Alors au top de leur succès, Les Nuls font leur premier (et unique) passage sur grand avec un long-métrage écrit et concocté par leurs soins. Comédie calibrée et impérissable, La cité de la peur doit son statut de film culte sur de solides bases comprenant un humour grotesque, des jeux de mots hilarants, un burlesque à tout épreuve et un non-sens omniprésent, le tout autour d'un scénario rocambolesque où se mêlent intrigue policière, meurtres pas si sanglants que ça et gros n'importe quoi. Alain Chabat campe donc ici le bien-nommé Serge Karamazov, garde du corps peu compétent, grand dragueur qui joue de la trompette pour d'arrêter de fumer ; sa comparse Chantal Lauby interprète Odile Deray, attachée-presse d'un nanar d'horreur calamiteux, extrêmement bavarde et amatrice de choucroute, tandis que le débonnaire Dominique Farrugia incarne Simon Jérémi, star dudit film d'horreur bête comme ses pieds, illettré, qui vomit dès qu'il est content. Face à eux : un tueur sanguinaire qui élimine tour à tour des projectionnistes, laissant des indices que le commissaire Bialès (monstrueux Gérard Darmon, au sommet de son cynisme) va devoir élucider, lui qui a réussi son concours de police en jouant aux « Chiffres et aux Lettres » et qui a si bien résolu le "Mystère du téléphone jaune" et celui du "Labyrinthe maudit". Vous l'aurez compris, La cité de la peur est un concentré d'humour, chaque scène regorgeant de gags parfois discrets et chaque dialogue devient quasiment culte. Allant constamment à cent à l'heure, n'épargnant rien ni personne, additionnant des personnages délurés, des guest stars à foison (Eddy Mitchell, Valérie Lemercier, Tchéky Karyo , Jean-Pierre Bacri, Dominique Besnehard...) et des référence cinématographiques délicieuses comme Basic Instinct, Les incorruptibles ou encore Pretty Woman, le long-métrage nous assène d'un absurde désopilant aujourd'hui extrêmement rare. Inlassable et indéniablement indispensable, La cité de la peur reste une comédie culte musclant à chaque fois les zygomatiques pour 1h30 de rigolade intensive.