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Henrick H.
4 abonnés
119 critiques
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4,0
Publiée le 6 septembre 2014
Dans le cadre magnifique des Alpes et du Lac d'Annecy, de riches oisifs dissertent sur l'amour, l'engagement et la liberté. On y sent le souffle post-soixante-huitard de l'ode à la liberté au sein du couple. Même si l'ensemble est prude, un certain érotisme latent se dégage en se focalisant sur ce fameux genou (à priori, pas la zone la plus érogène). La beauté de la jeune Claire y contribuant pour beaucoup, également. Malgré la très bonne interprétation de Jean-Claude Brialy, l'ensemble pâtit de l'amateurisme des autres comédiens qui semblent réciter leurs textes tels des écoliers venant d'apprendre leur poésie. D'autre part, il m'aurait semblé plus intéressant d'aborder la même thématique avec des personnages moins nantis car cela affadit le propos (en gros, ils n'ont que ces futiles préoccupations dans l'existence).
Sur les bords du lac Léman, Liaisons dangereuses entre Jérome, jeune diplomate de 35 ans, sur le point de se marier et deux petites jeunes femmes de 15 et 18 ans environ. Jérome est mis au défi par Aurora, une romancière, une vieille amie. Le ton est d'une liberté totale, et offre une sorte de libertinage par la parole. Mais comme souvent chez Rohmer, du moins, en ai-je l'impression, il s'offre une partie de pure masturbation intellectuelle. On le sent même un peu frustré, car on ne croit qu'à moitié que tout son désir se résume à une fascination pour le genou de la belle Claire. Vu avec les yeux d'aujourd'hui, ce Jérome passe quand même pour un mec bien lourd, assez exaspérant car un peu trop sur de ses forces. Mon personnage préféré, c'est la petite Laura, d'une grande maturité pour son âge, aux petits yeux rieurs, et qui forme un couple exquis, bien que fugace, avec le tout jeune Fabrice Luchini.
J'ai plutôt apprécié ce film même s'il est assez lent mais c'est l'esprit de Rohmer. J'ai été quand même déçu que Claire n'arrive pratiquement qu'une heure après le début du film.
Un marivaudage subtilement mené où le personnages décident de la finalité de l'intrigue et des rebondissements à venir : ils font l'histoire en même temps que nous voyons le film ! On peut reprocher un ton "trop" léger, mais le charme du genou de Claire vient principalement de cette atmosphère très détendue de vacanciers aisés. Un des grands plaisirs du film est l'interprétation de Brialy, et les débuts de Luchini, qui est déjà "fidèle à lui-même" .
S'asseoir au bord du lac Léman avec Rohmer, c'est comme si on y était ! Que de justesse dans ce film qui dépeint ce qu'il n'est plus autorisé d'évoquer aujourd'hui sans risque d'être soupçonné du pire. Et pourtant, ce film nous invite à considérer sans censurer d'un trait rouge l'attirance platonique, dérivée, d'un homme presque mûr pour la grâce absolue d'une jeune femme. Les genoux de Claire sont en effet admirables et la caméra de Rohmer nous convainc que ce fétichisme-là n'est pas criminel.
Annecy. That's enough. Evidemment ce sont de supers décors dans les quelles les personnages évoluent. Maintenant il y a un bien plus à en tirer. Jean-Claude Brialy et l'actrice jouant la belle sœur de Claire sont les raisons de bases selon mes 20 premières minutes de visionnage. Puis il faut rappeler, juste, Eric Rohmer. Il s'agit effectivement un bavard. Et il parle de ce que certains verrons aussi dans ma nuit chez Maud. En ce qui me concerne je suis un peu du même avis. spoiler: Mais il se trouve que tous les films de Rohmer se retrouvent dans tous les cas. Je ne saurais que trop conseillé ce film qui laisse facilement la possibilité de se retrouvé à travers son personnage spoiler: La timidité le définissant plus que l'on ne croit. Je pense que c'est ce qui donne toute la valeur aux scènes que l'on regarde. L'attirance le gênant il est normal de s'y reconnaître. Seulement de mots associé à une image que l'on se fait du personnage. Un homme attirant qui séduit facilement. Seulement il n'est pas aussi simple. On se rend compte que le personnage n'a pas la sensation d'être un séducteur et plus quelqu'un de passif par nature avec les femmes qu'il désire. Pourtant il dit évoluer et en tous ne parait pas être dans ses retranchements par rapport aux jeunes femmes l'entourant. Après je considère que le personnage dit ce qui est vrai. Mais l'on ne peut pas forcément le décréter par simple à priori mais surtout par comparaison avec soi même. Je ne suis pas sûre d'être très clair. En tous cas je trouve le travail accomplie comme d'habitude super intéressant. Que ce soit en ce qui concerne le traitement de l'image ou la partie scénario. Voilà tout.
Il se passe pas grand chose et la différence d'âge entre les protagonistes est un peu choquante pour les mœurs actuelles. Reste des beaux décors, des dialogues surannés mais intéressants et bien interprétés.
L'excitation par la distanciation et le fétichisme, tel est tout le propos du film.. La manipulation intellectuelle de ce protagoniste de 35 ans, sur des jeunes adolescentes dans le but de nouer une relation sexuelle acétique avec elles, est soutenue par un point de vue doublement distancié et doublement fétichiste sur la sexualisation du corps de ces adolescentes par Rohmer. L'auteur comme son personnage, fantasme (dans fantasme il y a distanciation) de très jeunes femmes, et manipulent le regard qu'elles ont sur elles même pour le détourner vers une liberté conforme au désire sexuel de ce dernier.
Comme ces relations sont purement intellectuelles et donc ascétique, elles se vivent dans la chasteté et par conséquent, sont conformes à la morale (chrétienne et individualiste) selon l'auteur. Tel est la grande justification que nous fait passer Rohmer sur ses sentiments érotiques à l'égard des adolescentes. C'est également la grande justification du mouvement pédophile (dénoncé par ailleurs dans le "salo" de Pasolini par un des derniers plans du film) du début du 20eme. Mais heureusement, Rohmer s'arrête avant, il ne va pas au dessous de 16 ans.
Mon point de vue est que la distanciation ne peut se justifier que lorsqu'elle est en parfaite adéquation avec la distanciation de l'objet (l'être humain) fantasmé. C'est à dire que lorsqu'il y a sexualité, il y a consentement et lucidité (définit par le rapport de maturité et d'expérience ainsi que par l'intérêt commun). Le consentement seul n'est pas valable, car sans lucidité, il est manipulable.. Mais ce n'est que mon avis.
La mise en scène est un peu plus audacieuse que ses précédents films. Notamment lorsqu'il s'agit d'érotiser ces adolescentes, avec des procédés fétichistes (d'où le titre du film) aussi bien formelle que narratifs. Le cadre très romantique du film joue parfaitement avec les propos scénaristiques et scéniques, et renforce le point de vue très critique, cynique, de l'auteur sur l'amour homo-générationnel.
une curiosité : conte philosophique sur un don juan version hippie qui manie l'art de la séduction ; un simple genou devient totalement érotique .........;
Le Genou de Claire, film intello, champêtre et adophile d'Éric Rohmer, sorti en 1970. Notons la performance d'acteur de Jean-Claude Brialy et la présence du jeune Fabrice Lucchini.