Au nom du père (In the Name of the Father), 1993, de Jim Sheridan, avec Daniel Day-Lewis, d’après l’œuvre autobiographique de Gerry Conlon, Proved Innocent. Musique de Bono, avec du Hendrix et Marley. Histoire véridique de l’affaire de Guilford, un sanglant attentat de l’IRA, à Londres, au début des années 1970, qui fut imputé à un jeune hippie, délinquant léger,et à ses proches, amis et famille, tous condamnés à de longues années de prison, alors qu’ils n’y étaient strictement pour rien. Il s’agit donc d’une dramatique erreur judicaire, savamment orchestrée par la police anglaise (qui a fait disparaître les preuves de l’innocence des inculpés), pour s’offrir, et offrir au pouvoir politique de l’époque, des coupables sur mesure. Le scandale judiciaire est en soi un thème suffisamment fort pour être au centre du film. Mais l’auteur (comme semble le confirmer le titre) a choisi d’exposer, en plus, les difficiles rapports entre le fils Conlon et son père (mort en prison). L’œuvre perd alors en rythme et en intensité dramatique ce qu’elle ne gagne que moyennement en émotion, car cette superposition alourdit la narration et atténue la gravité du propos. L’interprétation de Daniel Day Lewis est absolument remarquable, mais deux personnages secondaires manquent de crédibilité : le trop charmant terroriste de l’IRA, en prison, qui avoue être le coupable de l’attentat, ainsi que la jeune et zélée avocate (Emma Thompson), qui découvre les preuves dissimulées.