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    Le Genou de Claire
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    Nicolas S
    Nicolas S

    43 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mai 2018
    Incarné par un Jean-Claude Brialy tout en charme ambigu, Jérôme est un beau parleur aussi machiavélique que séduisant qui prétend n'être que la créature de son amie écrivaine Aurora. De ces marivaudages, Rohmer tire un film doux et subtil sur la séduction, le désir et l'amour. Les dialogues sont magnifiques, au diapason des paysages du lac d'Annecy.
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    205 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 octobre 2017
    Peinture incroyablement touchante d'un été lumineux au bord du Lac d'Annecy, et de la ridicule mais émouvante complexité de jeux amoureux précieux et puérils, "le Genou de Claire" est le cinquième "Conte Moral", et est généralement considéré comme l'un des tous meilleurs Rohmer. D'abord parce qu'il célébrait magnifiquement cet "esprit français" hérité du XVIIIe siècle, ce dialogue libre entre les hommes et les femmes, l'amour et l'amitié : vu de 2017, il est d'ailleurs frappant combien on était, en ce début des années 70, loin du politiquement correct qui sévit de nos jours, les objets de désir du personnage principal, joué par un Jean-Claude Brialy déjà mûr, qui trouvait là sans doute son meilleur rôle, n'étant pas "majeures" ! Ensuite, ce qui est littéralement magique ici, c'est la manière dont Rohmer questionne le désir masculin, la soif de posséder l'autre, à travers l'irruption à la moitié du film (quel culot...!) du "petit cinéma" d'une minette (la fameuse Claire) au milieu du "petit théâtre" des marivaudages et des babillages habituels à son cinéma. Sur le thème du temps qui passe, et non sans quelques détours par la littérature qui semblent tout justifier, tout expliquer, voici une une toute petite histoire grâce à laquelle Rohmer nous fait encore et toujours rêver de l'infinie sensualité des meilleurs moments de la vie.

    PS : Notons aussi combien la toute jeune Béatrice Romand enchante ici, et combien un adolescent blond nommé Fabrice Luchini séduit déjà avec un phrasé et une sensibilité exemplaires. Deux autres excellentes raisons de se laisser aller au plaisir inusable du "Genou de Claire" !
    Jean-Sébastien T.
    Jean-Sébastien T.

    25 abonnés 95 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 30 juillet 2017
    Tout pour déplaire : à part Brialy et Luchini la direction d'acteurs est abominable (les acteurs qui ont du métier ne manquent pourtant pas, pourquoi aller chercher des gens qui ne savent pas jouer ?). Nous avons des dialogues aussi naturels que chez des écrivains qui peinent à se faire publier, un enjeu dont on se fout royalement, des bobos déconnectés du monde et qui n'aiment pas que des pauvres viennent troubler leur pauvres petites vies. Bref une vraie purge.
     Kurosawa
    Kurosawa

    583 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 mars 2017
    Sur les bords du lac d'Annecy, le loup rôde. Dans cette somptueuse relecture de "Don Juan", Rohmer met en scène un personnage qui dit uniquement vouloir séduire et non pas posséder (il se dit pourtant timide), et qui va s'attaquer aux jeunes Béatrice et Claire, dans un élan à la fois animal et amoral. La dimension prédatrice de Jérôme est évidente, d'abord physiquement, avec une barbe imposante, et verbalement, puisque le personnage manipule le langage avec brio, l'adapte suivant la proie séduite. Mais l'amoralité de Jérôme ne réside pas dans le fait qu'il s'intéresse à ces deux jeunes filles - la première est d'ailleurs amoureuse de lui - mais plutôt dans l'idée qu'il compte se marier dans les semaines qui suivent. Si la conquête de Béatrice est plutôt simple, celle de Claire l'est nettement moins, parce qu'elle en couple et surtout parce qu'elle ne l'aime pas : il va donc falloir ruser pour pouvoir l'approcher et la toucher. Pourtant, le cynisme de Jérôme ne le rend pas pour autant détestable ou plutôt tempère le jugement que le spectateur devrait lui porter. C'est d'ailleurs le coup de force du film de créer une distance avec ce personnage - on se fout de savoir si son mariage sera réussi - tout en nous troublant également face à l'érotisation du corps de la jeune fille et nous rendant ainsi curieux de savoir s'il posera ou non sa main sur le genou de Claire.
    Matthias T.
    Matthias T.

    44 abonnés 612 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 décembre 2016
    Comme les cinq autres Contes Moraux Rohmériens (1962-1972), Le Genou de Claire, Prix Louis-Delluc en 1971, peut être synthétiquement résumé par la phrase suivante: "Un homme, lié à une première femme, en rencontre une seconde qui accapare son attention jusqu'à ce qu'il revienne vers la première".

    Ici, l'homme c'est Jérôme, attaché culturel de trente-cinq ans. Il s'apprête à se marier avec Lucinde, qu'il connaît depuis huit ans, et, ainsi, à se fixer. Mais, à ce moment-là, alors qu'il passe des vacances aux alentours du lac d'Annecy, il se sent, irrépressiblement, attiré par le genou de la jeune Claire, la fille de Mme W.; une attirance qui confine d'ailleurs à l'obsession. Pourquoi cette attirance, tout à coup? Il ne saurait le dire lui-même. En tout cas cette attirance met momentanément sa vie sentimentale en suspens; jusqu'à ce que Jérôme reprenne ses esprits et son bateau, (re)fasse ses bagages et parte pour, en tout cas c'est ce qu'il affirme, se marier avec cette femme, Lucinde, dont on ne voit que la photo au début du film, qu'il présente à Laura, en lui demandant: "Tu ne trouves pas que nous sommes un couple bien assorti?".
    À ce schéma narratif simple s'ajoute la présence d'Aurora, romancière roumaine, qui utilise Jérôme comme "cobaye", s'imaginant les dévergondages amoureux de Jérôme matière à roman. Ainsi Le Genou de Claire joue continuellement sur l'ambiguïté concernant le libre-arbitre ou non de Jérôme: ses "aventures" amoureuses avec Laura et Claire sont-elles l'oeuvre d'Aurora, ou sont-elles l'expression du désir propre de l'attaché culturel trentenaire?

    Le film collectionne de cette façon les paradoxes (de la même façon qu'Haydée collectionne les hommes dans La Collectionneuse, autre Conte Moral de Rohmer, 1967), la plupart dignes objets de fascination.
    Par exemple, malgré le côté forcé de certains dialogues trop écrits - notamment dans la bouche d'une Béatrice Romand qui se contente de les réciter avec une nonchalance d'écolière un peu agaçante à plusieurs reprises - le film dégage une surprenante impression de naturel. Même si ceux que les personnages disent est souvent tourné de manière sophistiquée, on a constamment l'impression de les prendre sur le vif - assis sur des chaises longues près du lac d'Annecy, en balade dans la montagne, pendant une partie de tennis ou de volley-ball.
    A la fois artificiel par son dialogue très écrit et débordant de naturel par la simplicité déconcertante de ses situations (Gilles et Claire, sur une échelle, cueillent des cerises tout en s'échangeant un baiser), dans un style autant fabriqué qu'authentique, documentaire que "cinématographique"; le cinéma de Rohmer, à l'aune du Genou de Claire, se dérobe définitivement à tout adjectif réducteur pour se déplier en toute liberté, et se révéler une surprise de chaque instant pour un spectateur conquis du moment qu'il veuille bien céder au charme rohmérien.

    Mais, tout en étant très bien représentatif du "style Rohmer", ce cinquième des six Contes Moraux vaut également pour lui-même et ses qualités propres. Remarquons dans ce sens qu'il est très beau sur le plan visuel - l'image de Jérôme, barbe et cheveux noirs, une chemise blanche en guise de haut, une écharpe bleue enroulée autour des épaules, un chapeau de paille sur la tête, rapprochant, extasié, son index du pied d'une Claire installée sur une échelle pour cueillir des cerises, est par exemple tout à fait mythique. Certaines images du film, superbement cadrées par Nestor Almendros, s'imposent à nos yeux avec une évidence nuancée de simplicité, estivales, lumineuses, magnifiques dans leur dépouillement minimaliste, leur agencement des couleurs qui paraît ne pas en être un, qui paraît être simple hasard.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    396 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 septembre 2016
    Des choses très plaisantes niveau fond, comme cette volonté de préserver le désir chez le personnage de Brialy, c’est très subtil, simplement toucher un genou pour s’auto-satisfaire d’un plaisir qu’il sait inaccessible, les rapports intergénérationnels ont un sens qu’ils soient dans la complicité naturelle d’une conversation qu’un conflit d’idées, Rohmer n’a pas l’ambition sarcastique de faire du sulfureux ou du scandaleux. Car tout n’est vu qu’à travers un seul et unique point de vue, un peu comme un "Summer of ’42" inversé, on sait ce que le type ressent et il en devient attachant, je trouve ça intéressant de désinhiber des sentiments intimes qu’une morale puisse réprouver, inutile de dire qu’un tel film ne peut plus être réalisé aujourd’hui, et c’est dommage. Après ce n’est pas parfait au niveau de la mise en scène qui manque parfois de spontanéité et de simplicité, mais chez Rohmer c’est toujours fragile, par exemple la gamine (soeur de Claire) dégage une assurance un poil trop exagérée pour son âge, pour le bien de la prose, tout comme le jeune Luchini légèrement en roue libre …
    allocedric
    allocedric

    6 abonnés 144 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 mars 2016
    Bon alors là pour moi c'est un chef d'oeuvre. Ce film a été révélation pour moi. La possibilité de l'existence d'une relation douce et apaisée avec les autres, le tout enveloppé d'une sensualité presque enivrante. Ces sentiments et émotions sont parfaitement bien montrés et mis en scène. Je voudrais qu'Eric Rohmer n'est jamais cessé de faire des films.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 20 janvier 2016
    Le Genou de Claire, film intello, champêtre et adophile d'Éric Rohmer, sorti en 1970.
    Notons la performance d'acteur de Jean-Claude Brialy et la présence du jeune Fabrice Lucchini.
    Mephiless s.
    Mephiless s.

    62 abonnés 697 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 mai 2015
    Le prestigieux prix Louis-Delluc est totalement mérité pour ce 5ème épisode des contes moraux! Jean-Claude Brialy en barbu est touchant et naturel, dans un cadre magnifique, bien appuyé par la photographie. Une fois de plus les dialogues sont très bien écrits, ils font bien l'analyse des sentiments de chaque personnage (chacun très bien travaillé)! Un très beau film et une belle histoire!
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 147 abonnés 5 132 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 octobre 2014
    Un film de Rohmer c'est une conversation ininterrompue sur des thèmes différents. Parfois elle est intéressante, parfois moins, mais c'est souvent instructif. Ça parle très souvent d'amour, thème universel. Ici c'est plaisant et cela le devient au fur et à mesure. Il faut tenir la cadence.
    Leonblum I
    Leonblum I

    9 abonnés 99 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 septembre 2014
    Immoralité et abus de pouvoir des adultes sur les ados.

    Un homme en passe de se marier s'allie avec une romancière en manque d'inspiration pour séduire une puis deux jeunes filles - sans souci des amours sans lendemain ou des ruptures par jalousie sans preuve qu'ils ont causées.

    La causerie au salon n'est pas sans rappeler Les Liaisons Dangereuses - même manipulation machiavélique - qui sera mis en scène 18 ans plus tard (je n'ai pas vu la VF de 1959).
    Henrick H.
    Henrick H.

    4 abonnés 119 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 septembre 2014
    Dans le cadre magnifique des Alpes et du Lac d'Annecy, de riches oisifs dissertent sur l'amour, l'engagement et la liberté. On y sent le souffle post-soixante-huitard de l'ode à la liberté au sein du couple. Même si l'ensemble est prude, un certain érotisme latent se dégage en se focalisant sur ce fameux genou (à priori, pas la zone la plus érogène). La beauté de la jeune Claire y contribuant pour beaucoup, également. Malgré la très bonne interprétation de Jean-Claude Brialy, l'ensemble pâtit de l'amateurisme des autres comédiens qui semblent réciter leurs textes tels des écoliers venant d'apprendre leur poésie. D'autre part, il m'aurait semblé plus intéressant d'aborder la même thématique avec des personnages moins nantis car cela affadit le propos (en gros, ils n'ont que ces futiles préoccupations dans l'existence).
    christoffmorlock
    christoffmorlock

    13 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 août 2014
    Si le fond a un certain intérêt, si la forme est intéressante, l'idée de proposer un dialogue aussi intellectuel et suranné dans un cadre contemporain est d'une relative maladresse. Le jeu de Jean-Claude Brialy est heureusement excellent mais ne parvient pas à rattraper le manque total de naturel et le mauvais jeu des autres acteurs qui semblent lire leur texte tels des élèves. J'en suis parfois arrivé à me demander s'ils n'avaient pas le texte sur les genoux tant ils penchent régulièrement la tête dans cette direction... Au final, un film longuet et qui intellectualise trop pour posséder de l'intérêt à mes yeux. Seule cette expression du désir de Jérôme parvient à me toucher car elle fait référence à ces petits quelques choses qui chez l'autre peuvent conduire jusqu'à l'obsession. Déception...
    Skipper Mike
    Skipper Mike

    85 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 août 2014
    Après le dépouillement pictural de "Ma nuit chez Maud", Éric Rohmer réalise un conte incroyablement riche visuellement. Par bien des aspects, "Le Genou de Claire" s'oppose ainsi à ce précédent film : les couleurs sont vives et éclatantes, tandis que les dialogues ne traitent plus de conceptions abstraites mais du désir sensuel, thème bien plus proche de la chair. L'érotisme est toutefois toujours aussi présent, et même plus encore puisqu'il n'est ici pas refoulé par le personnage principal. L'ambiance estivale alimente d'autant plus cette atmosphère propice à la badinerie amoureuse, les corps étant à moitié nus et le sport pouvant se révéler un catalyseur aux rapprochements. Il faut ajouter que les protagonistes sont tous absolument fascinant, du facétieux Jérôme à la délicieuse Aurora – quelle bonne idée que d'introduire ce personnage d'écrivain afin de faire de cette histoire une expérience précédent l'écriture d'un roman ! – en passant par la magnétique Claire et l'ambiguë Laura. Le scénario propose des réflexions infiniment bien écrites et interprétées avec talent par les acteurs. C'est alors avec passion qu'on suit le stratagème de Jérôme pour effleurer le genou de Claire. Il est étonnant de constater, rétrospectivement, que cette histoire a tout l'air d'être mineure, alors qu'elle marque en vérité durablement. L'art subtil de Rohmer s'exerce avec délicatesse et discrétion, mais avec un tel génie !
    Redzing
    Redzing

    1 113 abonnés 4 469 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 août 2014
    Durant l'été, au bord d'un lac montagnard, un homme excentrique qui s'apprête à se marier tente, avec la complicité d'une écrivaine, des jeux amoureux avec deux lycéennes. Avec un tel pitch, "Le Genou de Claire" aurait pu facilement se transformer en scénario glauque. Cependant, le film évite cela en grande partie grâce à Jean-Claude Brialy, qui, très loin d'un rôle de pervers, campe un personnage intriguant, légèrement désabusé, et à la narration amusée qui donne son charme au film. Néanmoins, la mise en scène de Eric Rohmer, qui parvient certes à érotiser de manière astucieuse la fameux genou, est assez fade dans l'ensemble. Si bien que le film ne se constitue que de séries de dialogues très théâtraux, ce qui engendre parfois des longueurs.
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