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carbone144
88 abonnés
772 critiques
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4,0
Publiée le 24 février 2008
Très bon film, difficilement comparable. L'histoire et L'histoire dans l'histoire sont très biens, l'ensemble retient parfaitement l'attention, la réalisation est maitrisée. Acteurs parfaitement crédibles. Film que je suis content d'avoir vu.
David Cronenberg délaisse ses dernières frasques sexuelles pour écrire un nouveau scénario original mettant en scène une immersion de plusieurs gamers dans un nouveau jeu vidéo expérimental nommé eXistenZ. Le produit, bientôt commercialisé, plonge son joueur dans un univers atypique où il va devoir remplir une mission, mission qu'il ne découvrira qu'au fur et à mesure de son parcours. Mais à peine la séance a-t-elle commencé qu'un révolutionnaire tente un assassinat envers la créatrice d'eXistenZ. L'aventure peut alors vraiment commencer... L'intrigue s'intéresse donc à Allegra Geller, confectionneuse du jeu accroc à sa propre création, et Ted Pikul, stagiaire en marketing n'ayant encore jamais joué à aucun jeu et qui s'est improvisé garde du corps de la jeune femme. Ces deux personnages que tout oppose vont être propulsés dans une péripétie bizarre et violente où, par le biais de plusieurs rencontres, ils vont essayer de survivre à de nombreuses attaques tout en protégeant l'unique version du jeu que détient Allegra... Le monde dans lequel ils évoluent est présenté comme légèrement futuriste : les téléphones sont d'une forme bizarre et surtout les classiques manettes de jeux vidéos ont été remplacées par des bio-ports, que l'on branche dans le bas du dos grâce à une sorte de cordon ombilical. Ainsi, dès le début, Cronenberg nous immisce dans un univers incertain où la réalité est aussi étrange que la fiction proposée dans ce jeu de réalité virtuelle. Déconcertant, le film s'amuse avec la matière grise du spectateur en se noyant dans un scénario évolutif où plus rien n'est sûr, la progression de l'aventure d'Allegra et Pikul devenant de plus en plus étrange jusqu'à un point où l'on ne sait clairement plus s'ils sont oui ou non encore dans le jeu. Film de science-fiction basé sur de multiples paliers appuyant les différentes mises en abîme proposées, eXistenZ réussit pourtant à captiver grâce à une maîtrise totale du sujet et une originalité à toute épreuve, le film jouant habilement sur les dangers de la réalité virtuelle (perte de la réalité, addiction). Cronenberg parvient ainsi à nous transporter littéralement dans ce monde atypique où agents secrets, traîtres, créatures amphibiennes et pistolets faits d'os se mêlent avec fracas. Porté par les jeunes Jude Law et Jennifer Jason Leigh, encore inconnus du grand public, le long-métrage reste une perle de la science-fiction certes difficilement compréhensible mais néanmoins indubitablement époustouflant.
David Cronenberg est peut-être bien, l'un des auteurs les plus créatifs, jamais découverts à ce jour. "eXistenZ" joue avec votre conception de la réalité, et détourne avec audace la vision aseptisé du réalisme. "Are we still in the game?" Une découverte déboussolante de créativité, appuyée d'une photographie cadavérique, étonnamment excitante. Un projet de restauration devrait être une priorité, pour ce bijoux des années 90.
Existenz ... voici les deux raisons pour lesquelles j'ai détesté ce film. Premièrement la production design est horrible, que ce soient les décors cheap au possible ou les risibles créatures en latex. Deuxième point noir, son twist final. Le film ne cesse de faire des aller retour entre réalité et virtuel mais le jeu est aussi craspec et oppressant que la vie qu'ils sont censé fuir. Mais lorsque tombe le rebondissement final, toute l'entreprise retombe comme un mauvais soufflé et l'on se retrouve devant une œuvre abstraite sans assise dans le réel et sans contrepoint, rendant l'entreprise totalement vaine. La véritable claque sur cette opposition virtuel / réel sortira un mois plus tard : Matrix.
Un thriller futuriste brillant dans lequel Cronenberg nous retourne le cerveau dans une aventure de réalité virtuelle délirante et palpitante, malgré un côté nanar assumé et un Jude Law pas au niveau de J.J Leigh.
Vu à sa sortie, probablement trop jeune pour y comprendre quoi que ce soit, mon second visionnage fut plus productif intellectuellement. Pour autant, même si ses thèmes de prédilection sont bien présents, Cronenberg surfe sur la limite entre long métrage et téléfilm avec son étrange eXistenZ. Niveau réalisation c'est assez moyen, peut-être un budget trop serré, néanmoins l'idée est évidemment très bonne et on se prend au jeu malgré tout en se demandant continuellement ce que cherche à dénoncer le réalisateur. L'ensemble prend tout son sens durant le final, assez malin. Bon point également, ce n'est pas très long et c'est tant mieux, on a le temps de faire le tour de l'intrigue et quelques scènes dérangeantes, façon Cronenberg, viennent agrémenter le tout. C'est vraiment pas mal mais loin des standards du réalisateur pour ma part, d'autant plus que le doublage n'est pas très bon. À voir une fois tout de même lorsque l'on aime les thématiques récurrentes et dérangées de Cronenberg.
Une évocation du jeu de rôle aux airs de fantastique se mélangeant à une réalité improbable. Le premier évènement annonce une mise en scène déplorable qui va se confirmer au fil du métrage, sur un rythme lancinant. Tout est cheap, kitsch dont la doublure VF appuie une interprétation désastreuse.
Un film sur la réalité virtuelle, le jeu vidéo, mais avant tout le complot et les arnaques. Un film à l'esthétique organique crasseuse, glauque et suintante qui nous emporte avec elle jusqu'au bout. Un excellent Cronenberg, comme on les aime.
Écrit et dirigé par David Cronenberg, ce film d'anticipation nous décrit les délires de personnages vivant une réalité virtuelle dans un jeu révolutionnaire à 38M$. Certes très originale, l'histoire nous offre des scènes choquantes, des séquences drôles (comme celle du restaurant Chinois), des effets spéciaux plutôt ragoûtants. Le scénariste Canadien pousse la fiction à son paroxysme avec une histoire se révélant finalement peu passionnante. Heureusement le film est porté par de brillants interprètes avec Willem Dafoe que l'on voit trop peu, un efficace Jude Law, dans le rôle principal de Ted, et une troublante Jennifer Jason Leigh.
Ces dernières années, David Cronenberg frappe de par sa faculté à se renouveler. Sorti en 1999, "eXistenZ" constitue l'une des meilleures preuves de cette vitalité créatrice. Avec ce film, pas de doute, nous sommes bien chez Cronenberg ; on y retrouve en effet sa passion clinique des corps, soit sa marque de fabrique. Dans ce nouveau décryptage de l'anatomie humaine intervient donc l'expérimentation mais également tout l'appareil esthétique qui va avec ; objets et mouvements flasques, bruitages gélatineux, sans parler des allusions sexuelles en pagaille. Autant d'obsessions qu'il nourrit ici d'une brillante réflexion sur l'univers des jeux vidéos. Le spectateur, à la manière des deux protagonistes évolue sur une plateforme extrêmement stratifiée, dont l'enjeu est de ne pas perdre le fil de départ sous peine de déraisonner. En cela, "eXistenZ" entre dans la catégorie de ces films destinés à discerner le faux du vrai, voire anticiper les dangers d'une société totalement virtuelle. Difficile de savoir s'il peut être qualifié de grand film mais son inventivité et ses pistes de réflexion sont bien réelles.
J’étais franchement intrigué et très curieux de voir comment Cronenberg allait se saisir d’un tel sujet et surtout quel type d’ambiance il pouvait nous proposer. Et je dois bien avouer avoir été déçu par l’ensemble qui ne m’a pas totalement convaincu. L’univers avait pourtant le potentiel pour faire quelque chose d’incroyable, de plus poussé dans la folie. On parle quand même d’un jeu vidéo implanté dans la chair avec des possibilités de jeu presque infinies. Au fond, j’ai trouvé ça étonnant trop terre-à-terre, trop lisse avec peu de séquences réellement marquantes. Mais le contenu du film est intéressant, il questionne notre rapport au virtuel et cette volonté constante de créer quelque chose que l’on peut contrôler tout en gardant cette crainte que cette chose nous contrôle à son tour.
Il y a aussi un aspect particulièrement dégueulasse qui fonctionne plutôt bien et est bien déstabilisant. Les habitués de Cronenberg constateront que ses fascinations pour la chair et ses transformations ne disparaissent pas dans eXistenZ. Le film est franchement bien viscéral par instants. Je le trouve par contre un poil décousu et perché, sans enjeux bien définis ni réellement accrocheurs. Je ne voyais pas tellement le principe de ce jeu et ne comprenait pas cette addiction. De ce fait difficile pour moi d’être totalement embarqué dans l’intrigue, d’autant plus que les personnages ne sont pas forcément palpitants (sans être mal écrits ni mal interprétés pour autant).
Après on a une ambiance typique de Cronenberg qui marche assez bien avec cette sensation que ce calme malsain peut basculer dans le chaos à tout moment. Je n’ai cependant pas été totalement happé par cet univers, faute de véritables enjeux. Toutefois la fin du film est plutôt bien sentie et réussie mais ça n’enlève pas tellement le goût de la déception. Il y a de bonnes idées mais pas forcément très bien exploitées, c’est assez paresseux car ça se repose un peu trop sur la succession de twists à défaut de créer un véritable liant, une progression dans le dégoût ou l'inexplicable. Un Cronenberg en demi-teinte en somme, je le préfère plus corrosif.
existenz est le classique inspirant les grandes oeuvres telle que matrix par exemple. Véritable reflexion sur le monde virtuel, existenz pose les questions morales, financière, sanitaire, logistique et politique d'un monde utilisant le virtuel comme loisir. Une aventure violente aux rêves choquants sans repère dans un monde ou tout nous dépasse : un véritable voyage piloté par david cronenberg.
Le thème de la frontière entre réalité et imaginaire intéresse le cinéma (et le spectateur que je suis) depuis longtemps. Pour ouvrir de nouvelles voies dans cette thématique récurrente, le septième art possède une piste intéressante et contemporaine : le virtuel. Les nouveaux médias que sont internet et le jeu vidéo sont potentiellement une source passionnante pour de nouvelles œuvres brouillant les frontières du réel et de l’irréel. « Matrix », « Tron » ou encore le récent « Her » peuvent en témoigner. Mais le jeu vidéo au cinéma s’est cependant souvent traduit par adaptations lourdingues de grosses licences peinant à convaincre un public au-delà des fans du jeu d’origine. Que se passe-t-il, alors, lorsqu’un réalisateur de la renommée de David Cronenberg s’empare du sujet ? « Existenz » prend le jeu vidéo comme point de départ mais va beaucoup plus loin, et reste un film typiquement cronenbergien avant tout. En témoigne l’obsession habituelle du cinéaste pour le corps et ses déformations. La grande idée du film, à mon sens, est le fait de donner vie au virtuel par une matière corporelle : toute la technologie ressemble à de la véritable chair humaine ! Les manettes de jeu, les pods à connecter en forme de cordon ombilical, les armes organiques … cette confusion entre corporel et virtuel est fort dérangeante, et pourrait fort bien traduire à quel point les univers virtuels deviennent de plus en plus proche du réel aujourd’hui. La confusion entre les deux est au centre du film, le cinéaste laissant volontairement planer le doute sur la réalité de ce qu’on voit à l’écran, le jeu vidéo étant une copie quasi parfaite de la réalité. Le final devient alors une sorte de jeu de poupées russes où les différents niveaux se mélangent de façon vertigineuse. Sur la forme, ce sont les points les plus convaincants, le reste étant un peu décevant par rapport à son potentiel de base. Je trouve l’intrigue du jeu vidéo un peu décevante, trop aléatoire dans son évolution. Les scènes vidéo-ludiques me semblent surtout être un prétexte pour représenter les délires de virtualité organique déjà mentionnés. Ils sont certes visuellement réussis, mais j’aurais aimé les voir introduit de façon moins hasardeuse. Ensuite, j’ai eu un peu de mal avec Jude Law dont l’évolution personnage réel-personnage virtuel ne m’a pas totalement convaincu ; le reste du casting est bon, de Jennifer Jason Leigh aux seconds rôles comme Willem Dafoe ou Ian Holm. Au-delà de cette thématique de réalité virtuelle, le film questionne sur des thèmes comme la violence et sa banalisation, le libre-arbitre et la possession du corps par l’esprit, ou encore notre besoin de dimension supérieure (la salle de jeu qui ressemble à une église), notre tendance à fuir la réalité. Plutôt pas mal pour un seul film d’une heure et demie ! Ce n’est pas encore le chef d’œuvre potentiel d’une rencontre entre le cinéma et le jeu vidéo, mais « Existenz » fait partie de ce que l’on peut trouver de mieux sur le marché à ce sujet.