Tourné en 1942, La Féline a fait l'objet d'une suite, La Malediction des hommes-chats réalisée par Robert Wise en 1944 après l'éviction de son metteur en scène d'origine, l'Allemand Gunther von Fritsch. Un remake du film de Jacques Tourneur a également vu le jour en 1982 sous l'objectif de Paul Schrader avec Nastassja Kinski dans le rôle titre.
Très remarqué lors de sa sortie en 1942, La Féline est caractéristique du style du réalisateur français Jacques Tourneur. Un style tout en suggestion, qui compte sur les jeux d'ombres et de lumière et sur l'ambiance en général pour instaurer l'angoisse, comme dans Rendez-vous avec la peur et La Griffe du passé, deux de ses chefs-d'oeuvres avec La Féline et les deux autres longs métrages tournés pour le producteur Val Lewton.
La Féline marque le début de la collaboration entre Jacques Tourneur et le producteur Val Lewton, chargé par la société RKO de mettre sur pied des films dits "B" pour accompagner les longs métrages principaux, dits "A", des doubles projections en vigueur à l'époque. Deux autres films fantastiques naîtront de la collaboration entre les deux hommes : Vaudou et L' Homme leopard, tous deux tournés en 1943.
Présenté comme un film fantastique, La Féline est également l'un des premiers films grand public à évoquer la question de la sexualité féminine à travers les hésitations de son héroïne à se donner à son mari.
Par soucis d'économie, une grande partie des décors de La Féline a été empruntée d'autres plateaux, notamment à ceux de The Magnificent Ambersons tourné par Orson Welles en 1942.
La scène de l'attaque près de la piscine, parmi les plus fameuses de La Féline a été inspirée par un incident réellement vécu par Jacques Tourneur, qui avait failli se noyer dans un lac alors que la nuit était déjà tombée.
La Féline marque le début de la collaboration entre son réalisateur Jacques Tourneur et son compositeur Roy Webb qui sera renouvelée à cinq reprises entre 1942 et 1949, notamment pour Vaudou et L' Homme leopard, tous deux tournés sous l'égide du producteur Val Lewton.
Doté d'un budget réduit de 134.000 dollars, tourné en à peine un mois, La Féline a rapporté 4 millions de dollars sur le territoire américain et a permis à la société de production RKO, alors mal en point après l'échec retentissant Citizen Kane, de se remettre à flot.
Ironie du sort, la légende de La Féline veut que son producteur Val Lewton ait été extrêmement allergique aux chats...