Bon La Cité de la peur est un film que je découvre finalement très tardivement. Et c’est une comédie tout à fait réussi, qui n’est certes pas un chef-d’œuvre, mais qui atteint tout de même un très solide niveau dans son registre.
Déjà le film peut compter sur un casting de qualité, et surtout, pour ma part, l’excellent duo Chabat-Lauby. Les deux acteurs ont des personnages taillés sur mesure, ils les endossent avec conviction, et leur humour involontaire est tout de même très percutant. Par ailleurs, et ça ne gâche rien, Chantal Lauby est une très belle femme. A leurs côtés Farrugia en fait déjà plus, avec un humour assez lourdingue, je dirai qu’il en fait trop. Peut-être que certains apprécieront, mais c’est un peu comme dans Y a-t-il un flic pour sauver l’humanité ? Parfois il est bon de trouver un équilibre quand même, là c’est parfois très pesant. Autour de ce trio de tête gravitent de bons seconds rôles. Darmon à sa place dans la peau d’un personnage qui lui sied, même s’il y a un petit manque d’épaisseur, et de manière générale il y a pas mal de têtes connues au second plan.
Le scénario est sympathique. Je dirai qu’il manque un peu d’une narration suffisamment appliquée. Globalement c’est drôle, il y a de bons gags, c’est bien rythmé, après il faut évidemment adhérer à ce genre d’humour absurde. Mais c’est un peu le cirque dans la narration, le film tend à se disperser un peu. C’est je dirai son point faible ici, même si ce n’est pas réellement préjudiciable à l’ensemble, qui se suit tout de même sans déplaisir aucun. A noter aussi les nombreuses références à d’autres films (la fameuse scène de Basic Instinct par exemple), qui sont sympathiques.
La réalisation est bonne. Je n’ai rien à redire là-dessus. C’est là aussi très référencé, avec des pastiches agréables et des détournements bienvenus, et c’est globalement bien mené. Du bon boulot, simple et efficace qui se prête bien au genre du film. Au moins pas de chichi superflu, c’est un bon choix. Les décors et la photographie sont réussis. Le film distille une ambiance plaisante, qui n’a pas trop vieilli d’ailleurs, et on se prend au jeu de ce festival de Cannes. J’ai apprécié car ça fait crédible, ce qui sert quand même nettement l’histoire et l’ambiance. Alors pour le reste en terme musical, j’ai été un peu déçu. On a quand même Eddy Mitchell en victime, et le film aurait pu aussi se doter d’une bande son marquante. Ce qui fait la légende du Père Noël est une ordure c’est aussi la chanson de Guy Marchand, quoiqu’on en dise. Donc c’est toujours bien d’avoir un truc qui reste en tête à ce niveau à la fin du film.
Enfin, La Cité de la peur reste une bonne comédie des années 90. C’est drôle, bien mené par des acteurs dans l’ensemble tout à fait à l’aise et sympathiques. C’est absurde, il faut aimer donc ce genre, mais le résultat est à la hauteur. Je lui accord 4.