Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Maqroll
158 abonnés
1 123 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 14 mai 2012
Après La Féline, Jacques Tourneur enchaîne sur un nouveau film dit d’horreur (le deuxième de ce que l’on appellera plus tard la « trilogie de la peur ») avec cette histoire de zombie, précurseur donc des futures productions de Romero et autres… Dans le rôle principal, Frances Dee montre son charme piquant et sensuel au service d’un talent sans doute pas assez reconnu. Le scénario enchaîne une très bonne exposition (inspirée à n’en pas douter de Jane Eyre) qui nous plonge d’entrée dans un monde de mystères avec une suite un peu moins soutenue et en rupture, qui se perd trop souvent dans des méandres parfois inutiles. L’histoire des deux frères en rivalité pour la même femme est un brin caricaturale et frôle souvent le cliché. De même, la romance entre l’infirmière et le mari apparaît n’exister que pour apporter la dose nécessaire de happy end hollywoodien à cette histoire par ailleurs très sombre voire désespérée. C’est sans doute le moins bon des trois films de la trilogie Tourneur mais c’est tout de même une œuvre à retenir, ne serait-ce que pour son atmosphère d’aventure et d’exotisme (les scènes de vaudou notamment, réalistes et fascinantes), remarquablement restituée par une mise en scène nerveuse aux images contrastées (des noirs et blancs d’école !) et une direction d’acteurs irréprochable.
Jacques Tourneur ne traite pas son sujet de la manière la plus facile, certes il aurait pû tomber dans le cliché, la surenchère, les rites et autres articifices sans imagination, mais non, il préfère, comme à son habitude créer une atmosphère, trouver un axe plus spirituel qui laisse de la place pour que le spectateur puisse prendre position et participer à l'histoire. On retrouve des habitués de Tourneur, des artisans honnêtes de son univers cinématographique, de sa façon de faire un film, il suffirait de pas grand chose pour en faire un véritable chef d'oeuvre.
S'inspirer du chef d'oeuvre littéraire de Charlotte Brontë "Jane Eyre" et le transposer dans un contexte exotique où règnent les maledictions, les rituels, les zombis etc... était plus qu'une bonne idée. Mais le problème c'est qu'on ne sait pas quoi faire de l'intrigue romantique, on y va complètement ???, on y va pas du tout ??? finalement on y va mais pas complètement. Ce qui fait que l'esquisse d'intrigue romantique ne sert au final strictement à rien. C'est dommage ça car on aurait pu avoir un grand film du genre en y allant complètement ou au contraire pas du tout. Frances Dee est un choix excellent pour le rôle principal et les scènes tournant directement autour des cérémonies vaudous sont des moments véritablement fascinants et superbement mis en scène. Le mieux c'est de s'en contenter.
La deuxième collaboration Tourneur/Lewton est moins un film d'horreur (le terme est d'ailleurs tout relatif pour les films de l'époque) qu'un film sur le vaudou (ce que le titre original, "I walked with a zombie", n'indique pas du tout). A ce titre, il est assez intrigant à regarder car c'est un thème rarement évoqué au cinéma. Tourneur s'intéresse également beaucoup à la psychologie de ses personnages. Si l'atmosphère planante et étouffante (on a l'impression de ressentir la chaleur des Antilles, mais peut-être que les températures élévées de ce mois d'octobre aident aussi...) est convaincante, je me suis néanmoins un peu ennuyé (ce qui n'avait pas du tout été le cas pour "Féline"). A voir tout de même pour les scènes de nuit : Tourneur est vraiment le roi de la nuit étrange et inquiétante.
Malgré le titre, il ne faut pas s'attendre à un film d'horreur. De la même manière, si l'histoire a bien une dimension fantastique évidente, l'ambiance n'est pas pour autant particulièrement oppressante. Le personnage de Mme Rand, zombifiée, à un rôle essentiellement métaphorique et permet d'invoquer des thèmes tels que le deuil, les regrets ou les remords. Tourneur se concentre donc avant tout sur ses personnages et leur psychologie.
On ne peut pas dire qu'il y ait eu beaucoup de films traitant du vaudou dans l'histoire du cinéma, mais en ce qui concerne le " I walked with a zombie " de Jacques Tourneur, on peut dire qu'il est quand même bien réussi. En effet, il y a pas mal de séquences qui feront bien frémir les spectateurs, notamment toutes celles qui concernent les apparitions du zombie prénommé Carrefour ( qui est vraiment bien interpréter par Darby Jones ) ou encore celles des cérémonies vaudou qui paraissent étrangement réaliste, ce qui a pour effet de rendre le film bien angoissant. Ajouter à cela la bonne prestation de la charmante Frances Dee dans le rôle de l'infirmère et d'une très belle photographie en noir et blanc qui apporte une ambiance vraiment inquiétante, et vous obtenez une oeuvre vraiment recommandable, mais qui aurait pù être amener à devenir un classique du genre, s'il ne possédait pas cette banale histoire d'amour ( entre le personnage de Frances Dee et celui de Tom Conway ) qui n'apporte vraiment pas grand chose au récit.
Les studios Universal ont lancé le genre fantastique aux Etats-Unis dans les années 30, le producteur Val Lewson, avec les réalisateurs J. Tourneur et M. Robson, l’a renouvelé dans les années 40 pour la compagnie RKO. Le culte vaudou, les zombis, ont une place dans l’imaginaire américain depuis l’occupation de la république noire par l’armée des Etats-Unis entre 1915 et 1935. En témoigne un film des années 30 : « White zombi » avec Bela Lugosi. Avec le film de Tourneur, très finement scénarisé par Curd Soidmak, le vaudou et le thème du zombi sont des ingrédients mettant une touche de surnaturel dans un très beau drame romantique. Val Lewson avait peu de moyens, ce qui a dû favoriser le style bien particulier des films fantastiques de Tourneur et Robson reposant sur une mise en scène toute en suggestion et suspense, sans effets choc spectaculaires. A comparer « La féline » et « Vaudou », on pourrait dire que le premier a pour point fort de superbe séquences de suggestion avec une mise en scène virtuose. « Vaudou » a une esthétique plus classique et un scénario magnifique.
Si j'aime Tourneur, ce film est pour moi une quintessence de son art. Film de sous-entendus, de mystère, de menaces et bien sur de magie(vaudou). Rien n'est montré, tout est suggéré, mais aussi rien ne parait etre ce qui est, il y a derriere ce que l'on voit un monde avec d'autres régles pour celui qui perce le voile. Un film majeur du "genre" fantastique
J'ai pas mal apprécié le début, une véritable ambiance planante, une ambiance exotique, quelque chose de maléfique qui rode, mais on ne sait pas trop quoi, ce n'est pas vraiment un film d'horreur ou même d'épouvante c'est un film qui joue sur l'ambiance, ce film a les mêmes qualités qu'un bon roman, il pose un décor envoutant, le noir et blanc aide beaucoup (bon à l'époque ils n'avaient pas le choix, mais je ne pense pas que ça aurait marché en couleurs). Par contre la seconde partie m'a moins intéressée et la fin vraiment déçu, j'ai l'impression qu'ils agitent les bras en disant : regardez j'ai un scénario, ouais mais bon, un scénario c'est bien beau, mais ça ne remplacera pas l'ambiance omniprésente et oppressante des 40 premières minutes. Bon la fin est pas nulle non plus, juste moins réussie je dirai.
Jacques Tourneur ou comment transformer une série B en véritable classique du genre. Incontestablement, le choix de la suggestion était ici le meilleur. Du début jusqu'à la fin, on est porté par une atmosphère envoutante, d'une poésie indescriptible. Les décors sont tout seulement fascinants, et on est admiratifs devant le jeu de lumières et d'ombres pratiqués durant tout le film. D'autant plus que le scénario est très intéressant, s'attaquant à un sujet qui n'est pas éviqué si souvent. C'est donc impressionné et épaté que l'on sort de ce film vraiment unique en son genre. Un classique du cinéma fantastique.
Vaudou joue sur l'atmosphère comme la plupart des films d'épouvante de Jacques Tourneur. Mais je regrette que le cinéaste ait privilégié la romance à la frayeur surtout dans la 2nde partie de l'histoire. Sympa à voir et mis dans la main d'un bon réalisateur Vaudou pourrait faire l'objet d'un bon remake.
I walked with a zombie" est un des très beaux films de Tourneur, metteur en scène de la nuit et du mystère, il parvient à nous faire justement plonger dans ces nuits des rites et transes en faisant preuve d'une grande inspiration (hors champs, poésie des images, jeux sur les contrastes, bande son très travaillée, cadrages, surcadrages...) C'est un régal en dépit d'un coté un petit peu "suranné
Que voit on de terrifiant, dans Vaudou, film dhorreur qui appartient à la fameuse série produite par Val Lewton ? Rien, tout paraît à peu près normal, et cest tout le talent du maître de la suggestion que davoir su créer une ambiance réellement glaçante à partir des décors naturels rendus menaçants, dune utilisation savante des noirs et blancs (surtout des noirs), des sons (le vent joue un rôle primordial), et dun découpage qui ne laisse aucun moment de répit au spectateur. Comme dans La féline (1942) et dans Lhomme léopard (1943), lhorreur relève de linconscient du spectateur, confronté à des croyances à la fois ancestrales et exotiques qui mettent sciemment mal à laise. Un chef d'oeuvre.