sacrées longueurs....
Bergman s'imagine une autre enfance (et un autre père que le sien) dans ce film magnifique où ses rêves d'enfant se trouvent transfigurés par le cinéma. Un film testamentaire, non seulement parce que c'est le dernier film de Bergman exploité au cinéma mais aussi parce que Fanny et Alexandre permet de mieux comprendre tous ses autres films et notamment la souffrance qui les traverse. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
Le vie d'une grande famille bourgeoise d'artistes et de comédiens de théâtre vu à travers le regard de deux enfants dont la mère s'est remariée à un prêtre-évêque rigoureux et sadique.
Chef d'oeuvre de Bergman. La version longue, ici, présente l'oeuvre complète dans toute sa beauté formelle et esthétique. Philosophiquement très intéressant par le regard porté sur la religion et l'hypocrisie. Des dialogues nombreux et riches accompagnent une réalisation exemplaire en tout point parfaite. Nullement ennuyeux, le sommet de l'oeuvre étant quand même les moments où les enfants vivent sous la férule de leur beau-père. Happy end un peu miraculeux. Film très riche tant dans le nombre de personnages, des evènements heureux ou malheureux (avec d'excellents acteurs) et par une mise en scène sans défaut.
C’est la version courte (trois heures quand même) que j’ai pu visionner ; la version longue doit probablement donner une plus grande cohésion à cette œuvre. Un œuvre fleuve, dans laquelle le maître Suédois a mis (presque) tous ses thèmes de prédilection (il manque par exemple le rapport à la nature) : l’importance de l’enfance ; la place du père ; les évasions du réel que sont les différentes représentations comme les marionnettes, la lanterne magique ou le théâtre ; le puritanisme austère, intransigeant et culpabilisant ; le rapport à Dieu, et comme souvent, son reniement. Elle est construite en deux parties. La première consiste essentiellement en la description d’un monde, celui d’une famille aisée, où les convenances guident les comportements, où les déviances et obsessions addictives ou lubriques apparaissent dès que l’on gratte sous les apparences. Cette partie est un peu longue, et manque de trame narrative. La seconde est plus centrée sur l’histoire des deux enfants donnant le titre au film, plus précisément sur leur situation et les événements dramatiques produits par le remariage de leur mère avec un évêque tyrannique tendant au tortionnaire. Cette seconde partie mêle ces événements dramatiques d’une extrême intensité à des moments de rêve, d’angoisse, d’obsessions ou de craintes, parfois teintés de surnaturel. Elle se conclut sur l’importance de l’imagination, et laissera beaucoup plus de traces. Ce film, dont Bergman avait déclaré qu’il serait son dernier long métrage pour le cinéma, est peut-être le plus représentatif de sa personnalité et de son œuvre.
Un des derniers grand chef-d'oeuvres de Bergman. La métaphysique dans toute sa beauté, avec ses personnages ambigus, ses réflexions sur la famille, sur les différents masques qu'utilisent les membres de la riche famille, sur l'enfance et sur le fait qu'on est tous les mêmes en suivant différentes voies, on se ressemble au fond! Pour commencer chaque plan chez Bergman est plein de signification. Comme les premiers plans pour le repas de Noël où chaque plan est encadré comme au théâtre et où chaque invité joue un rôle: le rôle de la satisfaction, non-problème. Ensuite ce fameux chat noir qu'on voit tout au long du film, annonciateur des horreurs que Fanny et Alexandre vivront. Tout le film est une analyse de la famille suédoise (et je connais puisque je le suis), et à chaque repas de famille, ça tourne au même manège: les masquent tombent quand ils vont dormir. En revenant sur le film en lui même, les acteurs sont très bons, tout comme la photographie et la bande-son, discrète mais efficace. Un chef-d'oeuvre (quoiqu'un peu long) de la part d'un des réalisateurs les plus influents de tous les temps! Bravo!
Avec ses multiples niveaux de lecture, Fanny et Alexandre est une critique sociale de grande qualité, qui interroge toutes les formes de domination sociale, qu'elles relèvent de l'emprise de la religion, des ancêtres, des hommes sur les femmes, des adultes sur les enfants etc. Dans cette démarche, Ingmar Bergman accorde aussi une grande importance aux jeux de rôle, qui sont centraux dans la définition des rapports interindividuels, et s'applique à les dépeindre de la manière la plus distanciée et la plus juste possible, ceci sans jamais porter de jugement - et c'est là la plus grande qualité de ce grand film à mes yeux - et en accordant le plus grand des respects à la capacité de perception, d'interprétation et d'analyse aux spectateurs.
Cette fresque de près de 3 heures, au cours de laquelle on suit le parcours de Fanny et Alexandre, deux enfants issus de la bourgeoisie suédoise du début du XXème siècle, est une réussite totale. Trois périodes distinctes s'en dégagent. Après une première partie un peu académique, où Ingmar Bergman nous dévoile les mœurs de la haute-société nordique à travers la famille un peu fantasque des deux enfants, le cinéaste nous plonge dans un second segment dans l'atmosphère glaçante d'une famille luthérienne – la mère des deux protagonistes, devenue veuve, s'étant remarié avec un pasteur orthodoxe. Dans une atmosphère rappelant celle du Ruban blanc de Michael Haneke, l'affrontement entre Alexandre et son beau-père y est magistralement décrite. Dans un troisième partie, prenant une orientation de plus en plus fantastique et surréaliste, les jeunes personnages évoluent dans le cabinet de curiosité d'un vieux juif, amant de leur grand-mère. Les enfants y développeront une imagination débordante, contrastant radicalement avec l'ambiance austère de la période précédente. Un bonheur.
Parties 1 et 2: Pas vraiment de scénario dans ce film-testament du maître suédois - film ambitieux à gros budget ayant décroché quatre Oscars - mais des souvenirs et des ressentis d'enfance et un hymne au Théâtre auquel il consacrera la fin de sa vie. Un film que je rapprocherai par certains aspects du Roma de Fellini. Des scènes magnifiques ou très dures dont on retiendra les amours ancillaires, les situations cocasses spoiler: et surtout la scène sadique d'une extrême violence . Les enfants sont superbes de vérité.
C'est en Suède au début du XXème siècle qu'Alexandre et sa sœur Fanny vivent au sein d'une famille aisée dont les parents travaillent dans le monde du théâtre. Adapté de sa propre vie, Ingmar Bergman écrit et met en scène "Fanny et Alexandre" qui était d'abord prévu en quatre parties pour la télévision (avec un total de 312 minutes) puis qui sortit en salles sous une version de 188 minutes.
Version cinéma :
Dès la première séquence et ce repas de noël chez une famille aisée, Ingmar Bergman nous transporte au cœur de la vie de Fanny et Alexandre, où l'on découvre d'abord toute la famille puis les serviteurs. Dès le début et ces simples séquences de vies, Bergman montre toute sa justesse et son intelligence derrière la caméra, donnant une atmosphère aussi belle que mélancolique à son oeuvre et c'est un vrai plaisir que de découvrir cette famille à l'écran.
"Fanny et Alexandre" c'est tout simplement une représentation de la vie, mais tout le long intéressante, impossible de décrocher les yeux de l'écran. Une vie qui commence de manière joyeuse avant que Fanny et Alexandre doivent faire face à un drame majeur puis se retrouver face à un beau-père cruel. Bergman nous fait vivre cette vie à travers la vision de ses deux enfants, chacun voyant les choses et agissant différemment et confronte ces deux visions du monde. D'une grande justesse, Bergman aborde plusieurs thèmes à l'image de l'amour, l'illusion, la vie en couple, l'éducation, la religion, l'art, l'enfance, la famille ou encore le fantastique et la représentation des morts et des vivants, on retrouve le théâtre via Shakespeare, que ce soit joué sur scène ou symbolisé dans la vie.
Alors, cette version cinéma ne me paraît pas non plus exempte de tout reproche à commencer par une dernière heure qui s'étire parfois un peu inutilement, dû à un léger manque de profondeur pour certains personnages (ce qui donne de l'espoir pour la version longue, initialement prévu par Bergman). Mais rien de vraiment préjudiciable tant ce film reste beau et nous fait passer par tout un cocktail d'émotions allant du rire aux larmes en passant par de l'empathie ou la sympathie pour certains personnages, Bergman orchestre avec brio son récit de bout en bout et se montre aussi brillant à l'écriture qu'à la réalisation.
Testament voulu par Bergman où, en adaptant sa propre vie, il raconte avec intelligence, talent et émotion la vie, les sentiments et plusieurs autres thèmes où il s'appuie sur une justesse d'écriture et d'interprétation.
Version longue :
Personnellement, je pense que la version longue, qui contient plus de deux heures supplémentaires, peut vraiment apporter ce qui manque (toute proportion gardée) à cette version cinéma, à savoir encore plus de profondeur et une véritable entré au cœur de cette famille. Elle sera surement vu d'ici quelques semaines voire quelques mois...
ça faisait longtemps que je voulais voir un Bergman et bien je n'ai pas été déçu malgré l'ennui que j'ai parfois ressenti devant Fanny et Alexandre. J'aime beaucoup l'histoire, le scénario est assez intelligent et bien écrit ce qui laisse place à des retournements de situation. Le film est divisé en plusieurs parties, toutes assez intéressantes même si le départ est plutôt lent. Les acteurs sont impeccables et beaucoup de thèmes sont traités, notamment l'enfance, la religion, la famille, la vie... Malgré le grand nombre de personnages, on arrive à ne pas s'emmêler les pinceaux et à suivre avec délice cette très belle histoire
Fanny et Alexandre est un bon film d'Ingmar Bergman, beaucoup trop long au début mais qui se rattrape à la deuxième moitié du film. Les acteurs m'ont semblé jouer correctement, même si leurs performances ne transcendaient pas spécialement. Le film est beaucoup trop long : plus de trois heures, et l'histoire ne mérite clairement pas cette durée. Si la deuxième moitié sauve le tout de par son intensité, la première moitié ne sert strictement à rien si ce n'est que de voir des suédois boire puis copuler le jour du réveillon. La seconde partie est en revanche captivante, car la sensation d'emprisonnement de Fanny, Alexandre et leur mère se fait de plus en plus forte. Les décors sont pas mal. Un film d'Ingmar Bergman, malgré ses défauts, assez intéressant.