Un film dont l'atmosphère est profondément malsaine et parano. Cronenberg illustre avec des images parfois dégueulasses l'addiction bien réelle de ces jeux servant d’échappatoire à la réalité. Et pas seulement les jeux vidéos d’ailleurs car les allusions sexuelles sont assez explicites. Entre autres, les "pods", choses mécaniques et vibrantes, font penser à des sextoys. Le jeu dans le film est très réaliste, on voit des personnages tourner en boucle jusqu'à ce que le joueur fasse la bonne action. On évoque aussi le véritable culte voué par certains fanatiques à des inventeurs comme Bill Gates et Steve Jobs. A part ça le casting tient la route et les seconds rôles (Willem Dafoe et Ian Holm) sont de bonnes surprises. Le scénario très ambigu n'a rien à envier à "Total Recall" ou "Shutter Island". (Très bien)
Cronenberg n'a pas l'habitude de s’embarrasser de sentiments (à la manière d'un John Carpenter), il offre les pires situations possibles d'un œil glaciale. Ses discours habiles, ses décors soignés, son univers très malsain et ses acteurs au jeu toujours très sobres sont bien présent. Mais son "eXistenZ" reste très confus et aussi ennuyeux par moment.
L’autre réalité n’est pas forcément la meilleure. Existenz est un petit film ambigü d’un Cronenberg toujours aussi accro au corps. C’est l’histoire d’une créatrice de jeux vidéos ou plutôt une créatrice de mondes virtuels. Elle est menacée par des fanatiques pour qui la virtualité est la négation de la création, celle avec un grand C, le travail de Dieu. Ici, le réel et le virtuel se confondent et l’interface entre les deux mondes est le corps humain, ses excroissances et ses orifices. Il y a quantité d’autres films sur le thème du monde virtuel mais celui-ci a le supplément de tripes que les autres n’ont pas. Au fur et à mesure du film il devient impossible de discerner le vrai du faux, les transitions se faisant par glissements subtils des décors ou des personnages secondaires. Le spectateur se retrouve alors perdu entre deux univers assez semblables. L’héroïne est quant à elle accro au monde qu’elle a créé. Le suspens fonctionne très bien et la gêne ressentie propre aux films de Cronenberg est bien présente. Pas un chef d’œuvre mais une réussite.
Grosse déception... On m'en avait dit beaucoup de bien, et franchement pour un thriller futuriste, je ne vois pas trop ce qu'il y a d'accrocheur & de prenant dans ce film... On s'attend continuellement à ce qu'il se passe quelque chose... A part vider des truites & draguer, le très bon Jude Law n'est pas vraiment à sa place... En bref, NUL & à mourrir d'ennui...
Trip dont Cronenberg a le secret et que probablement personne d'autre ne pourrait imaginer, « Existenz » est de ces oeuvres un peu dérangeantes qui n'en sont pas moins salutaires à bien des égards. Au-delà de cet univers de « très bon mauvais goût » nous en mettant plein la vue avec des moyens pourtant limités, c'est une fois de plus les obsessions du réalisateur qui s'avèrent fascinantes : confusion réel-virtuel, ton légèrement sulfureux, personnages secondaires (voire principaux) bizarres et inquiétants... Tout le cinéma de David Cronenberg est là, mais celui-ni se répète jamais, cette plongée dans l'univers des jeux vidéos apportant un nouvel édifice à une filmographie pourtant déjà chargée niveau expériences déconcertantes et uniques... La fin, intelligemment ambigüe, est à ce titre parfaitement représentative de la façon dont le réalisateur de « Dead Zone » joue avec nos sens et notre conception du monde, et résume le mieux ce que nous avons pu vivre pendant près de 100 minutes... Encore une belle réussite de la part d'un cinéaste décidément surdoué.
David Cronenberg est tout de même un cinéaste fascinant capable de rendre passionnantes des choses totalement repoussantes. Explorant toujours des thèmes qui lui sont chers comme la déformation physique, il utilise ici le jeu vidéo comme prétexte pour nous livrer un film où la frontière entre la réalité et la fiction est totalement brouillée et où la psychose peut naître à tout moment du manque de repères de ses personnages. Dans "eXistenZ", on joue aux jeux vidéos en branchant un pod à son bioport, un orifice que l'on peut se faire installer en bas du dos. Vous pensez sûrement que c'est très sexuel ? Attendez de voir la séduisante Jennifer Jason Leigh se brancher pour jouer, vous n'avez encore rien vu ! Accompagnée de Jude Law, elle explore le jeu qu'elle a créée et se retrouve flottant entre plusieurs couches de fiction. C'est tout de même incroyable de voir ce que Cronenberg peut sortir de sa tête folle, nous livrant là un mélange repoussant mais tout à fait brillant de "Videodrome" et du "Festin Nu". On a du mal à s'en remettre mais il faut avouer que c'est efficace et que c'est tellement organique que ça nous parle jusque dans nos tripes et que l'on ne décroche pas un instant.
Rien d’étonnant qu’à la fin des années 90 David Cronenberg, qui a toujours eu pou sujet de prédilection la quête d’identité au cœur de mutations tant physiques que spirituelles, ait voulu tenter de donner sa version de cette thématique alors très à la mode, la limite entre mondes réel et virtuel. L’ennui vient justement du fait que le réalisateur réutilise tous les ingrédients déjà présents dans son VIDEODROME pour nous entrainer dans une énigme confuse mêlant des questions sans réponses et l’imagerie d’une technologie organique écœurante. Cependant, ces sentiments de confusions, de doute et d’écœurement pourrait sembler une bonne idée pour déstabiliser intelligemment le spectateur si ils n’entravaient le suspense et que le tout n’était pas esthétiquement et narrativement mal filmé. C’est dommage qu’il faille attendre le rebondissement final pour trouver de l’intérêt à cet OVNI prometteur.
Cronenberg s'intéresse aux jeux vidéo, et à la l'interactivité homme/électronique. "Existenz" propose ainsi quelques trouvailles avec son ambiance glauque, l'aspect organique des composants, et un mélange entre réalité et virtuel. Cependant, le jeu artificiel des acteurs et l'image assez laide, voulus pour insister sur le côté virtuel, deviennent lassant. D'autant plus qu'on a du mal à voir où va le scénario, et qu'il faut attendre les 20 dernières minutes pour qu'une réelle intrigue démarre. En somme, un film original mais un peu maladroit.
Un Cronenberg moyen qui s'avère plus attrayant sur le papier qu'en réalité. La perte d'orientation entre virtuel/réel est vraiment mal traitée tout comme le scénario qui, sous des faux airs de complexité, ne contient pas de grosses surprises. D'ailleurs, avec de bonnes références et un minimum de reflexion, il n'est pas si compliqué d'en deviner la chute finale. "ExistenZ" se rattrape grâce à un rythme soutenu qui empêche tout risque de lassitude et un bon casting. De plus, il est appréciable de reconnaitre la patte du réalisateur et son univers.
Réédition en salles de "ExistenZ" (1999), titre du canadien David Cronenberg qui propose un scénario d'anticipation ou les personnages ont la possibilité de se connecter à un jeu où l'imaginaire finit par ressembler au réel.
Ou est la réalité ? Ou est le point de vue ? C'est la réflexion à laquelle nous invite le cinéaste. Le procédé sera repris dans " Inception" de Christopher Nolan.
On n' a pas ici affaire à un des meilleurs titres de Cronenberg, ni à un des moins bons d'ailleurs. Les premières quarante cinq minutes sont les plus réussies dans ce " Existenz" d'ou émerge la sexy Jennifer Jason Lee ( malgré la présence de Jude Law et de W.Defoe dans un second rôle).
Si eXistenZ est un film-somme, c'est non seulement parce qu'il condense ou réunit toutes les obsessions de son réalisateur David Cronenberg, mais aussi parce qu'il les passe au révélateur d'une rhétorique de la réalité. Son scénario, qui questionne sans cesse sur l'aspect virtuel de ce qui nous est montré, soumet au même traitement le rapport du canadien à ses idées de toujours, puisqu'il les regarde plus que jamais comme de potentielles productions de l'esprit du réalisateur et non des vérités qu'il parviendrait à atteindre. Le procédé est perturbant et modeste, même s'il tourne aussi à un grand bazar scénaristique dont j'ai eu du mal à percevoir la cohérence, même à l'aide d'un épilogue plutôt réussi. Et puis, j'ai encore eu un mal fou avec la direction artistique choisie, qui tend à banaliser la dimension organique tout au long du film, évidemment pour en faire un élément devenu ordinaire (que ce soit sous l'effet d'un monde virtuel et transformé ou sous l'effet d'hallucinations). Le problème n'est pas dans l'idée de départ, mais dans le fait que les moyens offerts par un numérique encore balbutiant à l'époque font des effets spéciaux et de l'esthétique du film des artifices trop visibles et déréalisés. On pourrait me dire que cela entre en résonance avec le thème central du film mais au contraire : le but étant de faire passer une dimension virtuelle pour quelque chose d'aussi concret que la réalité ordinaire, amener cette réalité ordinaire à ressembler à un jeu vidéo au design dépassé n'aide en rien. L'impact de l'image, loin de se rapprocher de la force organique qu'il cherche à atteindre, meurt en perdant ce lien ombilical recherché, et la réflexion devient aussi virtuelle que son objet. Très bancal et bordélique, eXistenZ est bien loin de retrouver la simplicité primaire et diablement pénétrante de The Brood, Shivers ou The Fly. A l'aube des années 2000, Cronenberg s'était un peu perdu, et le virage amorcé par A History of Violence, que certains jugeaient décevant, aura au contraire à mes yeux rendu son inspiration à un réalisateur dont la carrière méritait bien un second souffle. Il faut plus que ressasser de vieux démons sans restituer ce qui les rendait effrayants pour montrer vraiment de la personnalité.
Ce qu'il est bon ce Howard Shore... non mais sérieusement, ce mec peut embellir ton film rien qu'avec sa musique, c'est juste fou. Bref, vous l'aurez compris, c'est Shore qui est à la bande son de ce film de David Cronenberg. Que dire ? C'est encore une fois bien barré, bien dérangeant, ça nous met mal à l'aise, c'est dégoûtant, c'est froid, du Cronenberg tout craché quoi ! J'apprécie vraiment ce réalisateur même si je dois admettre qu'une partie de sa filmographie me laisse perplexe. Existenz en fait partie, je trouve que le rythme est bon, l'histoire est suffisamment intéressante et les acteurs au top (dans tous les sens du terme). Seulement, il fait partie de ces films que je suis avec plus ou moins d'entrain mais qui est tout de suite relevé par la fin.
J'entend par là qu'une partie des films de Cronenberg a du mal à vraiment capter mon attention, à me faire rentrer à l'intérieur. Peut-être à cause de sa thématique principale qui est la transformation du corps et sa fusion organique avec la machine qui n'arrive pas tout le temps à me passioner. Existenz est le parfait prolongement de Videodrome, mais j'ai pourtant préféré ce dernier, je le trouvais plus poussé, plus attrayant. Pourtant Existenz reste un film très intéressant, que je conseille à tout cinéphile, il faut juste savoir à quoi s'attendre avant de plonger dans ce genre d'oeuvre.
Très bon Cronenberg dont l'histoire serait digne d'un bon roman de Philip K. Dick. Les vrais et faux semblants sont orchestrés de main de maître et de façon vertigineuse dans un thriller d'anticipation angoissant et glauque. Un film pas assez mis en avant.
"eXistenZ" est typiquement le genre de film sur lequel il est difficile de se prononcer, tant celui-ci navigue allègrement entre le semi-nanar et le film de science-fiction de qualité. Semi-nanar car l'interprétation des acteurs laisse parfois à désirer et fait penser à une série B, ou parce que le jeu se joue à l'aide d'un espèce de machin mou et dégueu qui fait un trou dans la moelle épinière. Et puis le scénario, bien qu'inspiré, reste encore une fois assez classique. Tout cela est compensé par un univers réaliste et bien développé, et l'impression de naviguer dans le jeu. Cela ajoute une touche de vidéo-ludisme qui n'est pas du tout pour me déplaire, un peu comme le feront "Doom" (avec moins de gueule et de réussite) et "Eden Log" plus tard. Le thème de la réalité virtuelle est très intéressant, et bien que Cronenberg ne le traite pas à fond, le twist final reste sympathique. A voir.